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Communauté minoritaire : femme rasta, un combat 

Au cœur de la grève de la faim des rastas cette semaine, on retrouve aussi des femmes : des épouses, des mères de famille ayant décidé de mener le combat, non seulement pour être aux côtés de leurs époux, mais surtout pour leur foi. 

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À34 ans, Annabelle Valère, mère de trois enfants, fait partie de la communauté rastafari depuis 23 ans. « C’est ma foi ! » crie-t-elle haut et fort. Elle faisait partie des grévistes le premier jour devant la Government House. 

Elle déplore la façon de faire de la police, même si elle n’a pas été arrêtée. « Nous sommes constamment persécutés. Mais quelle est notre faute ? De vouloir vivre notre foi ? » 

Que représente le rastafarisme pour elle ? « C’est non seulement ma foi, ce sont mes convictions, mes prières, mon mode de vie, mon intégrité, ma responsabilité. » Être de foi rastafari, c’est toute sa vie. 

Le bureau du Premier ministre aurait au moins pu répondre à notre lettre, une personne aurait au moins pu nous recevoir, entendre ce que nous avons à dire. Nous existons, nous faisons partie de ce pays !»

« Depuis très jeune, je fume le cannabis. Tout ceux qui me connaissent savent que je suis une personne respectueuse. Personne n’a rien à me reprocher quand je fume du cannabis. Je me comporte bien », lance la jeune femme. « Je suis une bonne épouse, une bonne mère qui prend bien soin de ses enfants. Mes enfants vont à l’école. Mon fils est en Grade 11. Les deux derniers travaillent bien à l’école. Je suis une personne responsable. Alors, pourquoi me juger à cause de ma foi ? » souligne Annabelle Valère.

Elle explique qu’elle se doit d’être une personne forte. Son époux a été arrêté à trois reprises. « Il a fait de la prison pour avoir consommé du cannabis. Nous pouvons marcher dans la rue et être fouillés. » Elle sait qu’elle aussi, un jour, la police l’arrêtera. « Je ne suis même pas sûre, ce jour-là, si je pourrais payer la caution. » 

Certes, poursuit la mère de famille, « les gens ne nous détestent pas ». Sauf que « nous ne sommes pas des personnes qui pourront un jour travailler comme fonctionnaires ». Alors, pour s’en sortir, elle compte sur sa créativité. « Je ne compte que sur moi-même, sur ma créativité. Je dois créer des choses et les vendre. » Cette maman aime donc apprendre de nouvelles choses et n’hésite pas à se lancer. 

Nous sommes constamment persécutés. Mais quelle est notre faute ? De vouloir vivre notre foi ?»

Elle doit également savoir gérer la maison quand son époux n’est pas là. « C’est difficile pour les enfants quand leur père n’est pas là. Nous ne sommes pas des extraterrestres, nous avons aussi des sentiments. »

Elle revient tristement sur les derniers événements ayant conduit à l’arrestation de ses pairs. « Nous sommes des personnes pacifiques. Nous ne demandons pas de révolution, de bagarre dans le pays. Nous réclamons nos droits. Nous voulons le faire de manière civilisée. Nous avons donc écrit une lettre au Premier ministre pour lui demander une rencontre. » 

Cette communauté reproche au gouvernement de complètement les ignorer. « Le bureau du Premier ministre aurait au moins pu répondre à notre lettre, une personne aurait au moins pu nous recevoir, entendre ce que nous avons à dire. Nous existons, nous faisons partie de ce pays ! » 

 

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