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Conférence de presse de la Plateforme pour la liberté d’expression : ce n’est que le début d’une campagne permanente 

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Rama Valayden.
Rama Valayden.

Les membres de la Plateforme pour la liberté d’expression estiment que l’IBA Act n’est qu’un début à la dictature. Ils demandent à la population de s’élever contre le régime gouvernemental. Ces derniers étaient en conférence de presse vendredi à Port-Louis.

Jean-Claude Barbier, du Mouvement Patriotique (MP), était le premier intervenant. Il a d’abord tenu à remercier les activistes qui ont répondu présents aux Casernes centrales à Port-Louis, en signe de solidarité aux représentants de la Plateforme pour la liberté d’expression. Il a aussi remercié ceux qui, « d’une façon ou d’une autre, sont en train d’aider à faire avancer la lutte ». 

Ivann Bibi.
Ivann Bibi.

L’ex-député de la circonscription no. 1 a ensuite avancé qu’il y a eu « une véritable collaboration » entre lui et les enquêteurs. Les choses, poursuit-il, se sont bien passées. « Nous avons tout nié et en même temps réclamé notre droit au silence. Nous avons aussi formulé une requête afin que les images Safe City dans la région soient sauvegardées et remises à nos hommes de loi », a-t-il expliqué.

Révolte

Il a ensuite lancé un vibrant appel à la population qui, selon lui, « ne doit pas être ingrate par rapport à l’héritage laissé par ceux qui ont lutté pour la liberté ». « Les esclaves marrons ont mené des combats pour la liberté. Anjalay Coopen a donné sa vie pour la liberté, la démocratie et l’indépendance. Ceux au pouvoir sont en train de voler la liberté et le travail des anciens combattants », clame-t-il.

Lame de fond

L’avocat Rama Valayden estime, lors de son intervention, avoir « senti une vague de fond depuis la manifestation de mardi ». « En tant que militant des droits humains, j’ai senti qu’il y a une âme de fond dont le pouvoir est en train de se faire ressentir. Nous avons manifesté, nous assumons nos responsabilités et nous n’avons pas peur. C’est la raison pour laquelle le pouvoir a tellement peur de nous. Si nous étions des trouillards, si nous étions en train de chercher des excuses, et si nous étions en train de chercher des arguments légaux, la plateforme aurait essuyé un échec », indique-t-il. Rama Valayden a, par ailleurs, déploré « l’absence de résistance » au sein de la population. 

Dev Sunassee.
Dev Sunassee.

‘Ariv seki ariv’

« S’il n’y avait pas de lame de fond et de colère dans notre combat, Raouf Khodabaccus, moi-même, Ivann Bibi, Jean-Claude Barbier ainsi que les autres activistes qui ont manifesté seraient derrière les barreaux. Mais ils savent toutefois que nous n’étions pas sur le point de régler le montant de la caution. Nous n’avons pas peur. ‘Ariv seki ariv nou ti pou manz ar li !’ Le pouvoir a dû faire marche arrière. Nous ne sommes pas des criminels. Nous sommes tout simplement en train de mener une guerre des justes. Nous n’allons pas nous arrêter. Au contraire, nous allons nous structurer », annonce Rama Valayden.

Naraindranath Gopee.
Naraindranath Gopee.

‘Safety of others first’

Le leader de Linion Sitwayen, Bruneau Laurette, a, pour sa part, fait ressortir qu’il faut « mener le combat à terme ». « Il est l’heure de libérer notre population. Les soldats de la liberté et de la lumière doivent se réunir. Ce combat est aussi pour les professionnels de la presse. Les journalistes doivent pouvoir protéger leurs sources. ‘Safety of others first’. Sacrifier nos vies est un choix. Outre des ennuis, nous n’avons rien à y gagner. Si vous voulez rejoindre le combat, venez honnêtement. Si vous voulez faire un catwalk, restez chez vous », martèle-t-il. Bruneau Laurette demande aux professionnels de la presse de rejoindre le combat mené par la Plateforme de la liberté d’expression.

‘Constructive killing’ 

Neena Ramdenee.
Neena Ramdenee.

Rajen Narsinghen a, quant à lui, indiqué que « la répression est en train de frapper plus que dans les années 70 ». « Il y a une ‘constructive killing’ à petites doses », tonne le professeur. Selon lui, les journalistes de la radio risquent un contrat à durée déterminée, ce qui fragiliserait leurs emplois.

Rajen Narsinghen.
Rajen Narsinghen.

« Nous sommes témoins d’une ‘generational war’. Nous n’allons pas céder sur les assassins de la liberté. Certains gouvernements ont fait des erreurs dans le passé. Mais les dirigeants ont fait leur mea culpa. Il n’est pas trop tard pour que le gouvernement se ressaisisse », lance-t-il.

Rajen Narsinghen demande aux journalistes et à la population de « rester soudés ». Le pouvoir doit, souligne-t-il, finir par trembler et abroger cette loi. « La présidence doit également comprendre l’erreur commise en donnant son approbation à l’IBA Act », martèle Rajen Narsinghen.

‘Motion of no confidence’

Bruneau Laurette.
Bruneau Laurette. 

Le syndicaliste Naraindranath Gopee a, lui, fait ressortir qu’il a envie de vomir sur le président de la République. « Nous ne comprenons toujours pas comment il a pu donner son assentiment sur cette loi aussi rapidement. Et pourtant, il a prêté serment de préserver la Constitution. C’est triste qu’il y ait des pseudo-intellectuels dans le pays. L’heure est grave », soulève-t-il. Ivann Bibi demande à l’opposition de déposer une ‘Motion of no confidence’ envers le Premier ministre. La secrétaire du Mouvement Patriotique, Neena Ramdenee, a, entre autres, pris la parole. 


Rallye 

La tenue d’un rallye, prévue pour la semaine prochaine, a, par ailleurs, été évoquée lors de la conférence de presse. Dev Sunassee a rappelé que la police a réclamé des modifications concernant l’itinéraire du parcours. « Nous allons faire en sorte d’organiser le rallye comme il se doit, tout en respectant scrupuleusement les règlements sanitaires », a-t-il fait comprendre. « Le combat se poursuit plus que jamais. Je lance un appel aux représentants des partis de l’opposition. Je ne cherche à devenir ni Premier ministre, président ou vice-président de la République, ministre ou encore député. Mais nous devons nous unir », a déclaré Rama Valayden

 

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