Le gouvernement travaille sur la mise en place d’un One Stop Shop, afin de faciliter l’octroi de permis pour l’organisation de concerts et d’autres évènements. C’est ce qu’a indiqué le ministre des Arts du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck, lors de l’émission Au cœur de l’info sur Radio Plus, animée par Jean-Luc Émile, mardi.
Selon le ministre, qui intervenait par téléphone, un organisateur a deux principales préoccupations quand il met sur pied un concert ou un autre événement. D’abord, il doit obtenir des permis et des autorisations. Le ministre indique que les organisateurs doivent se tourner vers diverses institutions sans aucune garantie d’obtenir un permis.
Pour résoudre ce problème, Avinash Teeluck a indiqué qu’un One Stop Shop est une solution. Ce One Stop Shop devrait prendre la forme d’un Stand Committee qui réunira les représentants de la Santé, la MASA, les collectivités locales, les pompiers et la police, entre autres. Le comité, souligne le ministre, disposera d’un délai pour rendre un verdict. « Les Terms of Reference de ce One Stop Shop ont déjà été élaborés. Le lundi 4 décembre, le Premier ministre a présidé une réunion en ce sens avec les représentants de divers organismes. Ils ont abordé les aspects touchant à l’organisation d’un concert à Maurice. C’est pour vous dire que l’organisation des évènements est en train d’être au plus haut niveau aujourd’hui », a confié le ministre.
Avinash Teeluck a dit qu’une dernière étude reste à faire avant que les « Terms of reference » pour le One Stop Shop ne soient finalisés. « Ce qui résoudra le problème que rencontrent les organisateurs, en termes de délais, de processus, etc. », a-t-il indiqué.
Un site approprié
L’autre préoccupation des artistes, selon le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, est la disponibilité d’un endroit où des concerts peuvent être organisés sans aucun problème. Selon Avinash Teeluck, il n’y a que quelques auditoriums et des stades qui peuvent accueillir des concerts. Et là encore, concède le ministre, cela dépend de la disponibilité du site et ses autorisations.
Le stade Anjalay avait été annoncé lors du Budget 2023-2024 comme un site ou des concerts pouvaient être organisés. Mais selon Avinash Teeluck une étude montre que le stade n’est pas « raisonnable ». Le stade de Côte-d’Or, dans le passé, a accueilli des évènements en plein air, mais après avoir reçu des plaintes, les autorités n’ont plus accordé de permis. « Il y a un besoin d’avoir un site où les artistes peuvent organiser des concerts sans que cela ne produise de pollution sonore et où la sécurité prime », dit-il. Et d’ajouter : « Me pou bizin rod sa plass la. Nou pe koz 5 000, 10 000, 15 000 dimoun, bizin gran lespass », a fait ressortir le ministre.
Annulation
L’annulation de plusieurs concerts et évènements récemment a été déplorée par Bruno Raya, chanteur et organisateur des concerts Reggae Don Sa. « Ce n’est pas la première fois qu’un concert est annulé peu avant que l’artiste étranger soit à Maurice où quand il est au pays. Avant Dadju, c’est arrivé avec un DJ étranger. Pa ti pe kone si pou gayn permi ou pa », décrie-t-il, déplorant le manque de considération et de volonté des gouvernements pour faire avancer l’industrie musicale à Maurice.
Intervenant par visioconférence, Ashley Munisamy, Managing Director à Ichos Production Ltd indique que l’annulation à la dernière minute de plusieurs évènements plonge les prestataires techniques dans l’incertitude. « En tant que responsables techniques, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir accepter un évènement où s’il faut attendre que tous les permis nécessaires soient obtenus avant de commencer le montage des équipements », a-t-il déclaré.
Pour Bryan Rush de l’Association Professional Event Organiser, l’heure est grave. Il considère que l’art et la culture sont en péril. Bryan Rush indique les organisateurs sont désormais contraints de mettre fin à l’événement à minuit. « J’ai essayé de m’adapter en terminant à minuit, mais j’enregistre des pertes sur les investissements. Piblik pa adapte. Zot fini travay, pri zot pey enn tiket, zot enjoy zis 1 ou 2 zer tan. Idealman ti bizin terminn 1 ou 2 zer di matin », explique-t-il.
L’ouverture d’une ligne de communication entre organisateurs d’événements et autorités
Face à la situation dans laquelle se trouve le secteur de l’événementiel avec l’annulation de plusieurs concerts, des organisateurs ont décidé de se regrouper. D’ailleurs, mardi, une douzaine d’entre eux se sont réunis à Port-Louis. L’objectif principal est de trouver un terrain d’entente avec les autorités. Une ligne de communication a été établie avec celles-ci.
Stephan Rezannah, fondateur de Jorez Box, explique que des membres de la Profesionnal Event Organisers Association, avec le soutien de certains membres de la MASA, ont décidé de travailler de concert. « Une ligne de communication a été ouverte avec les autorités, dont le ministre des Arts et du Patrimoine culturel. Le Commissaire de police a aussi signifié son intention d’avoir une rencontre avec nous, mais aucune date n’a été arrêtée. Il y a la volonté de se rencontrer et d’entamer une conversation », indique notre interlocuteur.
Il poursuit qu’une proposition est à l’ordre du jour. « On demande un moratoire ou encore une dérogation en cette période de fin d’année pour nos événements. On demande aussi de nous laisser tenir nos événements jusqu’ à deux heures et de pouvoir vendre de l’alcool », ajoute Stephan Rezannah.
Il ajoute que le souhait d’avoir une table ronde avec tous les acteurs concernés est toujours d’actualité en vue de trouver un consensus à l’avenir. « Actuellement, il y a un flou et l’incertitude dans le secteur. Il nous faut venir avec des solutions surtout qu’il y a un aspect économique. Le secteur est en péril. C’est pour cette raison qu’on dit qu’il ne faut pas aller vers la confrontation, mais encourager la concertation pour trouver une solution », espère Stephan Rezannah.
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