Le 11 mars 2016, les « Special Administrators » de la BAI avaient signé un accord pour vendre les 23,4% d’actions que détenait le défunt groupe BAI au sein de la société Britam, pour Rs 2,9 milliards. Or, seules Rs 2,3 miliards sont entrées dans les caisses de la National Property Fund Ltd.
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Le gouvernement, à travers la commission d’enquête présidée par l’ex-juge Bushan Domah, sur la vente des actions de la BAI et des entités relatives au sein de la Britam Holdings Ltd au Kenya, veut savoir ce qui s’est passé.
Sa mise sur pied a été décidée par le conseil des ministres, vendredi dernier, et la commission devrait débuter ses travaux avant la fin de ce mois. « Nous avons relevé un certain nombre de zones d’ombre et de faits étranges dans ce dossier. Où est passé cet argent et pourquoi le deal a-t-il été conclu un 12 mars, jour de congé public à Maurice ? Pourquoi cette transaction s’est-elle faite en shillings kenyans au lieu de dollars américains ? », demande un proche du dossier.
L’autre point que le gouvernement veut éclaircir : le contrat était établi pour Rs 2,9 milliards, mais le prix pouvait être revu à la baisse si l’action s’effondrait entre la signature du contrat et le déboursement de l’argent.
« Nous voulons savoir pourquoi cette clause figurait-elle au contrat », confie notre source. Dans l’entourage de Roshi Bhadain, ex-ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance, car c’est bien lui qui est visé, on soutient que c’est une pratique courante pour ce genre de contrat. La commission devra également se pencher sur l’absence d’un « transaction adviser » dans ce deal.
Sollicité, Roshi Bhadain a fait savoir qu’il fera le point sur cette affaire à son retour au pays lundi. Il dit pouvoir s’expliquer de manière claire et précise sur toutes les interrogations soulevées dans ce dossier.
Le 3 mai 2016, Roshi Bhadain avait, lors d’une Private Notice Question de Paul Bérenger, leader de l’opposition de l’époque, indiqué qu’un protocole d’accord avait été signé avec les actionnaires existants de Britam Kenya, le 11 mars 2016 (et non le jour de la fête de l’Indépendance) pour un montant de Rs 2,9 milliards dont Rs 2,6 milliards devait être payées le 15 mai 2016.
Il devait déclarer que le matin de cette séance parlementaire du 3 mai, « nous avons reçu un premier transfert bancaire » et que le reste entrerait dans les caisses « dans les deux semaines à venir ».
Cette somme de Rs 2,9 milliards avait déjà suscité la controverse. Roshi Bhadain avait affirmé le 20 octobre 2016 au Parlement que cette vente d’actions « rapporterait beaucoup plus de Rs 3,5 milliards.»
En réponse, il devait expliquer avoir reçu une offre de MMI, négociée par Vishnu Lutchmeenaraidoo alors ministre des Finances, pour acheter ces actions à Rs 4,3 milliards. Toutefois, les actionnaires existants de Britam devaient s’y opposer comme le leur permet la loi kenyane. Après négociations avec le ministère des Services financiers, ces actionnaires sont finalement tombés d’accord pour racheter eux-mêmes ces 23,4% d’actions pour Rs 2,9 milliards.
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