Consommation de médicaments : une facture de plus de Rs 5 milliards par an

Selon une étude de marché de la Competition Commission of Mauritius (CCM), publiée en juin 2021, le coût des produits pharmaceutiques ne cesse d’augmenter en raison de la demande croissante pour les services de santé. Durant l’exercice 2019/2020, le ministère de la Santé a dépensé environ Rs 1,1 milliard pour l’achat de médicaments, de vaccins et de fournitures médicales. Ce montant souligne le fardeau financier auquel le gouvernement doit faire face pour assurer un approvisionnement suffisant en médicaments essentiels pour les hôpitaux et cliniques publics.

Cependant, une grande partie de la consommation de médicaments à Maurice a lieu dans le secteur privé, où les patients doivent acheter leurs médicaments dans les pharmacies de détail, souvent à des prix élevés. En 2019, il est estimé que des produits pharmaceutiques au coût de Rs 4 milliards ont été distribués via la chaîne privée. La majorité de ces produits sont des médicaments sur ordonnance. Ces établissements privés s’approvisionnent principalement auprès de grossistes locaux, bien que certaines importations directes aient également lieu. Un facteur clé de l’augmentation des coûts est la dépendance de Maurice aux importations de produits pharmaceutiques.

En 2019, la valeur des produits pharmaceutiques importés pour la consommation locale, selon la méthode CIF (coût, assurance, fret), s’élevait à 4,1 milliards de roupies, contre 3,3 milliards en 2017. La valeur totale du marché de ces produits, après prise en compte des marges appliquées par les grossistes et les détaillants, dépasse désormais largement les Rs 5 milliards.

Toutefois, les derniers chiffres fiables proviennent de l’étude de marché de la CCM. Cette tendance reflète à la fois une augmentation de la demande et une hausse des prix mondiaux des médicaments, qui sont répercutés sur les consommateurs. En termes de volume, les importations pharmaceutiques ont également augmenté entre 2017 et 2019, passant de 5 000 tonnes à 5 745 tonnes, soit une hausse de 15 % en deux ans. L’augmentation simultanée de la valeur CIF de 24 % indique que non seulement davantage de médicaments sont importés, mais qu’ils deviennent également plus coûteux, ce qui aggrave le fardeau financier pour le système de santé et les consommateurs.