Abdool Naseeb Keeramuth, l’un des quatre condamnés dans l’affaire Amicale, libéré le 23 août 2018, a porté plainte pour menace de mort, au poste de police de Plaine-Verte, le dimanche 8 décembre. « Avan ki petar soné le 31 mem to lekor to fami pa pou gagne pran tou to bann prekosyon », peut-on lire sur la deuxième lettre de menaces, reçue dimanche.
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Âgé de 40 ans, Abdool Naseeb Keeramuth était parmi les quatre condamnés suite à l’incendie de l’Amicale de Port-Louis, le 25 mai 1999. Le 23 août 2018, les quatre détenus ont retrouvé la liberté. Plus d’un an après sa libération, Abdool Naseeb Keeramuth dit avoir peur pour sa sécurité car il a commencé à recevoir plusieurs lettres anonymes contenant des menaces de mort. Deux de ces courriers ont été rédigés à la main.
La première lettre avait été lancée dans le couloir menant vers sa maison, à la rue Ail Dorée, Port-Louis, le vendredi 29 novembre 2019. « To croire nous pou bliyer sa madame enceinte 7 mois la. Li ek so bebe finn perdi la vie. Prépare toi to la mort li inevitable », prévient l’auteur de la première lettre. Le même jour, l’habitant de Port-Louis a rapporté l’affaire au poste de police de sa localité. Quelques jours après, il a été convoqué par les enquêteurs. «Ils m’ont demandé si j’ai quelque soupçon sur l’auteur de cette lettre. J’ai dit non, car effectivement, je n’ai personne en tête et même l’écriture ne me dit rien », avance-t-il. La lettre a été confiée au Forensic Science Laboratory pour être analysée. Une enquête a été enclenchée par la police.
Avan ki petar sone le 31, mem to lekor to fami pa pou gagne»
Avant même la conclusion de cette enquête, un deuxième courrier a été déposé sur la motocyclette de Naseeb Keeramuth, le dimanche 8 décembre. Une fois de plus, la lettre est écrite à la main et avec la même écriture. « Je sortais de la mosquée à 20 h 55, dimanche, quand j’ai vu la lettre, coincée près du réservoir d’essence », précise-t-il. La lettre dit, entre autres, « avan ki petar sonné le 31 mem to le cor to fami pas pou gayne pran tou to bann prekosyon … to pe croire gouvernement Maurice pou sauve to la vie … quand jour la pour arrivé lerla to fami pour coné la verité ki sa lettre ti vrai. » Aussitôt, Abdool Naseeb Keeramuth s’est rendu au poste de police de Plaine-Verte pour consigner une deuxième plainte.
Marchand ambulant de son état, Abdool Naseeb Keeramuth explique que ces lettres le terrorisent. « Mo kapav inn sorti dan prison me mo pas senti mwa lib ditou. Je suis de plus en plus nerveux. C’est la période de fin d’année et je n’arrive pas à sortir, même pas pour aller travailler », conclut-il.
Pour rappel, Abdool Nasseeb Keramuth, Shaffick Nawoor et les frères Sumodhee, avaient été reconnus coupables de l’incendie criminel de la maison de jeu l’Amicale en 1999, causant la mort de sept personnes, dont une femme enceinte de sept mois. Ils ont été libérés le 23 août 2018, après que leurs avocats ont réussi à prouver qu’il y a eu erreur de calcul de l’administration pénitentiaire, qui avait prévu leur libération en mars 2019.
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