La Neuro Rehabilitation Action Mauritius Foundation (Neuram), fondée en 2016 par le Professeur Anba Soopramanien, spécialiste de la rééducation neurologique, a organisé à Maurice la première conférence internationale de Neuro-Réhabilitation en lésion de la moelle épinière, suivi d’un atelier de travail pour les patients et professionnels du secteur, les 16 et 17 mai.
Chaque Mauricien qui côtoie une personne en situation de handicap dans son milieu professionnel ou personnel, après un accident vasculaire, un accident domestique, au travail ou sur la route (traumatisme crânien ou blessure de la moelle épinière) était le bien venu à la conférence et à cet atelier. Deux participantes témoignent de ce qu’elles ont appris pendant le workshop/ séminaire, de l’impact sur leur développement personnel et/ou professionnel et comment elles pensent que le travail de NEURAM peut changer la vie des personnes en situation de handicap à Maurice.
Nalini Ramasamy, patiente SCI depuis 1992
« Les ateliers étaient tantôt pratiques et tantôt théoriques. De nombreuses informations ont été fournies par des professionnels du Royaume uni et de l’Inde. Les détails sur la façon de déplacer un patient au lit ou lorsqu’une personne est blessée, comment vérifier les cicatrices et la nécessité d’un bon travail d’équipe nous ont été enseignées. De même que la méthode de transfert du lit à d’autres endroits, tels que des chaises, des voitures et vice versa. Les mouvements à ne pas faire de manière à éviter de blesser les patients et les soignants ont aussi été expliqués.
Les différents gadgets pour le bien-être des patients atteints d’une lésion médullaire (SCI) comme le palan, le tapis de transfert et la tôle plastique, entre autres, nous ont été présentés. Les différents types de fauteuils roulants et lits adaptés aux patients médullaires et ceux ayant subi des attaques cérébrales ont été présentés. Un atelier spécial a été consacré particulièrement aux sondes urinaires et à leur usage, ainsi que l’auto sondage en passant par les divers méthodes pour la gestion des selles et la surveillance de l’infection de la vessie et autres infections urinaires. Nous avons aussi évoqué les voitures adaptées et les chaises pivotantes pour le transfert des patients atteints de lésions médullaires.
L’ensemble des ateliers a apporté une nouvelle perspective aux patients de SCI à Maurice, car la réhabilitation n’existe pas pour ce type de personnes dans notre pays. En plus, le concept de Neuram est une nouveauté en la matière, autant pour les patients que pour les professionnels médicaux présents ce jour-là.
Neuram peut créer un buzz en sensibilisant les autorités concernées par rapport à l’inclusion des personnes handicapées dans la société, même après un accident ou une maladie, les patients SCI peuvent mener une vie saine et fructueuse. La vie ne s’arrête pas pour une personne qui se retrouve en situation de handicap. Nous pouvons vivre pleinement notre vie, différemment, tout en ayant notre place dans la société.
Dicksha Rampall, physiothérapeute
Les soins et traitements surtout pour les patients atteints de lésions de la moelle épinière, incluant la prévention de toutes complications possibles, ont été présentés lors de cet atelier fort enrichissant pour les professionnels comme moi qui côtoient ce genre de patients. Ainsi, j’ai appris l’importance de la participation des professionnels multidisciplinaires de la santé au niveau des soins et des traitements donnés. Il ne faut pas oublier que les proches de ses patients ont aussi besoin d’un encadrement, pour offrir des soins de qualité et un accompagnement psychologique approprié.
Ainsi, j’ai appris à travailler dans une équipe multidisciplinaire en ce qui concerne les soins et les traitements donnés aux patients atteints de lésions médullaires. Appliquer des techniques correctes dans le positionnement du patient, prendre des précautions dans la manipulation et le transfert des patients souffrant de lésions médullaires et apprendre d’autres techniques différentes de physiothérapie, autant d’enrichissement pour moi. J’ai découvert de nouveaux matériels d’assistance nécessaires pour transférer plus facilement les patients. Des démonstrations ont été faites et nous avons été encouragés à utiliser ces matériels dans notre travail quotidien. L’atelier était une plate-forme de partage de connaissances entre les participants mauriciens et les intervenants et experts du Royaume uni, de l’Inde, afin d’apprendre les meilleures pratiques dans leur domaine d’expertise.
À Maurice, hélas, il y a un manque certain dans l’approche multidisciplinaire concernant les soins et les traitements donnés aux patients atteints de lésion médullaire. Par conséquent, Neuram peut aider à développer ce type d’approches pour les personnes concernées. Elle peut aussi aider à fournir une aide et des informations essentielles dans le but d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de lésions médullaires à Maurice.
Le rôle d’une ambassade et les traités internationaux
Une ambassade représente son gouvernement auprès des autorités du pays où elle se trouve.
Sa mission est de servir d’intermédiaire entre deux États et de faciliter les négociations. C’est par elle que transitent les messages. Son rôle est donc essentiel dans les relations bilatérales entre États.
