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Conséquences du Brexit : des milliers d’emplois menacés dans le secteur textile

Le comité technique conjoint privé-public sur le Brexit met en garde contre les séquelles pour Maurice du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Des milliers d’emplois sont menacés, notamment dans les secteurs du textile, du sucre et du thon.

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Les dangers du Brexit sont multiples pour Maurice. 2 500 emplois sont menacés à court terme, dans huit entreprises du secteur textile qui exportent 80 % de leur production vers le Royaume-Uni. Et à moyen terme, si le gouvernement ne prend pas les bonnes mesures, ce sont plusieurs milliers d’emplois qui sont concernés, en majorité au sein de sept grandes entreprises.

Le comité technique conjoint secteur privé-public a, lors de sa réunion lundi 10 octobre, analysé plus en profondeur les dangers pour Maurice engendrés par le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. « Plus le Brexit durera, plus ce sera difficile pour Maurice », indique-t-on au sein de ce comité spécial, qui a remis son rapport lundi au comité interministériel présidé par le ministre des Finances Pravind Jugnauth.

Depuis que 52 % des 33,5 millions de Britanniques ont voté en faveur du Brexit lors d’un referendum le 23 juin, la livre sterling a perdu 10 % de sa valeur. La conséquence directe est que les importations provenant du Royaume-Uni coûtent moins cher, mais les exportations mauriciennes vers ce marché sont aussi plus chères. Et si les produits mauriciens sont chers, plus les Britanniques se tourneront vers des marchés moins onéreux. De plus, les produits mauriciens risquent de ne plus jouir de conditions préférentielles.

Il y a deux ans, 18 % des produits « made in Mauritius » avaient été exportés vers le Royaume-Uni. Les industries du sucre, du textile et du thon dépendent largement du marché britannique. Elles représentent 95 % de nos exportations vers l’Union européenne. Le Royaume-Uni est la troisième destination d’exportation pour l’industrie sucrière mauricienne, qui y avait exporté pour Rs 1,4 milliard en 2015-2016. Ce secteur emploie 45 000 personnes.

Tourisme en danger

Quant à l’industrie du thon locale, elle a exporté 30 % de sa production au Royaume-Uni, pour Rs 2,9 milliards. Deux usines sont actives dans ce secteur : Princes Tuna et Thon des Mascareignes. Elles emploient 12 000 personnes. Au niveau du textile, environ 30 compagnies exportent vers le Royaume-Uni. Elles emploient directement 31 500 personnes et exportent pour Rs 5,8 milliards vers ce pays.

Mais il n’y a pas que nos exportations. Même le tourisme local risque de ressentir les secousses du Brexit. Avec une livre sterling plus faible, la destination mauricienne devient plus chère pour les touristes britanniques. Valeur du jour, les Britanniques se classent en deuxième position au classement des touristes les plus dépensiers. En 2015, ils représentaient 13,5 % des dépenses touristiques à Maurice.

Cependant, la Mauritius Tourism Promotion Authority ne s’alarme pas car même si la livre sterling s’est déjà fortement dépréciée, aucun recul des arrivées touristiques n’a été constaté jusqu’à décembre. L’organisme devra cependant peaufiner sa stratégie de vente sur le marché anglais.

Le comité technique recommande au gouvernement de prendre des actions fermes, de négocier des accords commerciaux avec la Grande-Bretagne, soit directement de gouvernement à gouvernement, soit au sein de différentes organisations dont Maurice fait partie. Le comité technique est présidé par Usha Canabady, secrétaire aux Affaires étrangères, et Gérard Sanspeur, Senior Adviser au ministère des Finances.

 

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