Concurrence déloyale Les taxis marrons prennent d’assaut Cité Résidence La Cure

Des taximen patentés et opérant sur le trajet Résidence La Cure-centre Port-Louis se plaignent du nombre croissant de taxis marrons sur le même itinéraire. Selon un plaignant, ils seraient plus nombreux que les opérateurs de transport dans la légalité : 35 contre 15.

Gabriel (prénom modifié), 39 ans, habitant de Résidence La Cure, est chauffeur de taxi depuis de nombreuses années. Détenteur d’un permis de taximan, il se plaint de n’avoir plus de courses avec tous ces taxis marrons présents dans l’endroit. « Ils viennent de diverses régions : Pailles, Plaine-Verte, du Nord et d’autres endroits encore », peste-t-il. Le plus grave, affirme-t-il, c’est que parmi ces chauffeurs censés « gagner leur vie » figurent des fonctionnaires et des... policiers. Il ajoute qu’il y a même une personne qui « gère » un business de taxis marrons. « On peut voir plusieurs voitures devant sa maison », souligne Gabriel.

Cet habitant de Résidence La Cure dit avoir porté plainte au poste de police d’Abercrombie et dénoncé cet état de choses auprès de la National Transport Authority (NTA). « Il est inconcevable qu’aucun policier ne se soit jamais déplacé pour une inspection. La seule réponse obtenue de la NTA a été : plus aucune nouvelle patente de taxi ne sera livrée sur ce trajet ! »

Rappelons que Résidence La Cure se trouve dans une vallée. Dans l’autre partie, à Vallée-des-Prêtres, on déplore aussi l’invasion des taxis marrons.  Autre fait que Gabriel dénonce : à rue Jean XXIII, des propriétaires de voiture viennent s’approvisionner en gaz : ménager ou GPL. Notre intervenant se demande si cette personne possède un permis autorisant une telle activité, d’autant qu’il se livre à ce commerce très dangereux dans un quartier résidentiel.

Xplik ou K a abordé la question des taxis marrons avec la NTA. Sa réponse est quasiment un aveu d’impuissance. « Oui, nous sommes au courant de la situation. Le problème, c’est quand nous dépêchons nos inspecteurs, ils mettent la main sur quelques-uns, mais après la situation revient au même. Autre contrainte : les taxis marrons opèrent un peu partout et nous devons départager nos inspecteurs. Tantôt ils sont ici, tantôt ils sont là-bas. Cela dit, nous prenons bonne note de votre plainte et nous dépêcherons des inspecteurs à Résidence La Cure », nous a déclaré Rajen Gungabissoon, Chief Road Transport Inspector.

La rédaction a également téléphoné au poste de police d’Abercrombie. Le policier qui a pris notre appel a déclaré ne pas être au courant de plaintes des taximen de Résidence La Cure. « On a tellement de plaintes de toutes sortes. Il faut nous donner la date de ces plaintes pour vérifier », , a-t-il répondu. Il demande aux chauffeurs de revenir au poste pour s’adresser directement au chef inspecteur.