Conséquences de la COVID-19 en Chine : vers une hausse des prix et un manque de certains médicaments

Il faut s’attendre à une hausse des prix et à un manque de certains médicaments. Raison : l’ampleur qu’a prise la pandémie de la COVID-19 en Chine qui reste le principal fournisseur des principes actifs utilisés dans la fabrication de certains médicaments.

Si les pharmacies du privé ne sont pas encore sorties de la crise d’approvisionnement en médicaments, les voilà confrontées à un autre souci : la hausse du coût des principes actifs pour la fabrication des médicaments ainsi que les restrictions de la Chine autour de leur exportation. Ajouté à cela, il y a, l’aggravation de la situation de la pandémie de la COVID-19 en Chine qui aura un impact sur l’approvisionnement et la hausse du prix des médicaments et produits pharmaceutiques à Maurice, selon des pharmaciens et importateurs.

Les conséquences ne seront peut-être pas aussi graves que celles que nous avons connues au plus fort de la pandémie, mais d’ores et déjà, la distribution des produits se fait par quota dans toutes les pharmaciens, les fournisseurs ne pouvant obtenir le volume de médicaments commandé. C’est ce qu’explique Chetan Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM). « Nous recevons nos produits au compte-gouttes. Avec la situation en Chine, nous risquons d’avoir des problèmes » soutient le président de la PAM. 

Selon des pharmaciens et importateurs, les conséquences de la situation sanitaire en Chine devraient se faire sentir dans quelques mois. Pour l’instant, les laboratoires disposent des stocks de principes actifs. Toutefois,  les industries pharmaceutiques chinoises ne fonctionnent pas à plein régime en raison des nombreuses absences liées à la COVID-19, selon les médias internationaux. C’est quand les laboratoires voudront renouveler leurs stocks que le problème va surgir, explique le président de la PAM. 

« La Chine étant un des principaux producteurs de principes actifs utilisés dans la fabrication de médicaments, il s’avère que, par effet domino, les laboratoires fabricant de médicaments auront du mal à s’approvisionner », dit Chetan Dookun. D’où l’inquiétude à Maurice parmi certains pharmaciens et importateurs. 

« Si le stock de médicaments actuellement disponible s’écoule rapidement, l’impact se fera ressentir plus tôt. A contrario, si la vente se fait lentement, nous noterons une différence de prix dépendant du Forex ou des difficultés d’approvisionnement que dans un an ou deux», déclare un importateur.  

Le pharmacien Arshad Saroar ajoute que la situation est plus ou moins normale. À l’exception de certains médicaments, il n’y a pas une grande rupture de stock actuellement, selon lui. « Les médicaments génériques sont disponibles le cas échéant », dit-il.Il préfère aussi rester optimiste par rapport à la situation en Chine et est d’avis que l’impact qui pourrait survenir dans quelques mois ne sera pas aussi « prononcé » qu’avant. 

Siddique Khodabocus, président de l’Association des petits et moyens importateurs, ajoute que la situation est « encore sous contrôle ». Pour lui, on ne peut spéculer sur une éventuelle augmentation des prix, qui dépend de plusieurs facteurs. Il affirme qu’il y a suffisamment de médicaments sur le marché. En cas de rupture de stock, il plaide en faveur d’une ouverture du marché d’importation aux fournisseurs non attitrés.

Selon nos interlocuteurs, si des mesures sont prises dès à présent par les fournisseurs en plaçant leurs commandes tôt, l’impact du manque de médicaments sera modéré.