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Commission d’enquête sur la vente de Britam : SAJ identifie Roshi Bhadain comme unique responsable du dossier

Sir Anerood Jugnauth. Sir Anerood Jugnauth.

La vente des actions de l’ex-BAI au sein de Britam Kenya pour Rs 2,4 milliards en juin 2016 était l’entière responsabilité de Roshi Bhadain. C’est ce qu’a affirmé, jeudi, le ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth, sous serment devant la commission d’enquête sur cette transaction.

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La 19e séance de la commission d’enquête sur la vente de 23 % d’actions que l’ex-BAI détenait dans Britam Kenya, a eu lieu jeudi à la salle No 10 de la Cour suprême. Elle était entièrement dédiée au ministre Mentor sir Anerood Jugnauth.

SAJ est allé droit au but. Au début de l’audition, avant même qu’une question ne lui soit posée, celui qui était Premier ministre au moment du deal déclare : « Laissez-moi établir clairement dès le départ : toute la responsabilité du dossier BAI avait été confiée à Roshi Bhadain. C’était son entière responsabilité ». Le ton est donné

L’ex-juge Bhooshan Domah, président de la commission, souligne qu’à la page 45 de sa déposition, le 8 septembre 2017, l’ex-ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, avait déclaré qu’il « n’y a jamais eu de réunion sur Britam dans mon ministère ».

SAJ contredit totalement cette version. « Toutes les réunions sur cette question étaient tenues au ministère de la Bonne gouvernance en présence du Special Administrator de BAI Co (Mauritius) Ltd, Faadeel Ramjanally et d’Akilesh Deerpalsingh. Ces derniers étaient très proches de Bhadain. »

« Je suis sûr que le Special Administrator dira la vérité s’il est convoqué », assure le ministre Mentor. Bhooshan Domah précise qu’outre le fait d’avoir été Premier ministre, SAJ était aussi ministre des Finances. « À quel point le ministère des Finances était-il impliqué dans la vente ? » Sir Anerood Jugnauth assure que « le ministère des Finances n’était pas vraiment concerné. C’était uniquement quand Bhadain le demandait ». Et de préciser que le gouvernement sud-africain était intéressé et qu’il avait adressé sa demande à Roshi Bhadain. « Des Sud-Africains étaient prêts à racheter les actions pour Rs 4,3 milliards. Il y a eu des réunions. Bhadain y était totalement impliqué. »

Le ministre Mentor souligne que le Conseil des ministres était informé par Roshi Bhadain, de temps à autre, des avancées du dossier. SAJ produit des documents pour « attester du processus concernant la vente de Britam ».

Sattar Hajee Abdoula, un des deux assesseurs de la commission, demande s’il avait été informé que la vente se ferait pour Rs 2,4 milliards et non Rs 4,3 milliards. « Jamais. It was all in the dark. Je ne l’ai su que plus tard », explique SAJ. Il précise que Vishnu Lutchmeenaraidoo était d’avis que les actions ne devaient pas être vendues pour moins de Rs 4,3 milliards.
SAJ reconnaît cependant qu’il y avait urgence, car Roshi Bhadain « avait présenté un cabinet memo au conseil des ministres pour dire que des détenteurs de police d’assurance devaient être payés à telle date. À cause de cela, il y avait urgence ».

En juin 2016, le gouvernement de Maurice vend les actions de l’ex-BAI pour une somme de Rs 2,4 milliards à Peter Munga, milliardaire kenyan, qui détenait déjà 16,96 % d’actions au sein de Britam Kenya. Cela lui permettait de devenir de loin l’actionnaire principal de la compagnie grâce avec 40,26 % d’actions.

Mais à une question d’Imrith Ramtohul, autre assesseur de la commission, SAJ dit qu’il était question que la partie kenyane achète les actions au même prix que celui proposé par MMI, la compagnie sud-africaine.

Or, Bhooshan Domah rappelle que Roshi Bhadain avait déclaré qu’il n’avait été mis au courant de la vente uniquement quand son Secrétaire Permanent, Jugdish Dev Phokeer, lui avait demandé de signer. « Je suis très surpris, car c’est lui qui s’occupait de tout ce qui concerne la BAI », s’étonne SAJ, qui ajoute, « je ne pense pas qu’il ait fait cette remarque à son Secrétaire Permanent ».

Akilesh Deerpalsingh et Yacoob Ramtoolah.

 

Dossier mal géré

Puis, SAJ révèle que le 22 juin 2016, Roshi Bhadain avait mentionné Britam Kenya dans son « cabinet memo » alors « il ne peut venir dire qu’il n’était pas au courant ».

Dans une de ses dépositions devant la commission, Roshi Bhadain avait déclaré que Vishnu Lutchmeenaraidoo avait mal géré le dossier BAI quand il était ministre des Finances. « Il ne s’est jamais plaint auprès de moi. Je voyais Bhadain chaque vendredi. J’avais confiance en lui et je pensais qu’il faisait ce qu’il fallait.»

Les déclarations de Roshi Bhadain la commission

Roshi Bhadain.

Alors que le ministre Mentor sir Anerood Jugnauth attribue toute la responsabilité de la vente des actions de l’ex-BAI dans Britam Kenya à Roshi Bhadain, l’ex-ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance avait ciblé Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors ministre des Finances et aujourd’hui ministre des Affaires étrangères.

Le 5 octobre 2017, Roshi Bhadain avait souligné que « le ministre des Finances d’alors avait usurpé les pouvoirs de l’administrateur spécial ». Yacoob Ramtoola est celui qui détenait la gestion légale des avoirs de l’ex-BAI après avoir été nommé par le gouvernement. Il avait précisé que le processus de vente avait « été vicié à cause du ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenraidoo ».

 

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