L’ambassade joue aussi le rôle d’une agence de relations publiques et de représentation (sous son meilleur jour) de la culture, de l’économie et des sciences de son pays. Elle occupe aussi une fonction informative : le personnel diplomatique rapporte à son gouvernement toute l’actualité du pays de résidence. De par leurs relations privilégiées entretenues avec les autorités du pays, les diplomates disposent d’informations qui ne sont pas relayées par les médias. Ce qui revêt une importance capitale pour préparer des traités internationaux et/ou des visites officielles.
Le droit international
Le droit international est l’ensemble des règles (parfois non écrites) généralement considérées et admises pour consolider les relations entre les États et les Nations. Le droit international diffère des systèmes juridiques étatiques. Il s’applique aux pays plutôt qu’aux citoyens. Le droit national peut devenir droit international lorsque les traités passent de niveau national à international. L’application de ces traités est alors déléguée aux tribunaux supranationaux : Cour européenne des droits de l’homme ou Cour pénale internationale.
Une grande partie du droit international est basée sur le consentement du gouvernement. Un pays n’est donc pas obligé de se conformer au droit international, à moins qu’il n’ait expressément consenti à une conduite particulière. C’est la question de souveraineté de l’État. D’autres aspects du droit international ne sont pas fondés sur le consentement, mais ils sont obligatoires pour les territoires étatiques et non étatiques : droit international coutumier et les normes impératives (jus cogens).
Relier le droit international coutumier au droit international
Le droit international coutumier et le droit international des traités sont reconnus comme sources premières du droit international. Contrairement au droit des traités, le droit coutumier n’est pas écrit. Il se réfère au droit des gens ou aux normes juridiques développées à travers les échanges coutumiers entre États au fil du temps.
Aux côtés des principes généraux et des traités, la Cour internationale de justice (CIJ), les juristes, les Nations unies et ses États-membres considèrent la coutume comme l’une des principales sources du droit international. Selon l’article 38 (1) (b) de la CIJ, le droit coutumier définit des règles qui découlent d’une « pratique générale acceptée comme étant le droit ».
Ce droit coutumier est d’une importance capitale, car il comble des lacunes du droit, renforçant ainsi la protection contre divers crimes internationaux. À l’instar d’un État qui pratique ou autorise l’esclavage, la torture, le génocide, la guerre d’agression ou les crimes contre l’humanité.
De nombreux gouvernements acceptent l’existence du droit international coutumier, bien qu’il existe des opinions divergentes quant à ses règles. Néanmoins, certains principes du droit coutumier ont acquis force de normes impératives, qui ne peuvent être violées ou modifiées. On dit que ces normes tirent leur force de l’acceptation universelle : interdiction du génocide et de l’esclavage. Le droit international coutumier se distingue du droit conventionnel, comprenant des accords, traités explicites entre nations.
Droit coutumier et droits humains
La Déclaration universelle des droits de l’homme est l’instrument conçu et reconnu pour promouvoir les droits humains aux niveaux social, régional et national. Diverses conventions relatives, acceptées et ratifiées par les États souverains, ont toutefois des effets juridiques contraignants sur les parties qui les ont acceptées. Le droit international coutumier, bien qu’il ne soit pas juridiquement contraignant, contribue à la mise en œuvre, à la compréhension et au développement du droit international des droits humains et a été reconnu comme source d’obligations.
L’importance morale du droit international coutumier n’a fait que croître au fil des ans. Aujourd’hui, il est considéré comme une pratique juridique suffisamment répandue pour qu’elle devienne contraignante. Plusieurs traités internationaux ont formalisé les obligations des États inclus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme : Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Enfin, d’innombrables traités, qui ne touchent pas directement aux droits humains, en font mention et en garantissent l’application dans des situations spécifiques. Ainsi, les traités commerciaux internationaux reprennent des droits inclus dans le pacte international relatif aux droits civils et politiques : droit à la sécurité sur le lieu de travail ou droit de se syndiquer.
Les principaux instruments pour la protection des droits humains
La Déclaration universelle des droits de l’homme possède une valeur historique et morale importante. Elle est régulièrement citée comme instrument de droit coutumier. Les traités internationaux les plus importants pour la protection des droits humains :
- Convention sur le génocide (1948)
- Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966)
- Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966)
- Convention contre le racisme (1965)
- Convention sur la lutte et la sanction du crime d’apartheid (1973)
- Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979)
- Convention contre la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants (1984)
- Convention sur les droits de l’enfant (1989)
- Convention sur les droits des travailleurs migrants (1990)
- Convention contre les disparitions forcées (2006)
DIS-MOI (Droits Humains-Océan Indien) est une organisation non gouvernementale qui aide à promouvoir la culture des droits humains dans la région du sud-ouest de l’océan Indien, notamment les Seychelles, Maurice, Rodrigues, Madagascar et les Comores. Fondée en 2012, l’organisation milite pour la défense et l’enseignement des droits humains. Vos dons sont les bienvenus.
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