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Concours de ‘bhajan’ : le Nord lance un pari national

De g. à dr. Kailash Beeda, Urvashi Sungkur et Manoj Sungkur. De g. à dr. Kailash Beeda, Urvashi Sungkur et Manoj Sungkur.

La chanson sacrée hindoue connaîtra son jour de gloire grâce au concours organisé par le Taal Musical Group et la Northern Performing Academy.

« C’est une première à Maurice, jamais on n’a organisé un tel concours au niveau national. C’est un pari ambitieux », admet Manoj Sungkur, coordonnateur du projet avec Kailash Beeda. Le lancement du concours aura lieu le 23 juillet au Seva Sadan Hall, Triolet, les organisateurs ayant déjà enregistré 48 inscriptions.

Épaulé par sa fille Urvashi, Manoj Sungkur compte sur les conseils de district pour l’organisation des compétitions dans les principales localités de l'île. « Nous allons également designer des jurys pour des sélections en-dehors de leurs localités. Nous veillerons à ce que le concours ne souffre d’aucune critique. Il faut qu’il devienne une référence pour les autres concours qui suivront. C’est pour ca que nous avons mis la barre haut », fait valoir Manoj Sungkur.

Lui-même chanteur de ‘bhajans’ et tabliste, il s’attend à ce que les participants réunissent toutes les conditions afin que le concours atteigne une dimension nationale et rende honneur à la tradition de la chanson pieuse hindoue à Maurice. « Les critères de  participation sont très strictes, notamment en termes de costumes et d’instruments de musique. Nous avons demandé à chaque groupe de porter des vêtements de la même couleur et de n’utiliser que des tablas, dholok, harmonium et, à la rigueur, un clavier. »

Au-delà de sa dimension musicale, le concours a aussi pour ambition de rajeunir les groupes qui organisent régulièrement les soirées de ‘bhajan’, une activité dont la fonction est vitale pour la transmission des traditions, les enseignements des textes sacrés hindous et  la cohésion communautaire.

« Malheureusement, depuis ces dernières années, a expliqué Manoj Sungkur, nous avons observé un certain désintérêt de la part des jeunes pour ce type d’activités. Ceux qui animent ces soirées  ne sont pas encore vieux, mais il nous faut préparer la relève. Aussi, ce concours souhaite-t-il amener les jeunes à s’intéresser à la chanson sacrée. Celle-ci n’est pas incompatible avec la chanson moderne, incarnée par les chansons du cinéma de Bollywood, mais il leur manque la dimension morale que nous souhaitons valoriser. Nous essayons de remplir un peu les fonctions des baitkas d’autrefois. » Toutefois, il concède que d’une localité à une autre, ces groupes ne connaissent pas la même affluence, celle-ci dépendant de la personnalité des dirigeants, de leur disponibilité et de l’emploi de temps des membres, entre autres.

Pour les cadeaux qui seront offerts aux gagnants, les organisateurs s’attendent au soutien des sponsors. « Nous avons établi une liste de sponsors officiels, le ministère de la Culture étant déjà partie prenante. Nous nous attendons à une bonne réaction des sponsors  », dit Manoj Sungkur.

 

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