Confusion entre les cimetières appartenant à l’État et ceux du privé

Hafezbee, une habitante de Quatre-Bornes, s’est tournée vers Radio Plus concernant la tombe où a été enterrée sa sœur à Bain-des-Dames. Aujourd’hui, elle souhaite pouvoir acheter la concession funéraire où repose sa sœur au cimetière. Une démarche pas aussi simple que cela...

Elle explique avoir dû s’acquitter de Rs 500 de frais, afin d’obtenir une place où enterrer sa défunte sœur. « C’était par obligation car il n’y avait plus de place (concession) disponible ni au cimetière de Phoenix, ni au cimetière de Riche-Terre, là où les membres de la famille souhaitaient enterrer ma sœur », explique Hafezbee à notre rédaction. Cette dame, âgée de 89 ans, indique que sa soeur a été enterrée à Bain-des-Dames et qu’elle souhaite maintenant acheter la concession où celle-ci a été enterrée.

La vieille dame ne comprend pas la différence dans les démarches à entreprendre auprès de ceux qui gèrent ces deux cimetières. Elle réclame plus d’éclaircissement. « Je me suis rendue à plusieurs reprise auprès des autorités municipales de Port-Louis pour demander s’il est possible d’acheter la concession (là où ma sœur a été enterrée), mais je n’ai jamais eu de réponse de la part de ces autorités.

Elle indique que dans le passé, elle a pu obtenir un lopin de terre  privé à Riche-Terre pour Rs 25 000. Et de déclarer qu’elle a en sa possession tous les documents nécessaires pour le prouver. « Au cimetière de Bain-des-Dames, c’est très compliqué. Moi, je n’ai qu’un seul souhait : je n’ai pas envie qu’une autre personne puisse être enterrée dans la même tombe que ma sœur», explique la vieille dame d’une voix tremblante.

Rappelons qu’il y a une différence entre la gestion des concessions dans les cimetières : il y a ceux qui sont gérés par la municipalité de Port-Louis, alors que le cimetière de Riche-Terre tombe sous la responsabilité de la Surtee Soonnee Mussulman Society qui existe depuis plus de 115 ans.

La rédaction a pris contact avec le lord-maire, Daniel Laurent, pour qu’il apporte des éclaircissements. « Autrefois, les familles avaient la possibilité de conserver le lopin de terre (concession) qu’elles avaient obtenu de la mairie pour y enterrer exclusivement les autres membres de leur famille. Elles recevaient un contrat à cet effet. Maintenant, il existe des tombes communes », soutient-il. Ce qui veut dire qu’après cinq ans, un autre individu peut régler les frais nécessaires (Rs 500) et être enterré dans ladite tombe. Cet individu peut ne pas être un membre de la famille, dit-il. Et d’indiquer que cette décision a été prise à cause du nombre de terrains limité dans les cimetières. « Une concession n’est pas un lopin de terre qu’une famille peut acheter pour son usage exclusif, le terrain est à la disposition de la collectivité », précise le lord-maire.

Nous avons interrogé la Surtee Soonnee Mussulman Society pour une explication concernant la différence (des frais applicables) entre le cimetière de Riche-Terre et celui de Bain-des-Dames, mais les responsables n’ont pas souhaité nous donner plus de détails.

Cependant, d’après nos d’informations, le cimetière de Riche-Terre ne vend pas la concession, mais la loue à bail sur une longue durée. Il existe deux catégories : Rs 25 000 pour la concession située à l’intérieur du cimetière et Rs 32 000 pour ceux situés à l’extérieur. Les frais d’inhumation dans ce cimetière privé sont de Rs 5 350 et Rs 6 400 après 17 heures.