À Maurice, la proportion de femmes dans les postes à hautes responsabilités est plus faible que dans d’autres économies comparables. C’est ce que constate le Mauritius Institute of Directors (MIoD). En général, il n’y a pas plus 7 % de femmes au sein des conseils d’administrations des entreprises locales.
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Afin d’examiner les lacunes au niveau de la diversité des genres dans les postes à haute responsabilité au sein des entreprises mauriciennes, la MIoD a crée le projet : ‘Initiative for Gender Diversity in Leadership’. « Durant notre enquête, nous avons noté qu’il existe divers facteurs qui ne favorisent pas la promotion de la femme au sein du monde des affaires. Et la majorité sont liés aux obligations familiales. D’ailleurs, il n’y a pas plus de 7 % des femmes au sein des conseils d’administrations », indique Juan Carlos Fernandez Zara, CEO de la MIoD.
Par rapport à d’autres pays, dit-il, Maurice a un long chemin à parcourir. « Bien que Maurice soit premier sur le Mo Ibrahim Index, le pays est moins bien classé en termes de diversité des genres. A ce niveau, Maurice est à la 14e place », fait-il ressortir. Selon ce dernier, avoir des femmes à des postes importants dans les entreprises contribue davantage à la productivité.
« Selon le MSCI World Index - un indice basé sur les entreprises cotées en bourse dans 23 pays - en août 2015, 18,1 % des postes de directeurs étaient occupés par des femmes. Toujours, selon le même index, les entreprises qui avaient une représentation féminine importante au niveau de la direction bénéficiaient d’un meilleur retour sur l’équité, soit de 10,1 % par an, comparée à 7,4 % pour les entreprises qui n’avaient pas cette une forte représentation de femmes », indique notre interlocuteur. En outre, les entreprises qui n’ont pas une bonne parité hommes/femmes au sein de leurs conseils d’administration couraient de plus grands risques en termes de controverses liées à la gouvernance, ajoute-t-il.
L’Initiative for Gender Diversity in Leadership a pour objectif de lancer un débat national sur cette thématique et débutera donc avec une conférence le 28 février 2017 qui regroupera différentes parties prenantes du monde des affaires, ainsi que la présidente de la République et des ambassadeurs de grandes économies mondiales. Ces derniers discuteront des causes qui sont défavorables à la promotion professionnel des femmes et identifieront les solutions.
La conférence servira ensuite de point de départ pour la création de groupes de travail qui œuvreront à la mise en pratique des solutions identifiées. Le haut-commissaire australien, Susan Coles, participera aussi à l’une des tables rondes. « La MIoD est en ligne avec l’engagement pris par le gouvernement australien en faveur de la diversité des genres, utilisant ainsi les compétences et le potentiel de tous les employés », dit-elle. Par ailleurs, elle estime que c’est important de créer des chances égales pour tous, et d’avoir un effectif plus équilibré et plus productif.
Dans le contexte mondial
- En 2015, la Norvège (40,1 %), la Suède (33,7 %) et la France (33,5 %) avaient les pourcentages les plus élevés de femmes au sein des conseils d’administration.
- Selon un rapport du McKinsey Global Institute, publié en mai 2016, 12 trillions de dollars pourraient être ajoutés au PIB mondial d’ici à 2025 en faisant progresser l’Égalité des genres à travers le monde.
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