Compensation salariale : l’heure est aux calculs

Les syndicats travaillent déjà sur leurs propositions pour la compensation salariale et réclament pas moins de Rs 1 000. Du côté des opérateurs, on se penche pour un montant oscillant entre Rs 200 et Rs 1 000. À quel quantum doit-on s’attendre cette année, en prenant en compte l’inflation, le niveau du pouvoir d’achat et le contexte économique ?

L’une des discussions qui devraient animer le mois de décembre est bien celle autour de la compensation salariale pour l’année 2024. D’une part, les ménages attendront, comme chaque année, que le montant réponde véritablement à la perte du pouvoir d’achat. De l’autre côté, les autorités tâcheront de proposer un montant qui leur semble approprié. À cet effet, Renganaden Padayachy, ministre des Finances présidera la réunion du comité tripartite le 7 décembre. La réunion du comité technique se tiendra, quant à elle, quelques jours plus tôt, soit le lundi 4 décembre 2023 sous la présidence du ministre du Travail, Soodesh Callichurn. 

Le calcul sera basé sur le taux d’inflation.

L’économiste, le Dr Chandan Jankee, explique que le calcul de la compensation salariale est traditionnellement effectué en fonction du taux d’inflation. La Banque de Maurice prévoit que le taux d’inflation redescend à 7 % en décembre 2023. L’inflation globale était à 9,6 % en août 2023, alors que l’inflation en glissement annuel se chiffrait à 5,9 % lors de cette même période. Avec les élections en ligne de mire, le Dr Chandan Jankee est d’avis que le gouvernement proposera une compensation intégrale. « Le mouvement électoral a déjà commencé. Le Budget 2023-24 comprend des mesures de facilité pour les ménages ainsi que des allocations. Ce sera cependant difficile pour l’économie, surtout pour les entreprises de soutenir une compensation intégrale », concède-t-il. 

Toutefois, Nalini Burn, économiste, ne souhaite pas s’aventurer sur un montant qui pourrait être approprié sous forme de compensation salariale. Elle affirme qu’il y aura toujours des ‘pour’ et des ‘contre’ par rapport à toute proposition. « Le gouvernement n’est pas transparent. Chacun avance des chiffres et les utilise de manière sélective. Les syndicats auront leurs discours et les employeurs, les leurs. Il y a des incohérences pas possibles. Le problème est qu’il n’y a pas de dialogue sur la politique économique et sociale », argue Nalini Burn. L’économiste se demande si l’exercice compensera véritablement les plus vulnérables. 

D’où la nécessité, selon le Dr Chandan Jankee, de revoir la méthodologie pour calculer la compensation salariale. Selon lui, le système actuel n’est pas basé sur une recherche approfondie. « La compensation salariale doit se faire sur une base sectorielle. Certains secteurs réalisent des profits considérables, tandis que d’autres sont bloqués. Le système actuel fait que les coûts augmentent après chaque compensation salariale. Par conséquent, c’est plus du ‘money illusion’ qu’autre chose », déplore l’économiste.