Ces derniers jours, deux institutions publiques ont été au centre d’un conflit entre la direction et les syndicalistes. À l’origine de cette situation se trouve un exercice de révision salariale et des éléments discordants soulevés par des parties autres que la direction.
Financial Services Commission
Qu’est-il donc arrivé à la Financial Services Commission (FSC) le 4 juillet ? L’assemblée des membres de la FSC Staff Union s’est tenue à cette date à la suite de la demande de Narendranath Gopee. Le syndicaliste souhaitait fournir des explications concernant le rapport sur les salaires et les conditions d’emploi des employés, et conseiller les responsables du syndicat sur la marche à suivre.
Cependant, Narendranath Gopee a été informé par le président du syndicat que contrairement au conseiller juridique, il ne serait pas autorisé à accéder aux locaux de la FSC pour cette assemblée. « Est-ce que le Chief Executive (CE) de la FSC connaît la loi ou est-ce de la démagogie ? La FSC n’est pas la propriété du CE. Je demande à ce dernier de revoir sa position », a souligné Narendranath Gopee.
D’ailleurs, le syndicaliste a adressé une lettre au CE de l’institution, Dhanesswurnath Thakoor. Datée du 4 juillet, celle-ci mentionne que « la Fédération s’insurge vivement contre votre décision totalement scandaleuse qui bafoue de manière flagrante les dispositions de la loi. La Fédération a de bonnes raisons de croire que, par votre acte actuel, vous avez agi de mauvaise foi en l’empêchant de s’acquitter de ses responsabilités envers le syndicat. Afin de ne pas aggraver les relations industrielles entre la Commission et la Fédération, nous vous invitons à solliciter l’avis des bureaux juridiques de l’État afin d’éviter toute pratique inappropriée en matière de travail ».
Selon nos informations, le CE de la FSC aurait demandé un avis juridique avant de répondre à la lettre envoyée par Narendranath Gopee. Au sein de l’institution, on affirme qu’il n’y a pas eu de signature officielle qui indiquerait clairement que Narendranath Gopee est le négociateur.
« La FSC n’a rien signé à ce sujet. Le président du syndicat n’a pas non plus confirmé que Narendranath Gopee est le négociateur. Cependant, la demande des membres de l’union de faire examiner le rapport par une tierce personne est légitime. C’est pourquoi l’accès à cette réunion a été accordé au conseiller juridique », explique une source.
Or, Narendranath Gopee fait la distinction entre un conseiller juridique et un syndicaliste concernant la lecture d’un rapport sur les conditions de travail. Pour le syndicaliste, une institution comme la FSC, qui compte un syndicat, doit procéder par « collective bargaining » avant la signature d’un « collective agreement » pour une révision salariale. Narendranath Gopee dénonce une mesure répressive prise par le CE de la FSC.
Il affirme que l’« Option Form » ne peut être imposée aux employés alors que la FSC compte un syndicat. À sa grande déception, Narendranath Gopee n’a pas pu utiliser l’assemblée des membres de la FSC pour demander le rejet de l’« Option Form » et le « consentement des membres pour engager une action en justice à cet égard ».
Cependant, l’exercice de révision salariale a déjà été mené à terme à la FSC. Le nouveau barème salarial entrera en vigueur une fois que tous les membres du personnel auront signé l’« Option Form ». Le délai de signature prendra fin dans quelques jours.
Banque de Maurice
La révision salariale semble être un exercice tendu dans certaines institutions publiques. En effet, cela a conduit à la convocation d’un employé de la Banque de Maurice (BoM), en l’occurrence Chidanand Rughoobar, devant un comité disciplinaire le 18 juillet prochain. Chidanand Rughoobar était accusé d’acte d’insubordination en raison d’un retard dans la soumission de l’« Option Form » relative à la révision salariale à la BoM.
Toutefois, une lettre datée du 3 juillet et signée par le département des Ressources humaines de la BoM a été remise à Chidanand Rughoobar le 4 juillet. Cette lettre indique que le comité disciplinaire a été annulé.
Sollicité pour une réaction, l’on indique, du côté de la Banque centrale, que « la Banque de Maurice a pris en compte les différentes observations reçues et a décidé de mettre fin à la procédure disciplinaire du comité ».
Une source proche de ce dossier révèle que le principal intéressé, qui était préoccupé par l’issue du comité disciplinaire, serait soulagé après la décision de la Banque de Maurice. « C’est un signe d’espoir pour les autres. J’espère que le syndicat, en tant que contrepartie pour le fonctionnement de la BoM, pourra continuer à fonctionner », ajoute notre source
Dans l’article publié par Le Défi Quotidien le 30 juin dernier, il était souligné que la Bank of Mauritius Employees Union s’interrogeait notamment sur les salaires perçus par certains « advisors » de la BoM. Ce genre de questions aurait envenimé la relation entre la BoM et ce syndicat.
Certains employés de la BoM attendent désormais les nouveaux développements concernant la révision salariale, tout en espérant qu’elle fera l’objet d’un nouveau calcul. Ils espèrent que leurs intérêts seront pris en considération pour les conditions générales de travail.
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