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Compensation salariale 2023 : les organisations patronales demandent de limiter le quantum

La compensation salariale 2022 avait été fixée entre Rs 400 et Rs 500 selon les salaires.
  • L’inflation dominera les débats

À peine le second semestre de 2022 enclenchés, que l’exercice de compensation salariale commence déjà à trotter dans les têtes. Le sujet a été soulevé lors du Public Private Joint Committee la semaine dernière. 

L’inflation et l’affaiblissement du pouvoir d’achat sont des sujets d’inquiétude cette année. Outre la CSG Income Allowance de Rs 1 000 qui a été présentée comme un support financier additionnel à quelque 350 000 employés et travailleurs indépendants, la compensation salariale est un exercice qui devrait, selon son quantum, aider les consommateurs. Et en anticipation de l’exercice qui aura lieu en décembre pour la compensation salariale 2023, les organisations patronales auraient, selon Renganaden Padayachy, demandé de limiter le quantum. 

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Roshan Seetohul, président de l'Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius (OTAM), est l’un de ceux ayant formulé cette demande lors du Public Private Joint Committee lundi dernier. Il explique que l’idée est de pouvoir venir de l’avant avec un taux raisonnable pour la compensation salariale. « Nous sommes conscients du fait que le coût de la vie a grimpé alors que le pouvoir d’achat a chuté. La compensation salariale sera sans doute une nécessité. Cependant, après les hausses successives de 2021 et 2022, il ne faudrait pas que la compensation salariale devienne un fardeau additionnel pour les entreprises », argue-t-il. 

Du côté de l’association représentant le secteur privé, l’on souligne la nécessité de travailler ensemble avec le gouvernement pour trouver une solution qui va rétablir le pouvoir d’achat sans créer de pression. « Au niveau de Business Mauritius, nous avons souligné lors du comité, que dans un contexte d’inflation qui augmente, l’exercice de compensation salariale 2023 risque d’ajouter davantage de pression. Il faut pouvoir gérer l’inflation qui découlera de cet exercice », fait ressortir Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius. 

Conjoncture difficile 

La conjoncture ne serait pas favorable à plusieurs entreprises, surtout aux PME, avec une trésorerie en difficulté. Selon Ajay Beedasee, vice-président de la SME Chambers, les coûts actuels, dont la Contribution sociale généralisée (CSG), pèsent lourd aux PME. Il soutient que, certes, les commandes sont présentes, mais les coûts opérationnels, notamment le fret sont non-négligeables. « Les PME ne pourront pas soutenir une nouvelle compensation salariale, à moins que l’État vienne nous aider à travers la Mauritius Revenue Authority (MRA) pour le financement », précise-t-il.  Au cas contraire,  il craint que ce soit une incitation pour encourager les entreprises du textile à se délocaliser ailleurs, alors que la compensation salariale joue en défaveur de la compétitivité du pays. 

La compensation salariale 2022 avait été fixée entre Rs 400 et Rs 500 selon les salaires. Cela équivaut à un coût additionnel d’environ Rs 2 milliards pour les entreprises. Quant au quantum, il avait été calculé sur un taux d’inflation de 4 %. Les entreprises craignent ainsi une « wage push inflation » avec l’exercice 2023, alors que de nombreux économistes tablent sur un taux d’inflation à deux chiffres pour 2022. 

Pour sa part, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), déplore le fait que le secteur privé utilise systématiquement l’argument de limiter la compensation salariale pour dicter le gouvernement sur le quantum. « C’est dans l’histoire de la compensation salariale à Maurice. Il faut, cependant, comprendre que les travailleurs du monde entier traversent un moment exceptionnel. Nous devons compenser l’inflation encourue et la hausse des prix qui étouffent les consommateurs », fait-il comprendre.

 

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