Condamné à dix ans de prison - La mère de Sandeep Ramasamy : «Il a hypothéqué son avenir pour me défendre»

Le destin semble jouer bien des tours à Babita Ramasamy. Quand elle avait 40 ans, elle a perdu son époux. Et voilà que son fils Sandeep vient d’être condamné à dix ans de prison. Sans emploi, elle est désormais seule à pourvoir aux besoins de son benjamin, âgé de 12 ans.

Babita n’oubliera pas de sitôt cet après-midi du 17 juillet 2010. Elle se trouvait chez elle à Le Bouchon Road, Trois-Boutique, dans sa cuisine. Et puis son beau-frère est entré et l’a enlacée. Son mari venait de décéder il y avait à peine un mois.

« Mon beau-frère m’a prise dans ses bras. J’ai appelé à l’aide et mon fils Sandeep est venu. C’est en me défendant qu’il a assené plusieurs coups de sabre à son oncle », se remémore Babita. Elle ajoute que son beau-frère venait tout juste de purger une peine de prison. Elle précise qu’il était un « récidiviste qui passait ses nuits sous la varangue d’une boutique ou chez des amis ».

Au terme de son procès en cour d’assises, Sandeep, âgé de 25 ans, a été condamné à dix ans de prison. La douleur de cette séparation est encore plus dure à supporter pour cette mère qui pensait pouvoir compter sur son fils aîné pour pallier l’absence de son mari, vu qu’elle est sans emploi et que Sandeep était la source de revenus de la famille. Mais le sort en a décidé autrement.

Et Babita, 46 ans, est une nouvelle fois livrée à elle-même, comme cela a souvent été le cas dans le passé. Un passé qui est loin d’avoir toujours été rose, alors que les problèmes financiers étaient devenus presque une habitude. D’ailleurs, c’est une des raisons pour lesquelles Sandeep a été contraint de mettre fin à sa scolarité à 13 ans. Mais cette précarité n’a pas empêché Babita et les siens de profiter de la vie. « On était pauvre mais heureux », confie-t-elle.

Sandeep passe ainsi son adolescence à apprendre le métier de fabriquant de fenêtres en aluminium. Le jeune homme s’éprend aussi d’une jeune femme et les deux amoureux envisagent de se marier. Mais le bonheur est souvent éphémère.

Les événements du 17 juillet 2010 ont bouleversé les plans de Sandeep, les espoirs de sa mère, et la joie de vivre de son petit frère qui pleure le soir en « voyant le lit de son aîné vide ». « Ils étaient comme deux amis. Zot ti kontan badine mem si ti ena enn gran diferans laz ant zot », fait ressortir Babita.

Cette dernière dit que son fils a hypothéqué son avenir pour la défendre. Mais elle garde espoir de le revoir libre avant les dix ans. « Je vais frapper à toutes les portes pour que Sandeep soit de retour parmi nous le plus tôt possible », martèle la quadragénaire.

Cette mère garde aussi espoir que son fils ne perdra pas l’élue de son coeur. Car après le prononcé du verdict, Sandeep et sa fiancée de 23 ans se sont juré fidélité. « So fiancée inn fer promes pou atann li », révèle Babita.