Marie-Joelle Véronique Serret, l’épouse de Prinsley Patrick Steve Serret, alias Polocco, a été interrogée mercredi. Selon nos renseignements, un demi-million de roupies aurait été crédité sur le compte bancaire de cette femme.
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Si la commission d’enquête sur la drogue s’est intéressée à la situation de Marie-Joelle Véronique Serret, c’est parce que des versements totalisant Rs 592 000 ont été effectués sur son compte bancaire. Soit Rs 384 000 en 2015 et Rs 208 000 en septembre 2016. L’épouse de Polocco possède aussi cinq cartes SIM enregistrées à son nom. Elle a indiqué à la commission qu’elle est employée et perçoit un salaire de Rs 5 500, ainsi qu’une pension de Rs 3 400, son mari étant incarcéré pour le meurtre de Denis Fine.
Paul Lam Shang Leen, qui préside la commission d’enquête, a interrogé Marie-Joelle Véronique Serret sur la provenance de cet argent. « C’est ma tante qui habite en France qui m’aide. Elle nous envoie de l’argent en euros, devises que j’échange dans des bureaux de change de la capitale. Cet argent a servi à payer la caution de mon frère Jean-Michel Sylvio Jhugroop, qui est en prison », a-t-elle répondu.
Interrogée sur ses divers numéros de téléphone par l’ex-juge, Marie-Joelle Véronique Serret a souligné à maintes reprises qu’elle ne se souvient pas de ces numéros et que les cellulaires en question ont été égarés. Elle a dit qu’elle ignorait le numéro de portable de son fils aîné. C’est alors que Paul Lam Shang Leen a brandi un document qui mentionnait que tous ces numéros de téléphone étaient enregistrés à son nom.
L’ex-juge lui a demandé si elle connaissait Lina Jessica Jugoo. « Oui », a-t-elle répondu, avant de préciser : « C’est la maîtresse de mon mari. Elle est en prison. Elle a brisé mon ménage et je ne lui parle pas. »
L’ex-juge a ainsi indiqué qu’à la suite de la saisie du téléphone portable en prison et après enquête, la commission a appris qu’en mai 2016, 17 conversations ont été échangées entre les numéros de Marie-Joelle Véronique Serret et la carte SIM qui était avec la maîtresse de son mari. La commission a saisi le cellulaire de ce témoin aux fins d’enquête.
Anthony Sundanam, un éboueur à la mairie de Quatre-Bornes, a également été entendu. Depuis 2011 et ce jusqu’au 4 août 2016, Rs 1 281 000 ont été créditées sur son compte bancaire. De plus, il possède une BMW série 318i – achetée à Sada Curpen au prix de Rs 480 000. Il a également un enfant avec une dénommée Doris Chowrimoothoo. L’ex-juge lui a demandé si elle était apparentée aux Chowrimoothoo impliqués dans le trafic de la drogue. « Je ne sais pas », a répondu l’éboueur. Il a ajouté avoir emprunté Rs 450 000 à la Mauritius Civil Service Mutual Aid Association Ltd en 2013, Rs 200 000 à la Mauritius Commercial Bank et Rs 600 000 à la Banque de Développement. L’homme a précisé qu’il perçoit un salaire de Rs 19 500.
Il a été interrogé sur les versements effectués à son compte. L’homme, qui serait aussi électricien, a répondu qu’il participe à un business familial à St-Martin où il élève des poules : « Notre business nous procure une rente de Rs 60 000 à Rs 70 000 et j’ai beaucoup emprunté pour investir. »
Sur l’acquisition de sa voiture, il a dit que c’est son neveu Preddy Chinien qui a enregistré la voiture à son nom. « J’ai signé le papier de vente. Je n’ai pas vu la voiture qui a été impliquée dans un accident. J’ai fait une déposition à la police », a-t-il dit. Paul Lam Shang Leen a précisé qu’il fera vérifier les renseignements obtenus d’Anthony Sundanam.
Maillon fort d’un réseau
Preddy Chinien était déjà dans le viseur de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). L’Adsu le soupçonne d’être un maillon fort du réseau Chowrimoothoo. D’ailleurs, l’ex-policier, qui a fui le pays, communiquait avec ses complices par téléphone satellite.
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