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Condamné à 18 ans de prison: un prisonnier est toujours détenu 20 ans plus tard

Anand Kumar Unnuth est impatient de retrouver la liberté.
Arrêté en 1995 et condamné à 18 ans d’emprisonnement, l’ex-policier Anand Kumar Unnuth (44 ans) est toujours derrière les barreaux, 20 ans plus tard,  au centre de détention de Petit-Verger, malgré les multiples démarches pour obtenir sa libération. L’ancien policier Anand Kumar Unnuth a été arrêté en juillet 1995 dans l’affaire impliquant le ressortissant indien Fazal Hussain, qui avait été intercepté à sa descente d’avion à l’aéroport de Plaisance, avec 360 g d’héroïne. Naziroolah M., un autre policier, avait également été arrêté. Les deux agents de police et le passeur ont été poursuivis sous la ‘Dangerous Drugs Act’ pour trafic de drogue. Fazal Hussain a été condamné à vie, mais a vu sa peine réduite de 22 ans. Il a été relaxé le 10 janvier 2016 au lieu du 10 janvier 2017, bénéficiant d’un pourvoi en grâce. Quant aux Naziroolah M.  et Anand Kumar, ils ont écopé de 18 ans de prison chacun. Le premier nommé a été également libéré, le 3 mars 2016. Malheureusement pour Anand Kumar, il n’a pas eu la même chance. Il est toujours derrière les barreaux et sa libération est prévue le 10 octobre 2019. Il a mené une bataille juridique pendant des années pour retrouver la liberté.  Il y a trois semaines, un affidavit a déjà été préparé par l’entremise d’un proche pour demander que les 2 224 jours, soit environ six ans, qu’il a passé en détention préventive soient déduits de sa condamnation.

Combat sans relâche

Anand Kumar a passé 23 jours en cellule policière, 793 jours en détention préventive avant son procès, 113 ‘on remand’ pour donner avis d’appel de son jugement à la Cour suprême et 1 295 ‘on remand’ pour faire appel devant le Privy Council. Pourtant, les autorités compétentes n’ont jamais tenu en ligne de compte ses six ans passés en détention, selon un proche du détenu. Aujourd’hui, c’est un combat sans relâche que mène Anand Kumar avec l’aide de ses proches pour que justice soit faite. Il attend qu’un huissier de justice le fasse signer l’affidavit en prison, afin qu’il puisse présenter une motion à la Cour suprême en vue de déduire le temps de sa peine ‘on remand’.
Un proche d’Anand Kumar nous laisse entendre qu’après avoir été condamné à 18 ans de prison, l’ex-policier avait écopé d’une amende de Rs 55 000, laquelle a été annexée au jugement d’appel. Il estime que les autorités concernées devraient revoir ce system. « Nou dan enn pei démokratik ek nou ena drwa reklam nou liberte. Ek si pa ressi bizin paye lamann.  Nou swett revwar sa bann system zidisyer-la », lance un proche parent. L’intervenant nous confie qu’après avoir rendu visite à Anand Kumar à la prison de Petit-Verger, celui-ci semble être très découragé. Il nous dit que les deux autres personnes impliquées dans cette affaire ont été libérées alors que lui n’a pas eu cette chance. « So moral bas ek li tre dekouraze. Li dir se ki finn amenn la drog-la mem finn fini gayn liberte par pourvoi en grâce. Me Anand ékrir Human Rights Commission, pourvoi en grâce personne pa fer naryen pou li », lâche un proche parent d’Anand.

La HRC conseille et recommande

Du côté de la Human Rights Commission (HRC), on nous confirme que la lettre d’Anand Kumar Unnuth a bel et bien été reçue. Et aussi qu’il n’y pas d’exception à la règle au niveau de HRC. Quand quelqu’un a recours à la HRC, il y a toujours un suivi du dossier du plaignant. Concernant la rémission de la sentence, la HRC conseille et partage le point de vue du détenu. Elle l’encourage à rédiger une pétition sous l’article 75(1) de la Constitution pour demander un pourvoi en grâce. Une correspondance a été déjà envoyée à Anand Kumar Unnuth dans le courant de la semaine pour lui recommander l’étape légale qu’il devra entreprendre pour bénéficier d’une rémission de sa sentence.

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[row custom_class=""][/row] En effet, depuis début mars 2016, Anand Kumar a adressé une lettre au Directeur des poursuites publiques (DPP), avec copies à la commission de pourvoi en grâce et à la Human Rights Commission. Il se plaint qu’à ce jour, il attend qu’une décision soit prise concernant son cas. Il s’est fondé sur le jugement de l’affaire  Kamasho V/S The State en janvier 2016 qui peut être lu comme suit : “As per a judgment delivered by the full bench on january 2016 (j.n 2016 scj 21 / record no. 112213) in the case of kamasho v/s the State. We (the detainees) have great hope with the concerning institutions for our remand to be taken into consideration so that we can join our family after completing our sentence.” Dans une lettre adressée au Défi Plus, Anand Kumar exprime son souhait d’avoir une rémission de sa peine d’emprisonnement. Il explique qu’il n’a pas bénéficié d’une mise en liberté conditionnelle depuis son incarcération.
 

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