Le taux de la compensation salariale sera connu le jeudi 22 novembre. Cela lors d’une réunion qui sera présidée par le Premier ministre Pravind Jugnauth. Une réunion technique a eu lieu mercredi en présence du ministre Soodesh Callichurn. Aucun chiffre n’a été proposé, les représentants des syndicats attendant des informations additionnelles avant de soumettre leur document.
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Une réunion technique, présidée par le ministre du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi, Soodesh Callichurn, et les représentants des syndicats, a eu lieu mercredi. Contrairement aux années précédentes, les représentants syndicaux n’ont pas soumis leurs propositions. Ils attendent des informations supplémentaires de Statistics Mauritius avant de soumettre leur document la semaine prochaine.
Ashok Subron, principal négociateur de la General Workers Federation, a voulu connaître le nombre de salariés, incluant les étrangers, qui touchent moins de Rs 14 000 et plus de Rs 100 000 par mois. Il veut aussi avoir des renseignements quant au montant de la taxe payée par les compagnies (avec un chiffre d’affaires supérieur à Rs 50 millions) ainsi que par les 10 Top Companies et les 50 Top Companies. « Il nous faut ces informations d’ici vendredi après-midi. Cela nous permettra de calculer le taux de la compensation salariale et nous soumettrons nos propositions en début de semaine », dit-il.
Reeaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), s’est plaint qu’un certain nombre de travailleurs ne bénéficient d’aucune compensation. Il cite « les expatriés et ceux qui travaillent à la pièce ». Il a souhaité que tous les travailleurs aient droit à cette compensation. « Nous n’avons pas fait de proposition, car ce jeudi, il y aura la réunion du National Wage Consultative Council. Nous dénonçons un fort lobby du patronat pour que la compensation salariale soit incluse. Il n’en est pas question. Si on n’octroie pas de compensation salariale pour 2017/18, on va entraîner les travailleurs vers une autre érosion salariale », dit le dirigeant syndical.
Pour le président de la Fédération des syndicats de la Fonction publique (FSSP), Rashid Imrith, à travers la compensation salariale, le gouvernement doit prendre une décision politique pour rétablir le ‘feel good factor’ dans le pays. « Cette année, il ne sera pas question de créer une discrimination, tout le monde indistinctement de son salaire, mérite une compensation salariale mais il faut que le percentage increase soit plus élevé pour ceux se trouvant au bas de l’échelle », dit-il. Rashid Imrith estime que le taux de l’inflation doit être calculé sur un salaire de référence de Rs 20 000, comme décidé par le conseil. S’il n’a proposé aucun chiffre, il a souligné que « si l’inflation est à 4 %, la compensation salariale doit être de Rs 800. »
Refonte du mécanisme
Du côté du patronat, Raj Makoond a plaidé pour une refonte du mécanisme de détermination de salaires. « On a saisi l’occasion pour réitérer le besoin de revoir tout le mécanisme de ‘wage determination’ vu les nouveaux contextes ». Pour lui, cette plateforme a été « l’occasion de discuter avec tous les partenaires sociaux tant pour maintenir la paix sociale que pour optimiser la croissance économique. »
De son côté, Pradeep Dursun a expliqué que la réunion de mercredi a été essentiellement technique. « Statistics Mauritius a soumis ses analyses. Il y aura des discussions pour arriver à un taux d’inflation. Selon cette instance, le taux va avoisiner les 3,6 %. On a foi dans la méthodologie de Statistics Mauritius et il n’y a aucune raison de contester ce taux », dit-il.
De son côté, le ministre Soodesh Callichurn a affirmé que la réunion s’est déroulée « dans une bonne ambiance » tout en faisant ressortir que « Business Mauritius soutient que le climat ne lui permet pas de donner une compensation salariale, les syndicats réclament une meilleure compensation. C’est au comité de décider. Les syndicalistes n’ont proposé aucun montant. Ils ont réclamé des détails à Mauritius Statistics avant de fournir un chiffre. »
Attentes des Mauriciens
Devi, 45 ans, femme au foyer et mère de deux enfants, pense qu’une compensation salariale de Rs 900 à monter permettrait aux plus défavorisés de la société de faire face au coût de la vie. « Certaines personnes vivent dans des situations vraiment difficile. Il est du devoir du gouvernement de veiller à ce que son peuple dorme le ventre plein ».
Pour Sophie, 25 ans, qui travaille dans un centre d’appels, le gouvernement doit veiller au bien-être de son peuple en premier avant de se lancer dans des projets comme le Metro Express. « J’aurais souhaité que l’on fasse plus d’effort pour les plus démunis de la société quitte à ce que les salariés les mieux lotis ne reçoivent pas de compensation en signe de solidarité », dit-elle. Pour Mamade, 65 ans, maraîcher au marché de Quatre-Bornes, c’est le même refrain chaque année. « Les syndicats font des demandes exagérées et le gouvernement accorde une somme dérisoire ».
Il estime qu’il faut faire la balance entre la réalité économique et une compensation qui va permettre à la population de vivre décemment. Il estime que la compensation doit être de Rs 500 à monter. De son côté, Hemraz, 57 ans, employé du privé, pense qu’au lieu d’accorder une compensation salariale, le gouvernement aurait dû prendre « des mesures pour contraindre le patronat à accorder un salaire décent à ses salariés pour qu’ils puissent de mener une vie aisée. »
Questions à…
Haniff Peerun : « Il nous faut un Price Mechanism Fixing Board »
Quel taux de compensation salariale préconisez-vous ?
J’estime que les salariés et les pensionnés devront avoir au minimum de Rs 400 pour compenser les pertes successives de leur pouvoir d’achat. Avec la cherté de la vie, plusieurs Mauriciens, dont ceux de la classe moyenne, sont pris dans la spirale de l’endettement.
Ne craignez-vous pas que la compensation sera moindre cette année avec l’introduction du salaire minimal et de l’impôt négatif ?
Il ne faut pas faire l’amalgame entre la compensation salariale, le salaire minimal et l’impôt négatif. Comme on le sait, le principal objectif de la compensation salariale est de compenser les salariés pour la perte de leur pouvoir d’achat sur une année.
Toujours est-il que suivant le paiement de la compensation salariale, on assiste à une cascade d’augmentations des prix dans le commerce. Comment atténuer cette situation ?
C’est un fait que des commerçants trouvent tous les prétextes pour justifier une hausse des prix suivant le paiement de la compensation salariale. L’une d’elles est qu’ils doivent, eux aussi, payer la compensation salariale à leurs employés. Malheureusement, on assiste de plus en plus à une politique de laisser-faire de la part des autorités. Cela dit, j’aurais souhaité la mise sur pied d’un Price Mechanism Fixing Board pour exercer un contrôle sur les prix des commodités et les médicaments.
Compensation obtenue par les employés à ce jour
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