Live News

Confinement total - Secteur informel: la situation des travailleurs dans le rouge, selon leurs représentants

Depuis l’annonce du confinement national, le gouvernement est venu de l’avant avec un plan d’aide financier, le Wage Support Scheme, afin d’aider les employés du secteur formel. Mais, le grand absent dans ce plan est le secteur informel

Publicité

En soutien au Wage Support Scheme, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy a annoncé, mercredi 25 mars, la distribution de35 000 «packs» de produits alimentaires de base aux personnes se trouvant dans le besoin. Ceux concernés sont principalement les familles inscrites dans le registre social. Mais qu’en est-il pour les employés du secteur informel, eux-aussi en très grande difficulté suite au « complete lockdown » ? A ce jour, aucune annonce n’a été faite à ce sujet. Nous avons interrogé certains employés du secteur informel pour connaitre la situation à laquelle ils font face en ce moment. 

Kreepalloo Sunghoon: «Il fallait faire un ‘risk assessment’»

Pour le président de la Small Planters' Association, Kreepalloo Sunghoon les petits planteurs sont une des catégories de travailleurs les plus vulnérables, spécialement en ce temps de confinement national. « Beaucoup ont dû prendre des produits de base à crédit dans les boutiques mais avec le ‘total lockdown’, leur situation est devenue plus difficile. De plus, la situation dans les champs est catastrophique et les dépenses ne font qu’augmenter. Il n’y a pas eu de retour positif des supermarchés pour prendre les produits de ces petits planteurs. Il fallait faire un ‘risk assessment’ avant de prendre la décision de ‘total lockdown’. Nous les aidons bénévolement mais c’est compliqué. Il nous faut trouver une solution au plus vite »,soutient-il.

Gerard Ukoor : «Les travailleurs du secteur de la construction ont été oubliés»

Le président de l'Association des Contracteurs n’arrive pas à croire que le gouvernement ait pu oublier les travailleurs du secteur de la construction. « Nous avons de l’importance et de la valeur comme chaque travailleur de ce pays. Le gouvernement aurait dû proposer  un plan de soutien pour toutes les catégories de travailleurs. Les contracteurs essayent d’aider leurs employés dont certains ont des famillesà nourrir mais c’est difficile d’aider tout le monde. Ceux qui travaillent sur des projets privés risquent de se retrouver sur la paille même avec le confinement car beaucoup peuvent stopper les projets de construction car il n’y a pas de ‘Standard Form of Contract’ », explique Gérard Ukoor. 

Judex Rampaul : «La situation est grave pour nos pêcheurs»

Même son de cloche chez le président du syndicat des pêcheurs, qui déplore le fait que les pêcheurs aient été mis à l’écart dans le plan d’aide de l’État. « 70% des pêcheurs travaillentdurant le jour afin de nourrir la famille le soir. Ils sont déjà en difficulté financière et beaucoup doivent rembourser des prêts pour l’achat de  leurs matériaux. La situation est grave pour nos pêcheurs et nous n’entendons rien du côté du ministère de l’Économie océanique. Le ministère possède les données de tous les pêcheurs de l’ile. L’État aurait dû aider ces pêcheurs en leur offrant des ‘commissions’ à travers les ‘Post Fisheries’ à travers le pays. Je lance un appel au gouvernement car il y a urgence», lance-t-il.

Hyder Rahman : « Nous risquons une explosion sociale»

Hyder Rahman  explique que la Street Vendors' Association a transmis une correspondance au Premier ministre pour lui informer de la situation des marchands ambulants et solliciter l’aide de l’État. « Nous avons aussi sollicité les collectives locales, dont les municipalités, mais toujours rien. Après une semaine de confinement, la situation de ces personnes et de leurs familles est critique. Nous sommes aussi des ‘taxpayers’ et pourtant aucun plan d’aide n’a été mis sur pied pour le secteur informel », déplore-t-il. Il avance que l’association a pris contactavec des ONG pour venir en aide aux familles de marchands ambulants car beaucoup se sont retrouvés en rupture de nourriture. « Nous attendons une réponse positive du PM car nous risquons une explosion sociale dans le pays si le confinement dure plus longtemps », dit-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !