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Composition du Front Bench : tensions autour du choix du n° 3 d’un gouvernement PTr-MMM-ND

La course au poste de n° 3 se joue entre Shakeel Mohamed, Osman Mahomed et Arvin Boolell.

La controverse entourant l’absence de Shakeel Mohamed du meeting de l’alliance PTr-MMM-ND à La Louise le 11 août 2024, ainsi que celles répétées aux conférences de l’alliance, n’est que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, ces événements s’inscrivent dans un problème plus large et délicat : la composition du Front Bench de l’alliance. 

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La course pour le poste de n° 3 au sein du Front Bench de l’alliance entre le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et Nouveaux Démocrates (ND) est bel et bien entamée. Et elle s’annonce féroce. Depuis quelques semaines, une lutte intense se déroule en coulisses. 

Plusieurs figures de proue du PTr cherchent à s’assurer une place de choix dans un éventuel gouvernement PTr-MMM-ND. Shakeel Mohamed, député de la circonscription n° 3 (Port-Louis Maritime/Port-Louis Est), a publiquement déclaré à deux reprises en un mois qu’il occuperait la position de n° 3 dans un tel gouvernement. Des déclarations répétées qui ont toutefois provoqué un malaise au sein de l’alliance de l’opposition. 

Bien que son nom soit évoqué lors de discussions internes, plusieurs sources au sein de l’alliance affirment que cette décision n’a jamais été officiellement confirmée. Le choix de Shakeel Mohamed de s’exprimer publiquement à ce sujet est perçu comme prématuré et malavisé. Pour de nombreux membres de l’opposition, il n’avait pas le mandat de faire une telle déclaration, ce qui a contribué à exacerber les tensions au sein de l’alliance. 

Le nom d’Osman Mahomed, député de la circonscription n° 2 (Port-Louis Sud/Port-Louis Centre), est également envisagé pour le poste de n° 3 d’un éventuel gouvernement PTr-MMM-ND. Plusieurs dirigeants de l’alliance considèrent que son tempérament plus modéré et moins impulsif que celui de Shakeel Mohamed fait de lui un candidat potentiellement plus consensuel. 

Cependant, la candidature d’Osman Mahomed n’est pas sans susciter des réserves. Certains membres de l’alliance se souviennent de ses liens passés avec le Mouvement socialiste militant (MSM). Bien que Navin Ramgoolam ait exprimé sa satisfaction quant aux explications fournies par Osman Mahomed, des doutes subsistent quant à la perception de cette nomination par les plus fidèles du PTr. 

La désignation d’Osman Mahomed au poste de n° 3 pourrait également raviver les tensions avec son collègue de circonscription, Farhad Aumeer. Leur relation a été marquée par des confrontations à tel point où Navin Ramgoolam avait dû intervenir pour éviter une escalade. Bien que la situation se soit apaisée, des frictions subsistent. Farhad Aumeer pourrait chercher à se positionner lui aussi pour ce poste stratégique si Osman Mahomed venait à être officiellement désigné n° 3. 

Arvin Boolell, leader de l’opposition et député de la circonscription n° 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes), a lui aussi fait valoir son droit à briguer ce poste. Fort de sa longue carrière politique et estimant avoir été trop souvent écarté des positions de pouvoir au sein des rouges, il considère qu’il est enfin temps de recevoir la reconnaissance qu’il estime mériter. Ses partisans soutiennent sa légitimité et soulignent que, malgré son expérience et son ancienneté, il n’a jamais eu l’occasion de jouer un rôle aussi central au sein du Front Bench.

Enfin, d’autres figures du PTr, à l’instar de Patrick Assirvaden, même si elles savent leurs chances minces, expriment une certaine frustration de ne pas être incluses dans les discussions pour ce poste clé. Elles estiment que leur loyauté envers le parti aurait dû, au moins, leur valoir une mention lors des discussions internes.  La course au poste de n° 3 est donc loin d’être une simple formalité. Il est probable que les tensions continueront à monter au fur et à mesure que la décision finale approchera. Alors que les noms de Navin Ramgoolam pour le poste de Premier ministre et de Paul Bérenger comme n° 2 semblent déjà actés, la bataille pour le poste de n° 3 reste indécise. 

Le choix final pourrait encore créer des remous au sein de l’alliance, d’autant plus que Jyoti Jeetun est pressentie pour le poste de n° 4, avec la responsabilité du ministère du Plan économique et du Développement. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour déterminer la composition finale du Front Bench de l’alliance PTr-MMM-ND.

Shakeel Mohamed : «J’ai dit ce que j’avais à dire»

Le député du Parti travailliste (PTr), Shakeel Mohamed, a affirmé dans une déclaration au Défi Quotidien qu’il a suffisamment clarifié sa position sur la question. Selon lui, il n’est pas nécessaire de susciter une polémique où il n’y en a pas. « J’ai dit ce que j’avais à dire  », a-t-il déclaré. Il a également souligné qu’il existe des sujets d’importance nationale qui méritent davantage d’attention et de débat.

Les circonscriptions pour Rezistans ek Alternativ 

Les membres de Rezistans ek Alternativ sont pressentis pour se présenter sous la bannière de l’alliance PTr-MMM-ND dans trois circonscriptions stratégiques : n° 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac), n° 8 (Quartier-Militaire/Moka) et n° 14 (Savanne/Rivière-Noire). Cette décision marque un tournant pour ce mouvement, qui s’inscrit désormais dans une stratégie politique plus large aux côtés des poids lourds de l’opposition. 

 

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