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Consensus autour de la 9-Year Continuous Basic Schooling

La ministre se dit satisfaite de la rencontre.
Les consultations autour de la mise en place de la réforme éducative continuent. Mercredi, les recteurs et les assistants-recteurs ont soulevé certaines appréhensions, fait des propositions, mais attendent beaucoup de l’implémentation. Ambiance bon enfant à l’auditorium Octave Wiehé mercredi après-midi. Les recteurs des collèges d’État et privés ont pris connaissance des propositions de la Nine Year Continuous Basic Schooling. Ce projet débutera en 2017 et la premier batch prendra le 'Modular Assessement' en 2017 en Science et Histoire & géographie. Leela Devi Dookun-Luchoomun a fait ressortir que les discussions sont en cours pour savoir quand se tiendront ces examens. Cela devrait se faire à la fin du deuxième trimestre ou au début du troisième. Satisfaite, la ministre de l’Éducation a tenu à rassurer ses partenaires du privé quant à la présence et la participation de leurs institutions. Elle a ainsi assuré l’admission d’élèves au niveau du Grade 7 (Form I). Leela Devi Dookun-Luchoomun soutient qu’avec la conversion de 11 collèges d’État en académies, les élèves qui devaient y être admis iront vers les établissements privés. Lors de la séance questions-réponses, le ministre a pris note de certaines suggestions, comme proposer la matière de ‘Home Economics’ aux garçons. Elle a assuré que le ratio enseignant-élève sera revu, non seulement avec le déclin dans le nombre d’admissions chaque année à cause du facteur démographique, mais aussi dans le but d’offrir une éducation holistique à tous les élèves. Au niveau du timing, Leela Devi Dookun-Luchoomun a affirmé que tout le monde est en faveur d’une réforme. Pour son ministère, la réforme doit commencer et c’est pour cette raison que les consultations se multiplient. « Je ne suis pas prête à sacrifier d’autres générations de jeunes. J’ai été enseignante pendant des années, je sais de quoi je parle. Les parents en sont conscients, il faut refaire un système… »

Compétition réduite

Leela Devi Dookun-Luchoomun a assuré aux recteurs que la réforme va réduire la compétition. Selon elle, il n’y a pas lieu de favoriser les leçons particulières avec de telles propositions. Les leçons sont pour les enfants qui en ont besoin, soutient-elle. Les enfants doivent rentrer chez eux après les cours pour jouer ou faire un peu de lecture. Le besoin de professionnels pour aider le personnel à faire face aux problèmes sociaux ou d’indiscipline dans les collèges a aussi été évoqué. La ministre Dookun-Luchoomun a promis son aide. D’ailleurs, la mise sur pied d’une « counselling unit » est en discussion. Elle a aussi salué le soutien d’Aurore Perraud, ministre de l'Égalité des genres pour son soutien au niveau de l’accompagnement.

Rencontre avec les parents

Lundi et mercredi de la semaine prochaine, la ministre de l’Éducation rencontrera les parents dont les enfants sont en Std IV actuellement. Elle a affirmé que ce sont ces enfants qui seront concernés en premier par la réforme en 2016 lorsqu’ils seront en Std V. Ces rencontres se tiendront au Mahatma Gandhi Institute (MGI). [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Réactions

 

Madoo Ramjee: « Le stress sera toujours là »

  Le président des recteurs et des assistants-recteurs des collèges d’État a mis l'accent sur les infrastructures. Pour lui, dans le cadre de la mixité, les infrastructures doivent être revues.  Il est pour le concept du 'Feeder Schools'. « Cela éliminera le problème de déplacement où les élèves doivent faire de longs trajets pour se rendre au collège. De plus, il y aura un suivi des performances, car bon nombre de parents ne se contentent que d'inscrire leur enfant dans un établissement de renom », affirme-t-il. Pour ce qui est de la compétition et de la pression, Madoo Ramjee estime que les choses ne changeront pas vraiment. Il est d'avis qu'il faut revoir le curriculum et rallonger les heures de classe. « Les parents voudront tout de même que leur enfant prenne des leçons pour qu'il soit admis dans les Académies. Le stress sera toujours là. C'est un cercle vicieux, car les parents voudront que leur enfant ait plus de pratique et qu'il puisse rattraper ce qu'il n'a pas compris en classe », dit-il. Cependant, il avance que l'implémentation de la réforme doit être un projet à long-terme. « Chaque régime a tendance à venir avec des projets de réforme, mais c'est l'avenir de l'enfant qui doit primer », précise Madoo Ramjee.

Josiane How Kong Fah: « Pas sûre qu'ils mettront un terme aux leçons particulières »

La directrice du collège Lorette de Quatre-Bornes avance qu'en théorie, le projet semble être parfait. Toutefois, elle émet des réserves en ce qui concerne son implémentation. « Un des objectifs de ce projet est de réduire la pression, mais cela sera quasiment impossible. Les élèves auront les mêmes préoccupations, c’est-à-dire une place dans les Académies. Je ne suis pas sûre qu'ils mettront un terme aux leçons particulières », affirme-t-elle. Josiane How Kong Fah s'est attardée sur la probabilité que le collège Lorette de Quatre-Bornes soit une 'Secondary school of Excellence' et non pas une académie qui doit être titrée 'Excellence'. « J'aurais souhaité que les bons éléments restent, mais même si elles doivent partir, le plus important c'est qu'elles réussissent leur vie », dit-elle.  

Basheer Taleb: « Il y a un consensus en ce qui concerne la réforme éducative »

Le président de la fédération des managers des collèges privés estime que la présentation était générale. Reste à savoir si tous les points seront implémentés dans la pratique. « Il y a des points spécifiques qui doivent être abordés et la présentation a été préparée de manière générale. En même temps, nous constatons qu'il y a un consensus en ce qui concerne la réforme éducative. Tous les acteurs du secteur de l'Éducation semblent accueillir la décision de la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun. Nous espérons que la synergie qui a été créée autour de la Nine -Year Schooling nous aide à faire de ce projet une réalité », souligne-t-il.   [padding-p-0 custom_class=""][/padding-p-0]

Sabina Allybocus: « Nous n'avons aucune appréhension »

La rectrice de la SSS de Port-Louis estime que la reforme est une très bonne initiative du ministère et qu'il n'y a pas lieu d’avoir des appréhensions. « Après cette rencontre,  je pense que les craintes en ce qui concerne les infrastructures et la mixité ont été dissipées. Tout a été pris en considération. Ce qui est rassurant pour le personnel enseignant. Or, il est vrai que toute reforme a des obstacles, mais il faut s'y préparer », affirme Sabina Allybocus.

Jacques Mallié: « On doit s'attendre à des difficultés dans l'implémentation »

Le recteur du collège de St-Esprit dit être agréablement surpris par la chaîne de communication mise en place par le ministère de l'Éducation dans le cadre de la réforme. « Nous attendons tout de même à des difficultés dans l'implémentation de ce projet. Il faut travailler ensemble et apporter notre soutien pour que ce projet de réforme soit un succès ».
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