La direction de l’établissement pénitentiaire a ordonné une enquête interne après que des détenus, environ une dizaine, ont consommé de l’héroïne pure en prison en janvier dernier. Ils auraient obtenu cette drogue d’une des mules britanniques interceptées à Maurice en novembre. Les détenus ont frôlé l’overdose et ont dû être réanimés par le personnel médical de la prison. Selon des renseignements, les officiers des prisons en service ce jour-là, des détenus, ainsi que tous les témoins de la scène, seront interrogés.
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C’est un Assistant Commissionner of Prisons (ACP) basé à la prison centrale de Beau-Bassin qui a eu la tâche d’enquêter sur l’incident qui a eu lieu le vendredi 9 janvier. L’enquête est toutefois en phase embryonnaire, mais des développements de taille pourraient faire surface dans les jours à venir.
Il s’avère, selon des sources basées au centre pénitentiaire de Beau-Bassin, que la direction a ordonné que l’enquête interne soit initiée « immédiatement » et que « les fautifs soient sanctionnés ». Qu’ils soient hauts gradés, gardiens ou détenus ! Nos sources ajoutent que les éléments de l’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu) qui ont travaillé sur le dossier des trois mules britanniques pourraient également être interrogés dans le cadre de cette enquête interne. Le but : déterminer comment le passeur a pu quitter le centre de détention avec de la drogue.
Comme annoncé dans l’édition du dimanche 26 janvier de Le Dimanche/L’Hebdo, une douzaine de prisonniers en détention préventive auraient frôlé la mort, après avoir consommé de l’héroïne pure par voie intraveineuse. Dans une déclaration, le commissaire des prisons, Vinod Appadoo, a confirmé que les détenus s’étaient retrouvés « sous l’influence d’une substance » ce jour-là et qu’un « rapport médical est attendu ». Il n’a pas confirmé s’il s’agissait de drogue dure et a simplement dit qu’il n’avait « aucune idée de ce que les détenus avaient pu consommer ». Mais, selon des renseignements, il y aurait eu un troc entre l’un des passeurs britanniques et des prisonniers, et la drogue dure a été remise en échange. Peu après, des prisonniers ont voulu goûter à la substance et se sont retrouvés dans un état second. Ils ont dû être transportés d’urgence à l’infirmerie de la prison.
« L’enquête interne a pour but de déterminer comment la drogue a été introduite en prison, le troc qui a eu lieu entre les mules britanniques et les détenus, et ce que faisaient les gardiens de service au moment des faits. D’autres témoins, notamment des détenus, le personnel médical et administratif devront également donner leur version, étant donné que la situation aurait pu être désastreuse, si ces détenus avaient réellement fait une overdose », poursuit notre source.
Le commissaire des prisons Vinod Appadoo, qui est actuellement en mission à l’étranger, était injoignable au téléphone. Idem pour le no 2 du service pénitentiaire, Jagadisen Rungadoo, qui a été sollicité à maintes reprises. Josian Babet, le responsable de communication de la prison, était également inaccessible malgré nos divers coups de fil.
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