Communauté LGbT - Marche des Fiertés : pour des droits égaux

• L’absence des membres du gouvernement déplorée

C’est aux couleurs de la bonne humeur que sympathisants et membres de la communauté LGBT se sont réunis au Plaza, hier, samedi 27 juillet, pour la 18e édition de la Marche des Fiertés. « C’est le plus gros événement LGBT que nous faisons à Maurice, c’est rempli de joie, de couleurs », souligne Dimitri Ah Yu, président du Collectif Arc-en-Ciel (CAEC). 

Cependant, cette marche, précise-t-il, est aussi un moyen pour la communauté LGBT de revendiquer son existence. « Nous avons encore besoin de visibilité, nous avons encore besoin de montrer à Maurice que nous existons, que nous sommes là. » 

Il rappelle que les membres de la communauté représentent 15 % de la population mauricienne, selon la dernière étude de Kantar. « On a besoin de visibilité, de protection, de droits. Maurice a signé beaucoup de résolutions avec l’ONU sur les droits de l’homme, sur l’orientation sexuelle, sur l’identité du genre. Malheureusement, il n’y a pas eu d’actions notables de la part des gouvernements successifs », explique Dimitri Ah Yu.

Ainsi, pour lui, après la « grande victoire » concernant l’article 250, l’année dernière (voir plus loin), « c’est maintenant que le combat commence » pour davantage de protection et pour « avoir des droits comme tous les Mauriciens. Nous demandons les mêmes droits, rien de plus. Juste d’être respecté, d’arrêter les discours de haine, les violences physiques et verbales ».

Dans la foulée, il regrette l’absence des membres du gouvernement à la Marche des Fiertés : « Nous avons la présence de beaucoup d’ambassadeurs, de France, des États-Unis… C’est dommage qu’ils ne soient pas là. »

Nathalie Germain, secrétaire du CAEC, abonde dans ce sens : « Le combat de la communauté LGBT est un combat pour tous les Mauriciens, pour une société plus juste et inclusive. Il y a eu des avancées, mais la route est encore longue. »

Pour Shweta, membre du CAEC, la Marche des Fiertés est un moment clé de mobilisation : « C’est ensemble que nous ferons avancer les choses. La communauté LGBT n’est pas différente des autres. Nous sommes tous humains. »

L’article 250(1)

Le mercredi 4 octobre 2023, la Cour suprême a jugé que l’article 250(1) du Code pénal, sanctionnant la sodomie entre adultes consentants du même sexe, est discriminatoire et anticonstitutionnel. Elle a souligné que cette disposition de la loi porte atteinte aux droits fondamentaux, indépendamment de l’orientation sexuelle. C’est Ryan Ah Seek, vice-président du CAEC, qui avait porté cette cause devant la Cour suprême le 6 septembre 2019.