Si la production de grains secs dans la Grande île n’a pas été affectée après le passage du cyclone Batsirai, reste que la demande risque fort d’augmenter. Et qui dit forte demande dit hausse des prix.
Gros pois, haricots blancs et haricots rouges… Ce sont les principaux grains secs importés de la Grande île. Après le passage dévastateur du cyclone Batsirai à Madagascar le week-end dernier, les importateurs anticipent une hausse des prix. Une pénurie se profile-t-elle également à l’horizon ?
Pas forcément, répond Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, entreprise importatrice de grains secs. « Après le passage du cyclone Batsirai à Madagascar, nous avons pris contact avec nos fournisseurs. Ils nous ont fait comprendre que la production de grains secs n’a pas été affectée. »
Les récoltes ont, en effet, été faites en janvier. « Les producteurs avaient déjà stocké les grains secs récoltés à l’abri dans des grands entrepôts sécurisés. Ainsi, il n’y aura pas de pénurie de grains secs », rassure Pritam Dabydoyal.
Rajesh Ramdenee, directeur d’Agiliss, abonde dans le même sens. Maurice importe également le « genberik vert » de Madagascar, indique-t-il. « Le cyclone n’a pas affecté la production car les récoltes et le stockage ont déjà été faits », affirme-t-il.
Cependant, bien que la production n’ait pas été touchée, la possibilité que les producteurs revoient leurs prix à la hausse n’est pas à écarter. « Après le passage de Batsirai, plusieurs Malgaches se trouvent sans abri et la famine dans le pays s’aggrave. Une hausse dans la consommation locale des grains secs est attendue. Qui dit hausse dans la demande dit hausse des prix », fait comprendre Rajesh Ramdenee.
Reste qu’il est difficile de se prononcer sur l’ampleur de la hausse des prix. « Il faudra attendre encore quelques semaines pour avoir une meilleure visibilité sur les éventuels prix », dit-il.
D’ores et déjà, Pritam Dabydoyal table, lui, sur une augmentation de 30 % des prix des gros pois, haricots rouges et haricots blancs. « Les producteurs malgaches sont appelés à nourrir leur propre population d’abord. Ainsi, une augmentation de la consommation locale dans la Grande île est attendue. Par ailleurs, certains producteurs vont profiter de la catastrophe naturelle pour augmenter leurs prix. »
Ces hausses, poursuit-il, seront définitivement répercutées sur les importations à Maurice.
Prix stables pour les Mauriciens jusqu’à juin
Même si les importateurs seront confrontés à une hausse des prix des grains secs, les consommateurs mauriciens n’auront, eux, pas à payer plus cher. Les prix devraient rester inchangés jusqu’au mois de juin.
Une subvention de Rs 500 millions est accordée à travers la Mauritius Revenue Authority aux importateurs et distributeurs de plusieurs produits afin que les prix demeurent stables. Les grains secs en font partie. Ainsi, même s’ils connaissent une majoration dans les pays d’origine, les prix auxquels seront commercialisés les grains secs à Maurice ne seront pas revus à la hausse.
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