Condamné dans l’affaire Boskalis : Siddick Chady incarcéré à la prison de haute sécurité de Melrose

L’ancien ministre des Infrastructures publiques et ex-président de la Mauritius Ports Authority (MPA), Siddick Chady, condamné à 15 mois de prison dans l’affaire Boskalis, a été transféré mercredi matin à la prison de haute sécurité de Melrose. Il a plus précisément été placé dans le « geriatric ward ». 

D’aucuns se posent toutefois cette question : pourquoi le Transfer Committee des prisons a-t-il opté pour l’Eastern High Security Prison (EHSP), qui accueille principalement des trafiquants de drogue et des meurtriers, pour incarcérer Siddick Chady, condamné à 15 mois d’emprisonnement pour corruption dans l’affaire Boskalis, alors qu’il aurait pu être écroué, par exemple, à la prison ouverte de Richelieu ou dans la Special Segregation Unit de la prison centrale de Beau-Bassin ? 

 « Siddick Chady a été incarcéré à la prison de Melrose en raison de son âge », nous répond-on au niveau de l’administration carcérale. Cependant, précise-t-on, il pourrait être transféré à la prison ouverte de Richelieu dans les mois à venir, soit à quelques semaines de sa libération. « Tout dépendra du Transfer Committee des prisons. »

En vertu du système de remise de peine, le détenu Chady ne devrait purger que deux tiers de la durée d’incarcération à laquelle il a été condamné. La bonne conduite et l’accomplissement de corvées en prison donnent aussi droit à une réduction du temps d’emprisonnement. Siddick Chady pourrait ainsi retrouver la liberté dans huit à neuf mois, soit en mars ou avril 2024.

Dans une déclaration téléphonique en fin de semaine dernière, Jagadisen Rungadoo, commissaire des prisons par intérim, avait déclaré : « Siddick Chady sera traité comme tous les prisonniers, sans aucun traitement spécial. » « Le détenu Chady devra porter l’uniforme orange comme tous les prisonniers. Il aura droit à sa nourriture, aux soins médicaux appropriés ainsi qu’à des visites », avait-il ajouté. Selon l’administration pénitentiaire, tel est le cas depuis l’arrivée de Siddick Chady à l’EHSP. 

L’ancien président de la MPA a été reconnu coupable, en 2019, d’avoir perçu un pot-de-vin de la firme néerlandaise Boskalis qui avait obtenu un contrat pour le dragage du port. La sentence prononcée en première instance était de 10 mois d’emprisonnement mais elle a été portée à 15 mois au terme du procès en appel devant la Cour suprême. Le Conseil privé du Roi a ensuite rejeté le recours déposé par Siddick Chady. Ce dernier a alors demandé et obtenu le maintien du gel temporaire de sa condamnation, le temps que sa requête devant la commission de pourvoi en grâce soit examinée. Mais la cheffe juge Bibi Rehana Mungly-Gulbul a annulé ce délai jeudi dernier, l’envoyant ainsi derrière les barreaux.

Siddick Chady s’est confié à TéléPlus le jour même : « Je suis profondément affecté par cette situation qui attriste mes proches et mes patients. (...) Si j’ai commis des erreurs, je présente mes excuses. J’ai tiré de nombreuses leçons de l’affaire Boskalis, notamment sur le véritable sens de l’amitié et la reconnaissance de mes ennemis. »