L’ex-détenu Joseph Jacharree Bottesoie a déposé devant la commission d’enquête sur la drogue jeudi.
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Il a déclaré sous serment que Me Raouf Gulbul lui avait proposé Rs 5 millions pour ne pas incriminer le trafiquant Rajen Velvindron dans la saisie de 2,36 kilos d’héroïne effectuée en 1997.
Après Parwiza Bibi Amina Jeeva mercredi, c’était au tour de l’ancien condamné Joseph Jacharree Bottesoie de formuler des accusations contre Me Raouf Gulbul devant la commission d’enquête sur la drogue le jeudi 29 juin. Il a d’abord indiqué que sa famille avait retenu les services de l’homme de loi.
« Quand mon avocat est venu me voir, je lui ai dit que c’est Rajen Velvindron qui m’a donné cette drogue. Il est de nouveau venu me rendre visite par la suite. Il m’a proposé Rs 5 millions que Rajen Velvindron était disposé à m’offrir pour qu’en retour, je ne le dénonce pas. Il m’avait dit qu’un ou deux magistrats auraient de l’argent et que je ne purgerais pas une grande peine. J’étais choqué. Il m’a dit de réfléchir », a expliqué Joseph Jacharree Bottesoie.
Puis il a précisé qu’il a ensuite écrit au chef juge car, dit-il, il ne voulait plus que Me Raouf Gulbul soit son avocat. « Mais il est revenu me rendre visite à la prison. J’ai refusé de le rencontrer », a souligné l’ex-condamné.
Paul Lam Shang Leen, qui préside la commission d’enquête sur la drogue, a demandé à Joseph Jacharree Bottesoie si la drogue est vendue à l’intérieur de la prison. « La drogue se vend facilement », a répondu le témoin.
Extraits de l’interrogatoire
Paul Lam Shang Leen (PLSL) : Est-ce qu’un autre avocat est venu vous rendre visite à la prison ?
Jacharree Bottesoie (JB) : Me Coomara Payendee est venu me voir mais je n’avais pas retenu ses services. Je ne sais pas les raisons pour lesquelles il voulait me rendre visite. Vu la façon dont il m’a parlé, j’ai compris qu’il voulait que j’accepte ce que la police me reprochait. Ce n’est que bien après que j’ai appris qu’il avait rendu visite à Rajen Velvindron.
- PLSL : Quelle quantité de drogue avez-vous vendue ? Où êtes-vous situé dans la hiérarchie ?
- JB : Je ne vendais pas. Mon travail consistait uniquement à garder cette drogue. Je suis complètement au bas de la hiérarchie. C’est Rajen Velvindron qui m’avait donné cette drogue.
n PLSL : Comment avez-vous vous fait la connaissance de Rajen Velvindron ? - JB : J’habitais chez mon frère. Une des mes cousines ainsi que son mari habitaient dans la même maison. Par la suite, ma cousine, son mari et moi avons décidé de louer une autre maison. C’est l’époux de ma cousine qui connaissait Rajen Velvindron. Il me l’a présenté. Je recevais Rs 20 000 à Rs 30 000 pour garder ses colis de drogue en ma possession.
Sam Lauthan, l’un des assesseurs de la commission d’enquête sur la drogue, a demandé au témoin si Me Gulbul était allé le rencontrer, le 22 mars 2003, pour lui dire : « To pe fane k… to pe mars avek bann misie la. » Joseph Jacharree Bottesoie a été catégorique dans sa réponse : « Oui, il m’avait dit cela. »
Répondant à d’autres questions de Sam Lauthan, Jacharree Bottesoie a indiqué que des prisonniers lui avaient laissé entendre, du temps où il était encore en détention préventive, qu’il recevrait Rs 10 millions s’il décidait de ne pas incriminer Rajen Velvindron.
Jeudi, un autre témoin a été entendu. Il s’agit de Me Jaysingh Chummun. Il a été convoqué car il a été en communication avec des détenus. La commission l’a interrogé sur ses visites en prison pour rencontrer Christopher Kabinda l’année dernière alors que le détenu n’est pas son client.
Le président de la commission lui a demandé s’il est exact qu’en janvier 2016 il avait été en conversation téléphonique avec le prisonnier au moins en cinq occasions. Il a répondu qu’il ne se souvient pas et qu’il est fort possible qu’il agissait sur les instructions de son Senior. C’est peut-être à la demande de Me Navin Ramchurn qu’il aurait rendu visite à des détenus condamnés pour des délits de drogue.
L’avocat prêt pour une audition
Le président de la Gambling Regulatory Authority (GRA) Me Raouf Gulbul est prêt à être entendu par une instance officielle. C’est du moins ce qu’il a déclaré sur Radio Plus jeudi. Me Raouf Gulbul a souligné qu’une allégation ne constitue pas une preuve. « Est-ce qu’une cour de justice m’a reconnu coupable ? Est-ce qu’on a écouté ma version ? Est-ce que les institutions compétentes ont jugé que cette femme (Parwiza Jeeva ; NdlR) n’a dit que la vérité ? Non… On doit écouter les deux versions.
Or, je constate qu’une seule version est en circulation. Les institutions enquêteront. Nous saurons par la suite qui dit la vérité. Cette femme a déjà formulé de telles allégations dans le passé. La police avait mené une enquête dont les conclusions ont été transmises au Directeur des poursuites publiques. Ce dernier avait statué qu’il n’y avait pas lieu d’aller de l’avant », a expliqué l’homme de loi. « Je suis prêt à donner ma version si une instance officielle me convoque », a précisé l’avocat.
Il a indiqué que la dernière fois où il a rendu visite à Peroomal Veeren en prison remonte à février 2010, soulignant que la rencontre était en lien au procès. « C’est vérifiable dans les livres de la prison. »
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