La cour intermédiaire a tranché, le jeudi 9 mai 2019, dans le cadre du procès intenté à Didier Jean Luc Murden, un laboureur de 36 ans. Elle a statué que les aveux du prévenu sont admissibles en cour. Le procès se poursuivra le 18 juin.
Publicité
Didier Jean-Luc Murden est poursuivi pour complicité. Délit commis en mai 2006. C’est dans le sillage du meurtre de Louis Judex Bayroo. Il lui est reproché d’avoir fait le guet, alors que six personnes auraient agressé avec préméditation cet adolescent de 16 ans.
Ce laboureur de 36 ans a plaidé non coupable. Il est défendu par Me Reena Ramdin. La poursuite est représentée par Me Roshan Varma Santokhee, Principal State Counsel.
Le prévenu avait, par le biais de son avocate, Me Reena Ramdin, présenté une motion en cour. Il contestait ses aveux qu’il avait donnés à la police dans le cadre de ce procès. Il allègue avoir été brutalisé et contraint à des aveux.
Pour soutenir sa requête, le prévenu a déposé sous serment. Il affirme avoir été tabassé par plusieurs officiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Toutefois, il a déclaré ignorer leur nom et a même indiqué avoir été contraint à se mettre sur une chaise où il a été menotté. Ensuite, les policiers l’ont agressé. Il affirme que ces policiers ne l’ont pas informé de ses droits constitutionnels et de son droit à retenir les services d’un avocat. Il a présenté des excuses à la cour et a nié toute implication dans ce meurtre.
«Déclarations données volontairement»
Dans le cadre de cette motion, sept témoins ont été entendus. Ils sont l’ex-caporal Soogund, le caporal Ramroop, l’ex-sergent de police Vincent, les inspecteurs Bharosah et Dewoo, les assistants surintendants de police Seebaruth et Gérard. Ils ont tous déclaré en cour que le prévenu a volontairement donné ses déclarations et qu’ils n’ont pas usé de violence à son égard.
L’inspecteur Dewoo a même déclaré en cour avoir apporté des amendements à une déclaration du prévenu. « Ce dernier a lu les modifications apportées à sa déclaration et il les a signées volontairement.»
Quant à l’ex-sergent de police Vincent, il a souligné que le prévenu n’a jamais consigné de plainte selon laquelle il a été victime de brutalité de la part de la police, alors qu’il était en détention ou lorsqu’il s’est présenté devant une cour de justice.
Considérant les divers témoignages produits en cour, la magistrate Nadjiyya Dauhoo conclut que les aveux du prévenu sont admissibles. Elle estime que la poursuite a établi que le prévenu a donné ses déclarations à la police volontairement et qu’il n’a jamais été victime de brutalités de la part des policiers. Le procès se poursuivra le 18 juin 2019.
Rappelons que Louis Judex Bayroo, adolescent de 16 ans, avait été porté manquant le 30 juin 2006. Son enlèvement aurait eu lieu lors d’une fête d’anniversaire. Il aurait été kidnappé, puis conduit sur une ferme à La Chaumière où ses agresseurs se seraient acharnés sur lui. Ces derniers l’auraient ligoté, lui auraient mis un pneu autour du cou et y auraient mis le feu. Cependant, le cadavre de l’adolescent n’a jamais été retrouvé.
Plusieurs personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette affaire, notamment les frères Yannick Dingaan et Dip Kondo Bhoyroo. La victime était leur cousin. Ils étaient accusés de l’avoir agressé mortellement.
Ces derniers ont fait face à une enquête judiciaire instituée devant le tribunal de Bambous pour faire la lumière sur ce meurtre. La cour a conclu, le 17 octobre 2010, qu’il n’y avait aucune « prima facie case » contre Yannick Dingaan et Dip Kondo Bhoyroo. Ils ont été exonérés de tout blâme.
Par ailleurs, Didier Jean-Luc Murden a écopé de neuf ans de servitude pénale, le 6 novembre 2014, en cour d’assises, pour l’agression mortelle d’Avinash Chattoo en octobre 2006.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !