Les travaux de la Commission Caunhye se sont poursuivis jeudi avec les auditions de Jaysen Nundoosingh de la Barclays Bank, sir Hamid Moollan et l’ex-secrétaire à la State House, Motichand Seebah.
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Sir Hamid Moollan : « La présidente ne pouvait prendre sur elle pour instituer une commission d’enquête »
AC : Une lettre vous avait été adressée le 16 mars 2018 pour vous informer de votre nomination pour présider une commission d’enquête.
HM : Oui
AC : À quelle heure avez-vous reçu cette lettre ?
HM : Le matin. Suite à un appel de Gilbert Noël à ma résidence. Il m’a demandé si j’étais disposé à présider la commission d’enquête. Je lui ai dit que oui, à condition que toutes les procédures soient suivies.
AC : Avez-vous parlé à l’ancienne présidente à ce moment-là ?
HM : J’avais dit à Gilbert Noël qu’il n’était pas nécessaire que je lui parle, mais il m’a tout de même passé le téléphone. Nous avons échangé des civilités.
AC : Il était quelle heure ?
HM : C’était avant midi.
AC : Étiez-vous au courant des formalités ?
HM : Non je ne suivais pas l’affaire Sobrinho.
AC : N’avez-vous pas enquêté pour savoir si l’ancienne présidente avait obtenue l’aval du conseil des ministres ?
HM : Non.
AC : Avez-vous écrit une lettre au Premier ministre ?
HM : Oui, le même jour.
AC : Dans cette lettre au Premier ministre, vous lui avez dit que Gilbert Noël vous a proposé de présider la commission d’enquête ?
HM : Oui.
AC : N’avez-vous pas trouvé étrange que ce soit Gilbert Noël qui vous informe de l’institution d’une commission d’enquête ? Cela devrait normalement se faire par l’Attorney General, le conseiller légal du gouvernement ?
HM : C’est pour cela que j’avais précisé que j’acceptais à condition que toutes les procédures soient respectées.
AC : L’ancienne présidente vous a-t-elle parlé de la commission ?
HM : Non.
AC : Avez vous parlé à Me Yousuf Mohamed?
HM : Il est venu me voir pour me parler de la commission. Il m’a dit que l’ancienne présidente devait rechercher l’aval du cabinet avant d’instituer la commission. Je savais que la présidente ne pouvait prendre sur elle pour instituer la commission. Si j’avais su qu’elle n’avait pas obtenu l’aval du cabinet, je n’aurais jamais accepté son offre.
AC : Quand avez-vous appris qu’elle n’avait pas eu le feu vert du cabinet?
HM: Après lecture des journaux. J’ai aussi reçu une correspondance du Premier ministre. Il m’informait que la mise sur pied de cette commission violait la Constitution.
Jaysen Nundoosingh : « La présidente avait confondu ses cartes »
Asraf Caunhye : Avez-vous reçu le remboursement de la carte de crédit au nom de Planet Earth Institute (PEI) ?
Jaysen Nundoosingh : Oui, c’était un règlement de l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, daté du 21 mars 2017.
AC : Des instructions avaient-elles été données pour annuler la carte de crédit de PEI ?
JN : Oui. Elle nous a indiqué avoir utilisé la carte de crédit de PEI au lieu de sa carte personnelle, elle avait confondu les deux cartes en raison de la couleur.
AC : Le paiement de Rs 2,2 millions a été effectué à partir de quel compte ?
JN : L’argent a été débité du compte d’Ameenah Gurib-Fakim. Le numéro du compte finit par .701
AC : Quel était la source de financement ?
JN : Ce compte a été ouvert en 2013, la balance était à zéro. Entre janvier et mai 2015, le solde du compte était de Rs 2,3 millions. Les fonds provenaient des salaires perçus.
Motichand Seebah : « Je n’étais pas impliqué dans l’émission du communiqué »
AC : En quoi consistaient vos responsabilités en tant que secrétaire à la présidence ?
Motichand Seebah : Il consistait à diriger l’administration de la présidence et assister la présidence dans ses obligations légales.
AC : À votre arrivée à la State House, les choses se passaient-elles ainsi ?
MS : Quand je suis arrivé, on m’a fait comprendre qu’une équipe travaillait déjà avec l’ex-présidente.
AC : Avez-vous émis le communiqué du 16 mars dernier ?
MS : Je n’étais pas au courant de ce communiqué. J’ai appris son émission à la radio.
AC : Quelles sont les procédures pour en émettre ?
MS : Je donne normalement mon aval. C’est la pratique, ensuite j’envoie à la presse.
AC : Quelles sont les procédures lorsqu’il y a des implications légales pour la présidence ?
MS : Je consulte les officiers du State Law Office (SLO). Normalement, je leur adresse une correspondance, mais en cas d’urgence, je peux les consulter verbalement.
AC : La présidence a-t-elle eu recours aux avis légaux du SLO dans l’émission de ce communiqué ?
MS : Non.
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