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Collendavelloo : «Zahid Nazurally n’a jamais exprimé son désir d’être Speaker»

Ivan Collendavelloo concède que Zahid Nazurally aurait pu être « un bon Speaker ».

La polémique continue d’enfler suivant la nomination d’Adrien Duval comme Speaker. Cependant, pour le leader du Muvman Liberater, l’approbation du parti a été « sans réserve ».

Trois jours après la prestation de serment d’Adrien Duval comme nouveau Speaker de l’Assemblée nationale, la polémique continue d’enfler quant à sa légitimité à ce poste. Au sein des principaux partis de l’opposition parlementaire, ainsi que pour certains membres du Muvman Liberater (ML), et une frange de la population, le choix de Zahid Nazurally, Deputy Speaker, pour remplacer Sooroojdev Phokeer après sa démission « surprise », survenue le mardi 16 juillet, faisait consensus. Or, pour Ivan Collendavelloo, la question ne semble pas se poser.

« Je comprends que Zahid Nazurally puisse aspirer à une position supérieure à celle qu’il occupe. C’est l’ambition légitime de tout le monde. Mais il ne m’en a pas parlé. Et il n’a jamais exprimé son désir d’être Speaker », déclare le leader du ML à Le Dimanche/L’Hebdo. 

Ivan Collendavelloo concède néanmoins que « certains membres du parti pensaient qu’il aurait pu être un bon Speaker et je partage cette opinion ». En effet, dans une déclaration au Défi Quotidien, le mardi 16 juillet à la suite de l’annonce de la démission de Sooroojdev Phokeer au poste de Speaker, Toolsiraj Benydin, président du ML, avait affirmé : « Quand le Speaker n’est pas disponible, c’est automatique que le Deputy Speaker le remplace. Il a un bilan positif quant à la façon dont il a présidé l’Assemblée nationale quand il en a eu l’occasion. Il l’a fait avec brio et a reçu les éloges des parlementaires de l’opposition. Je pense qu’il pourra faire un bon travail. » 

Toolsiraj Benydin devait également ajouter que le ML souhaite que Zahid Nazurally puisse assumer ces responsabilités : « Nous pensons qu’il est tout à fait normal que, quand le Speaker ne peut assumer ses responsabilités, ce soit le Deputy Speaker qui prenne la relève pour présider les travaux de l’Assemblée nationale. »

Adrien Duval lui a toutefois été préféré. Un choix que ne conteste aucunement Ivan Collendavelloo. « Je ne suis pas d’accord pour dire qu’Adrien Duval n’était pas un bon candidat dans les circonstances actuelles. J’ai soutenu sa candidature au poste de Speaker de l’Assemblée nationale pour de multiples raisons. Donc, la question ne se pose pas au niveau du leadership du ML. Le ML a voté pour l’élection d’Adrien Duval au poste de Speaker. On ne peut pas être plus clair que cela. Cette approbation a été sans réserve », affirme Ivan Collendavelloo. 

Interrogations et réactions

Toujours est-il que la nomination d’Adrien Duval au poste de Speaker de l’Assemblée nationale, en lieu et place de Zahid Nazurally, suscite de nombreuses interrogations et réactions dans la sphère politique depuis jeudi après-midi. Ce choix est perçu par certains comme un « affront » direct et très public envers le ML, un parti pourtant allié au gouvernement. Il faut ajouter à cela le fait que la nomination d’Adrien Duval s’est déroulée en l’absence du Deputy Speaker, occupé à calmer les membres de l’opposition qui protestaient bruyamment.

Pour l’avocat constitution-naliste Milan Meetarbhan, la décision de ne pas appeler le Deputy Speaker à présider la séance parlementaire de jeudi constitue, effectivement, « un affront direct à un allié politique ». « Le fait que le Deputy Speaker n’ait pas été appelé à présider la séance, malgré un consensus apparent, est perçu comme un affront. Cela reflète un traitement dégradant infligé à un allié, et ce constat est largement partagé au sein de la population », affirme-t-il. 

Toute cette situation fait dire à l’observateur politique Jocelyn Chan Low que le bargaining power du Muvman Liberater (ML) est très faible. « Qu’est-ce qu’ils peuvent apporter au MSM ? C’est la raison pour laquelle on s’interroge », explique-t-il. Jocelyn Chan Low souligne que le ML ne compte que trois députés au Parlement, ce qui limite son influence. « À l’approche des élections, le ML doit ajuster ses ambitions en fonction de ses capacités réelles. Si on demande trop, on risque de se marginaliser. Il est essentiel de procéder à une évaluation réaliste », dit-il.

 

 

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