La profession légale a pris un sérieux coup dans les conclusions du rapport de la Commission d’enquête sur la drogue. Le Mauritius Bar Council réagit. Il se réunira à son siège à Port-Louis pour débattre, entre autres sujets, du code de déontologie, et des honoraires.
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Le rapport fustige le comportement de plusieurs avocats qui ont enfreint les règles et violé leur code de déontologie. L’ordre des avocats ne compte pas fermer les yeux. Ainsi, une réunion sera convoquée avant la fin du mois. Les hommes de loi qui souhaitent rebondir sur ce rapport sont invités à faire connaître leurs points de vue. Une décision sera prise par la suite.
Le rapport Lam Shang Leen aborde divers témoignages d’avocats devant la Commission et les enquêtes menées par celle-ci. L’ex-juge Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs, Sam Lauthan et le Dr Ravind Kumar Domun, ont évoqué la communication entre un détenu et un avocat, mais aussi des relations des avocats avec des trafiquants de drogue.
«Unsolicited visits»
« La commission a noté l’attitude odieuse de certains avocats, inconscients du fait qu’ils appartiennent à une profession noble et qu’ils se doivent de respecter un code d’éthique.» La Commission a aussi évoqué les honoraires des avocats soupçonnés de provenir de délits.
La Commission a recommandé qu’aucune « unsolicited visit » ne soit plus autorisée et qu’un avocat ne doive voir qu’un seul client à la fois. Elle propose aussi que les dépositions des personnes impliquées dans le trafic de drogue faites en présence de leurs avocats soient enregistrées. La commission recommande aussi que la Cour suprême ou la Mauritius Bar Association établisse un barème des honoraires d’un avocat et suggère que le Mauritius Bar Council revoie ses priorités et se concentre sur des affaires plus importantes, comme de traquer les brebis galeuses, afin de maintenir les normes d’éthique dans la profession.
Le rapport déplore que le Bar Council n’ait même pas adressé un mémorandum sur les mesures à prendre pour mettre un terme aux « unsolicited visits» et autres allégations de « devire l’enquête ». Certains avocats, qui ont été pointés du doigt par la Commission, ne comptent pas baisser les bras. Me Raouf Gulbul a déjà enclenché une bataille légale en réclamant
Rs 200 millions de dommages à son confrère Ashley Hurhangee pour diffamation et pour avoir nui à sa réputation. Les avocats Roubina Jadoo-Jaunbocus et Raouf Gulbul envisagent aussi de recourir à une révision judiciaire pour contester les observations faites à leur encontre dans le rapport.
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