Compagnies de sécurité : les avis divergent sur la nécessité d’un régulateur

Le ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation, Yogida Sawmynaden, est en faveur d’un organisme régulateur des compagnies de sécurité. Du côté de celles-ci, certaines épousent l’idée alors que d’autres sont contre, estimant que la police remplit déjà ce rôle.

L’idée de mettre sur pied un organisme de contrôle des agences de sécurité, a été lancée par le ministre Yogida Sawmynaden le mercredi 16 août lors d’un séminaire sur l’informatique à Balaclava. Prenant la parole à cette occasion, il a réagi suite à l’agression mortelle de Lara Rijs à Grand-Baie.

Il se trouve que dans ce cas, le principal suspect est le vigile responsable de la sécurité de l’appartement où résidait la victime. D’où la conviction du ministre de la nécessité d’un tel corps régulateur : « En tant qu’ancien consultant, j’ai dit à maintes reprises qu’il était grand temps d’avoir un régulateur pour les agents de sécurité et de revoir leur formation», a notamment déclaré Yogida Sawmynaden.

Avis partagés

Au niveau des compagnies de sécurité, les avis sont partagés. Sous couvert de l’anonymat, un directeur de compagnie dans le secteur se prononce en faveur d’une telle idée. Il cite l’exemple de ces nombreux pays où la profession est bien encadrée. « À Maurice, il y a des lois régulant le secteur mais qui ne sont pas appliquées correctement. Or, s’il faut réguler, il faudra définir les règles qui conviendraient le mieux », a-t-il fait comprendre.

La direction de Securityplus rappelle, pour sa part, que le secteur est déjà régulé par la police. C’est pourquoi la compagnie suggère un renforcement de l’action policière plutôt que d’avoir recours à un régulateur. Il faut savoir, selon le porte-parole de l’entreprise, que chaque candidature pour le poste d’agent de sécurité doit passer par le Bureau du Premier ministre. « Mais on ignore comment les enquêtes sont menées sur les candidats aux postes d’agents de sécurité. La police fait déjà le travail. On peut donc se demander ce qu’un régulateur apporterait de plus», a commenté un responsable de Securityplus.

De son côté, Vilas Soopramanien, Chief Executive Officer (CEO) de Caudan Security est favorable à la proposition du ministre. « Bien que la police fasse correctement son travail, c’est une idée à discuter. Mais il faut voir quelle forme prendra ce régulateur. S’il faut y inclure les opérateurs du secteur» souligne-t-il.

Vilas Soopramanien suggère que l’éventuel régulateur définisse les formations que doivent recevoir les agents de sécurité, notamment au niveau des jeunes compagnies de sécurité encore peu structurées.