Certaines personnes, dont des fonctionnaires qu’ont dénoncés des travailleurs sociaux, devront s’expliquer sur les biens qu’ils ont accumulés ces dernières années. Ces auditions se dérouleront probablement à huis-clos.
Les travaux de la commission d’enquête sur la drogue prendront une autre tournure à compter de septembre. L’ex-juge Paul Lam Shang Leen compte débuter l’audition de présumés trafiquants de drogue. Parmi, des fonctionnaires, dont des gardiens de prison, soupçonnés de s’adonner au trafic de stupéfiants en milieu carcéral.
Certains de ces présumés dealers ont été dénoncés à la commission par des travailleurs sociaux, à l’instar d’Ally Lazer qui a livré 136 noms en avril dernier. Ils seront sommés, entre autres, de s’expliquer sur les biens qu’ils ont engrangés ces dernières années, en leur nom propre ou celui de leurs proches, et qui ne correspondent pas à leurs revenus.
Selon toute probabilité, ces auditions devraient se dérouler à huis clos. Il est peu probable qu’un trafiquant présumé craque et se mette à table. Pour les autres, cependant, ce sera une autre paire de manches, notamment pour les fonctionnaires.
Cela fera bientôt sept mois que la commission a débuté ses travaux. L’un des points forts aura été la sortie de Paul Lam Shang Leen contre des responsables d’organisations non gouvernementales qui ont refusé de dénoncer des trafiquants. L’ex-juge s’était plaint qu’à l’issue de 54 sessions, aucun travailleur social ne lui a donné de nom.
Ally Lazer lui a bien livré une liste quelques semaines plus tard mais celle-ci ne serait pas différente de celles confiées à la police et à l’ambassadeur de France ces dernières années. Certaines des personnes y figurant sont déjà connues, ayant déjà été arrêtées, jugées et condamnées.
Si Paul Lam Shang Leen avait élevé la voix, c’est parce que la première commission d’enquête sur la drogue instituée il y a trois décennies avait été fertile en détails. Comparativement, lui ne dispose d’aucune donnée sur l’étendue du fléau de la drogue à Maurice, comme l’a fait ressortir José Vila Del Castilo, représentant de l’United Nations Office on Drugs and Crime pour la région. Face à la commission, ce dernier avait déploré qu’il ne dispose que des chiffres compilés par la brigade antidrogue sur les arrestations et les saisies de stupéfiants.
Alors que pour la première commission présidée par sir Maurice Rault, des trafiquants repentis étaient venus de l’avant pour évoquer la proximité entre la mafia et les politiciens. En 1987, le rapport de l’ex-chef juge mentionnait les noms de 14 des plus gros bonnets de la drogue, de même que celui de leurs complices, et leur mode opératoire.
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