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Communiqué du CP : quelques réactions

Le communiqué émis par le commissaire de police (CP) en interpelle plus d’un. Ils sont nombreux à parler de situation inédite. Le CP Anil Kumar Dip affirme que la décision du bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) de ne pas objecter à la libération sous caution crée un « evil precedent ». Voici quelques réactions.

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Abdallah Goolamallee, observateur politique : « Fort et dérangeant »

Abdallah Goolamallee« C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un CP ou une instance de la police émet un communiqué d’une telle envergure où le deuxième pouvoir de l’État est égratigné, c’est-à-dire le judiciaire, ainsi que le bureau du DPP. C’est rare que le judiciaire et la police donnent la perception d’être en confrontation ou en opposition. La décision d’un magistrat d’une cour doit être respectée mais elle peut quand même être contestée en cour.

Le communiqué souligne le respect envers le DPP qui a sa prérogative garantie par la Constitution. En même temps, le ‘evil precedent’ que le commissaire de police fait ressortir en égratignant le DPP retient l’attention. Cela reste fort et dérangeant. L’attribution du ‘evil’ reste une forte connotation au sens profond. Nous entrons dans une situation sans précédent et plus que délicate dans un climat qui s’annonce très instable. »


Ashok Subron, membre de Rezistans ek Alternativ : « Le reflet d’une crise au sommet de l’État »

Ashok Subron« Cela reflète une crise au sommet de l’État. Ainsi qu’une crise institutionnelle. Le communiqué du CP est inapproprié. Soit vous respectez la décision du DPP, soit non. Le DPP, comme le CP, est un poste constitutionnel. On ne peut pas dire qu’on respecte la décision du DPP et après parler de ‘evil precedent’. Le DPP a basé sa décision sur le ‘ruling’ de la magistrate, qui a d’ailleurs motivé sa décision tout comme le DPP. Utiliser le terme ‘evil precedent’, c’est pousser le bouchon un peu loin. La priorité du CP aurait dû être de respecter les institutions et de veiller à ce que les enquêtes soient bouclées. Il y a tant d’enquêtes en suspens. »


Xavier Luc Duval, leader de l’opposition et du PMSD : « Je réagirai après »

Xavier Luc Duval« Notre bureau politique se réunit ce mercredi. Nous allons aborder le sujet durant la réunion et je réagirai après. »


Patrick Assirvaden, député du Parti travailliste : « Nos institutions sont politisées »

Patrick Assirvaden« Cela fait un moment que nous disons que nos institutions sont décrédibilisées. Pas plus tard que dimanche, le Premier ministre est venu lui-même dire que la mafia s’est infiltrée au sein des institutions. Cela démontre la gravité de la situation. Aujourd’hui, quand on voit le CP attaquer le judiciaire, notamment le DPP et la magistrate qui a donné le ‘ruling’, cela démontre le niveau réel de nos institutions. Le souci au final, c’est que nos institutions sont politisées. »


Reza Uteem, député du MMM : « Je condamne les critiques du CP »

Reza Uteem« Je condamne avec force les critiques du CP vis-à-vis du DPP et du judiciaire. C’est le judiciaire qui décide si oui ou non une personne a droit à la liberté et sous quelles conditions. Tout cela est prévu dans les lois et la Constitution. La police a une obligation de compléter les enquêtes au plus vite afin de déposer les accusations formelles pour que le suspect puisse avoir droit à son procès le plus rapidement possible. Après tout, un suspect ne peut pas rester indéfiniment ‘on remand’ alors qu’il n’est pas encore coupable. Or, la police se permet de faire traîner les enquêtes des années durant. Tout suspect a le droit constitutionnel d’avoir un procès équitable dans un délai raisonnable. »


Dev Sunnasy, co-leader de Linion Pep Morisien (LPM) : « Le CP fait-il une remontrance au bureau du DPP ? »

Dev Sunnasy« C’est évident qu’il y a une confrontation entre la police et le judiciaire. Ce qu’il se passe est très grave. Cela s’annonce terne pour le pays. Doit-on comprendre, par la façon dont le communiqué a été écrit, que le CP fait une remontrance au bureau du DPP, notamment après qu’il a décidé de contester la grâce accordée à son fils par la commission de pourvoi en grâce ? »

 

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