Après une année écoulée marquée par plusieurs hausses des prix des produits, les consommateurs doivent-ils s’attendre a la même tendance en ce début de 2022 ?
Comment évolueront les prix ? Le point…
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Riz basmati : Une hausse jusqu’à 40% sur les prix attendue fin janvier 2022
En raison des mauvaises récoltes en Inde et au Pakistan, le prix du riz basmati sur le marché mondial ne cesse de grimper depuis ces trois derniers mois. Selon Rajesh Ramdenee, directeur d’Agiliss, importateur de riz, il faut compter une baisse d’environ 3 0% sur la production de riz dans ces deux pays. « Nous ne voyons aucune amélioration sur le prix du riz en ce début de l’année. Il faut attendre les prochaines récoltes, soit en novembre pour que le prix du riz se stabilise sur le marché mondial », explique l’intervenant. Entre-temps, dit-il, les prix vont continuer d’augmenter. « Par ailleurs, le coût de fret continue d’impacter le prix », dit-il. Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, abonde dans le même sens. « Il faut attendre une augmentation jusqu’à 40 % d’ici la fin de janvier 2022 », prévoit l’importateur.
Huile comestible : Une pénurie sur le marché local à l’horizon
Les importateurs saluent la décision du gouvernement d’augmenter le subside sur le prix de l’huile comestible de Rs 15 à Rs 28 par litre. « S’il n’y avait pas de subside sur l’huile comestible, les consommateurs devraient compter jusqu’à Rs 90 pour un litre d’huile », indique Rajesh Ramdenee. Cependant, dit-il, sur le marché international, le prix continue de monter en flèche. Un avis que partage Pritam Dabydoyal. « Malgré la révision du subside à Rs 28 par litre, les importateurs font des pertes, car les prix sur le marché mondial sont trop élevés. De ce fait, de nombreux importateurs ont diminué le volume d’importation », dit-il. « D’ailleurs, la pénurie se fait déjà ressentir dans certains points de vente », avancent les intervenants.
Lait en poudre : Augmentation certes, mais négligeable…
Avec une bonne production du lait en poudre au niveau mondial, les prix seront plus ou moins stables. Cependant, le taux de change pourrait influencer les prix à l’importation. C’est ce que font ressortir les importateurs. Toutefois, le subside du gouvernement sur le lait en poudre épargnera le consommateur de toute augmentation des prix. « Comme pour tous les autres produits de consommation importés, les prix du lait en poudre connaîtront également une hausse. Cependant, elle ne sera pas aussi conséquente », soutient Pritam Dabydoyal. Par ailleurs, il est d’avis que la révision du subside de Rs 15 à Rs 30 permettra aux importateurs d’absorber toute éventuelle hausse du prix.
Grains secs : Hausse des prix maintenue jusqu’à septembre
Des mauvaises récoltes ont également été notées dans la production de grains secs, notamment à Madagascar, en Australie et au Canada en raison des aléas climatiques. Maurice importe principalement du gros pois et des haricots rouges et blancs de la Grande île. Le Canada nous approvisionne en lentilles, alors que l’Australie nous fournit plusieurs types de dholl. « La baisse de la production a provoqué une pénurie sur le marché mondial. Par conséquent, les prix ont grimpé », explique le directeur d’Agiliss. Selon lui, la hausse des prix sera maintenue jusqu’à la prochaine récolte entre septembre et octobre 2022.
Thé : Une nouvelle hausse des prix bientôt appliquée
Après avoir accusé une hausse d’environ 10 % depuis le 1er décembre 2021, les prix des thés locaux seront de nouveau revus en ce début d’année. C’est ce que fait comprendre Pamela Hugli, Marketing Manager du groupe St Aubin, l’entreprise qui produit la marque de thé Bois Chéri. « Nous subissons des augmentations sur le coût des matières premières et sur les prix des emballages. Cependant, le coup dur le plus important est la récente hausse des prix du carburant », explique-t-elle. En effet, Pamela Hugli affirme que la hausse du prix du carburant impactera le coût de la production ainsi que le coût de distribution. « Ainsi, il y a un besoin de retravailler et de réajuster nos prix face à ces nouveaux coûts », dit-elle. Au niveau de La Chartreuse toutefois, une révision des prix n’est pas à l’agenda pour le moment.
Les consommateurs sauvés par les subsides de l’État
Selon les importateurs et les distributeurs, si le gouvernement n’avait pas accordé des subsides sur certains produits de base, les consommateurs seraient asphyxiés par la flambée des prix. En effet, pour soulager ces derniers, le gouvernement est venu de l’avant avec une subvention de Rs 500 millions le 12 juillet 2021. Cette mesure restera en vigueur jusqu’en juin 2022, permettant ainsi aux prix de 243 produits et marques de rester inchangés.
Sonny Wong, COO d’Innodis : « Que la confiance des consommateurs revienne en ce début d’année »
Le Chief Operating Officer d’Innodis concède que les prix des produits sur les rayons ont augmenté pendant l’année 2021, affectant davantage le pouvoir d’achat des consommateurs. Ces derniers, poursuit-il, font aujourd’hui très attention avant de dépenser. « Néanmoins, nous avons constaté une certaine reprise des activités après la réouverture des frontières, principalement au niveau des hôtels et des restaurants », dit-il.
Il souhaite que cette reprise se confirme au début de 2022, afin que la nouvelle année soit meilleure que la précédente, surtout après l’annonce de l’augmentation de salaire à partir de janvier 2022.
Questions à … Suttyhudeo Tengur : « Tout comme la Covid-19, il faudra apprendre à vivre avec la hausse des prix »
En 2021, les Mauriciens n’ont pas échappé à une flambée des prix des produits de consommation. Quelles sont vos prévisions pour 2022 ? Pensez-vous que la tendance va se poursuivre ?
Les prix des produits de consommation courante tels que le riz, la farine, les grains secs, le lait et les produits laitiers, l’huile comestible et tout un éventail de produits secondaires pourraient bien suivre la tendance haussière si la situation au niveau mondial ne change pas. En premier lieu, il faut absolument une réduction du nombre de cas de Covid-19 et de ses variants, avec la disponibilité des vaccins, et ensuite, une normalisation de l’économie mondiale avec une reprise du commerce international. S’il y a une combinaison de ces deux facteurs, la probabilité d’une stabilisation des prix est envisageable. Au cas contraire, ce sera la descente aux enfers.
Quels sont les produits de consommation, selon vous, qui coûteront plus cher et pourquoi ?
Nous dépendons dans une très large mesure sur l’importation de pratiquement tous nos produits alimentaires de base dont le riz, la farine, les grains secs, la viande, le lait…Tous ces produits viennent par voie maritime et aujourd’hui, les coûts du fret ont augmenté sensiblement et dans certains cas ont même quintuplé. Les importateurs ne vont pas faire de cadeau à la population. Chaque hausse de coût sera passée au consommateur directement. Finalement, pour tous nos produits de base, nous devrons payer le quintuple des prix par rapport à la période d’avant mars 2020.
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