Conséquence de l’escalade militaire : des pèlerins bloqués en Israël espèrent un retour rapide au pays

Leur foi les a guidés jusqu’en Israël, et c’est avec une foi inébranlable qu’ils prient et espèrent un retour rapide à Maurice. Ce, à l’issue du conflit israélo-palestinien déclenché le samedi 7 octobre dernier. 
Outre le groupe de 36 pèlerins de la paroisse Sainte Hélène, qui est en Israël depuis le 26 septembre dernier, une dizaine de pèlerins de foi bahá’íe se trouvent également sur place. Ils sont partis le samedi 7 août, au tout début du conflit israélo-palestinien. Un troisième groupe de Mauriciens revenant du pélérinage d’Umrah, s’est lui aussi retrouvé bloqué à Bethléem. Tous sont en attente d’une amélioration de la situation qui leur permettra de rentrer à Maurice. 

Le groupe de pèlerins dirigé par le père Gérard Mongelard, avait prévu de prendre l’avion durant le week-end pour rejoindre Maurice. Mais, en raison de la fermeture des frontières et de la suspension temporaire des vols, il s’est retrouvé bloqué à Bethléem, au Sud de Jérusalem. « Nous sommes dans l’attente d’un moyen pour rentrer à Maurice », explique-t-il. Il affirme que tout le monde se porte bien, malgré l’inquiétude.

Situation tendue

« Même si nous sommes éloignés des zones de conflit, nous ressentons la tension et la gravité de la situation », explique le père Mongelard. Il souligne que, depuis leur emplacement actuel, ils n’entendent pas les bombardements. Cependant, le groupe reste incertain quant à l’ampleur que pourrait prendre le conflit. 

« Nous savons que l’évêché de Port-Louis et le ministère des Affaires étrangères font tout leur possible pour que nous puissions rentrer au pays rapidement. Mais la route jusqu’à Tel Aviv est dangereuse en ce moment. Nous devons nous assurer qu’en y allant, nous obtiendrons un vol et que nous pourrons faire le trajet en toute sécurité jusqu’à l’aéroport », ajoute le curé de la paroisse Sainte Hélène.

Le groupe se soutient mutuellement à travers la prière. Lundi matin, il a même assisté à la messe, créant ainsi une ambiance de prière apaisante malgré la tension palpable.

Devoir sacré

Ils avaient le choix entre rester à Maurice ou entreprendre le voyage jusqu’en Israël alors que le conflit israélo-palestinien venait de débuter. C’est la deuxième option qu’ils ont choisie afin de vivre une expérience qu’ils espéraient depuis longtemps : le pèlerinage dans la ville côtière d’Haïfa. Il s’agit là de cinq hommes et cinq femmes de foi bahá’íe. Située au Nord-Ouest d’Israël, à plus de cent kilomètres de Tel Aviv, la ville abrite le mausolée de Bahá’u’lláh, considéré comme l’éducateur divin, ainsi que le mausolée du Báb, le fondateur de la foi bahá’íe. Le pèlerinage à Haïfa constitue un devoir sacré pour tous les bahá’ís à travers le monde.

À Haïfa, la situation est qualifiée de « calme » par Shoghi Appadoo, l’accompagnateur de ce groupe. Il explique qu’ils sont éloignés des zones de conflit, bien que certains lieux et commerces soient fermés. Il précise qu’il n’y a pas de guerre dans la région. Cependant, malgré leur prévision de rentrer à Maurice le 12 octobre, Shoghi Appadoo estime que la situation est risquée. 

Il ajoute que, même s’ils sont éloignés des zones de conflit, la peur est omniprésente, car la situation peut basculer d’un côté comme de l’autre. Par conséquent, il est recommandé d’éviter tout déplacement inutile.

Malgré la situation tendue, et en tant qu’ancien employé dans la sécurité en Israël pendant une décennie, Shoghi Appadoo demeure « confiant » que le conflit ne durera pas longtemps. Il est convaincu que le groupe pourra prendre l’avion ce jeudi pour rentrer à Maurice.