Les salariés devraient être ravis. Conformément à la Workers’ Rights Act, le montant de leur boni sera plus élevé à partir de cette année. Il sera désormais calculé sur la base des rémunérations totales (salaire et allocations, etc.) qu’ils auront perçues durant l’année, et non en fonction du salaire de base. Cette loi prévoit d’autres changements.
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Àchaque fin d’année, les salariés ont droit à un boni équivalant à un douzième du total des salaires qu’ils ont perçus du 1er janvier au 31 décembre. Il se trouve que 75 % du montant doit être payé cinq jours avant le 25 décembre et la partie restante au plus tard le dernier jour de l’année, soit le 31 décembre.
Il y a un changement cette année, conformément à la Workers’ Rights Act. Si ces dernières années le boni était calculé sur le salaire de base, le calcul se fera, à partir de cette année, sur la base de la rémunération, soit le total des gains dont a bénéficié le salarié durant l’année. Cela inclut le salaire, les allocations, les primes de production et celles de présence, etc., ainsi que les heures supplémentaires. Du coup, le boni de fin d’année sera plus conséquent.
Selon la Workers’ Rights Act, le boni est payable :
- aux salariés qui sont en emploi jusqu’au 31 décembre 2019 ;
- ceux qui ont pris de l’emploi durant l’année et qui sont toujours en service au 31 décembre 2019 ;
- aux salariés qui ont pris leur retraite au cours de l’année.
À compter du 24 octobre 2019, tout employé qui a été licencié ou qui a soumis sa démission mais qui a complété au moins huit mois de service continu a droit au boni de fin d’année en prorata. La loi prévoit aussi que si le dernier salaire du mois de l’employé est plus élevé que la moyenne des salaires de la période durant laquelle il a travaillé, le boni de fin d’année sera calculé sur son dernier salaire.
En Chiffres
- 450 000 salariés du secteur privé et 83 000 employés du secteur public sont concernés par le paiement du boni de fin d’année.
- Rs 9,6 milliards. C’est le montant total que le secteur privé et le secteur public avaient décaissé pour le paiement du boni en 2018.
Réactions
Pradeep Dursun, COO de Business Mauritius : «Il faut obéir à la loi»
Sollicité pour son avis sur les changements, Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius, a répondu : « Il y a eu une loi. Il faut y obéir. » Combien le secteur privé devra-t-il prévoir comme somme additionnelle pour le paiement du boni désormais calculé sur la base de la rémunération totale perçue par le salarié durant l’année ? « Nous ne comptons pas commenter là-dessus », a répondu Pradeep Dursun.
Reeaz Chuttoo, porte-parole de la CTSP : «Justice a été rendue aux employés»
Reeaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé, est catégorique : « Justice a été rendue aux employés. Il ne faut plus attendre la End of Year Gratuity Act pour obtenir le boni. Qui plus est, la loi s’applique à tous, même à ceux qui ont au-delà de Rs 50 000. » Il salue la nouvelle manière de calculer le boni. Il estime que ceux qui touchent moins de Rs 30 000 et ceux qui perçoivent des salaires supérieurs à ce montant sont sur un pied d’égalité. « Certaines entreprises veulent toutefois jouer au plus fin. On ne les laissera pas faire », prévient-il.
Vishal Ragoobur, Senior Economist : «Un coût additionnel pour les employeurs»
Le paiement du boni de fin d’année coûtera plus cher aux entreprises, fait ressortir l’économiste Vishal Ragoobur. « C’est un coût additionnel pour les employeurs. Certaines entreprises auront des difficultés à payer, mais la grande majorité a déjà fait provision pour le boni », explique-t-il. Pour l’économiste, la nouvelle manière de calculer le boni permettra aux employés d’avoir une « rentrée d’argent supplémentaire ».
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