Connivence entre gardiens et détenus : la prison prépare une seconde liste

Une dizaine de gardiens sont dans le collimateur des services de renseignements de la prison. Des officiers sont soupçonnés d’être de mèche avec les détenus pour y faire entrer des produits illicites. Des noms d’officiers seront bientôt soumis au commissaire des prisons.

Outre les 9 gardiens interrogés, une dizaine d’officiers des prisons et d’autres hauts gradés pourraient bientôt être convoqués devant la commission d’enquête sur la drogue. Leurs identités figurent sur la seconde liste qui est en train d’être dressée par les éléments affectés au service des renseignements de la prison depuis « environ une semaine ».

« Cette seconde liste d’officiers a vu le jour à la suite de la convocation de certains officiers des prisons, et autres hauts gradés, à la commission d’enquête sur la drogue. Ces derniers, qui sont affectés dans toutes les prisons du pays, sauf celle des femmes et de Richelieu, sont soupçonnés d’être de mèche avec des détenus purgeant des peines d’emprisonnement pour trafic de drogue », précise un haut gradé.

Un second haut gradé de la prison se retrouverait bientôt dans de beaux draps. Son nom figurerait sur la liste qui sera bientôt déposée au bureau du commissaire des prisons. Les agissements, et autres rumeurs, qui circulent sur ce haut gradé interpellent les officiers des services de renseignements.

Les hauts gradés : de véritables mules

Il s’avère que le haut gradé, qui était l’un des responsables d’une des prisons du pays, serait proche de deux trafiquants de drogue « jusqu’au point où il détiendrait le numéro de téléphone des détenus ». Les deux détenus auraient également bénéficié de certaines faveurs de la part du haut gradé. Cela, dit-on, en reconnaissance « des sommes mirobolantes que le haut gradé obtenait des détenus » pour acheter son silence.

Sollicité au téléphone, l’un des assesseurs de la commission d’enquête sur la drogue encourage la prison à soumettre les noms des officiers et autres hauts gradés. L’assesseur souligne, dans le même souffle, que « d’autres officiers de la prison seront bientôt convoqués dans le sillage de la commission d’enquête ».

Tout le monde doit être sujet à une fouille au moment de mettre les pieds en prison. Les officiers sont fouillés par leurs pairs. Tandis que, selon les ‘Standing Orders’ de la prison, les hauts gradés doivent être fouillés par ceux du même rang.

« Mais tel n’est pas le cas dans les divers centres pénitenciers du pays depuis quelques années en raison du manque de hauts gradés à la prison », explique un officier basé à la prison de Melrose. « Ce sont des officiers de la Prison Security Squad qui ont pour tâche de mener les fouilles sur leurs supérieurs. C’est tout à fait normal que l’officier n’ose pas mener une fouille stricte sur le haut gradé par crainte de représailles », conclut l’officier.