«Je viens devant vous moi avec les mains propres !». C’est ainsi que le Deputy Prime Minister a débuté ses propos sur l’affaire St-Louis. Lors de son discours à l’Assemblée nationale, dans le cadre des débats budgétaires, le Deputy Prime Minister (DPM) est revenu sur cette affaire, remontant, dit-il, à 2014.
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Ivan Collendavelloo s'est exprimé pour la première fois sur ce dossier après les allégations qui ont fait surface suite au communiqué émis par la Banque Africaine de Développement (BAD) la semaine dernière. Cette affaire concerne des allégations de fraude et de corruption autour du projet d'installation de quatre turbines à la centrale de St-Louis, un projet au coût de Rs 4,3 milliards financé par la BAD.
L'intervention du DPM a été boycottée par les membres de l'opposition, portant chacun un masque noir en signe de protestation à la présence du leader du Muvman Liberater au Parlement. L'opposition dans son ensemble a quitté l'hémicycle au moment où Ivan Collendavelloo s'apprêtait à intervenir. Les députés de l'Opposition tenaient chacun une pancarte réclamant sa démission.
Le no 2 du gouvernement s'est défendu dans l'affaire St-Louis, en faisant le récit du projet. La firme danoise BWSC, affirme-t-il, a participé à deux appels d’offres, soit en 2014 et en 2015.
« Which one is the corrupt tender? » s'est-il interrogé ajoutant « because 2014 I’m not a minister ».
Ivan Collendavelloo a souligné que l’exercice d'appel d’offres a débuté en février 2014 et que le Central Procurement Board (CPB) avait sélectionné 4 firmes.
« Tailor made »
Le 15 avril 2014, poursuit-il, l’ancien Permanent Secretary au ministère de tutelle, feu Nemchand, avait écrit au General Manager d’alors, Shyam Tanoo, l’informant d’un « tailor made tender» en faveur d’une compagnie danoise. Il n’y a aucune trace de la réponse de Shyam Tanoo dans le dossier, selon Ivan Collendavelloo.
Le DPM a alors brandi un article du Défi Plus qui parle d’une rencontre entre Shyam Tanoo et Martin Kok Jensen, un des directeurs de la firme danoise « un mois avant le tender ». Selon Ivan Collendavelloo, le 25 septembre 2014, les soumissionnaires étaient supposés soumettre leurs offres et il n’y avait qu’un seul soumissionnaire, soit la firme BWSC. L’ICAC s’est alors saisie de cette affaire, dit-il. Le 18 octobre, selon Ivan Collendavelloo, le CPB avait affirmé que l’offre de BWSC doit être rejetée.
Le no 2 du gouvernement poursuit en indiquant que BWSC a fait appel de cette décision devant l’Independant Review Pannel (IRP), appel qui avait été rejeté le 3 juillet 2015 à cause des « déviations » dans l’appel d’offre de cette firme. « Tender had to be cancelled », a indiqué l’IRP, soutient Ivan Collendavelloo.
Le no 2 du gouvernement affirme que le Bid Evaluation Committee, la Banque Africaine de Development, l’Independent Review Pannel, ont tous trouvé que « there were tricks in this tender ». C’est pour cela, dit-il, que le député rouge, Shakeel Mohamed « a commencé à préparer l’opinion publique hier ». A savoir que durant son allocution pour les débats budgétaires, le lundi 15 juin, le Whip de l’opposition avait affirmé que « comme le bon avocat qu’il est », Ivan Collendavelloo va essayer une « nouvelle manœuvre » pour faire accroire que c’est le Parti travailliste qui en est responsable.
Paul Bérenger
Ivan Collendavelloo a également montré du doigt le leader du MMM, Paul Bérenger, qui était leader de l’opposition à l’époque. «Enn kestyon napa pose sur CEB !» s’est-il exclamé.
Ivan Collendavelloo d’ajouter : « U inn rode u pu gayne maintenant…sa reklam sa…atann mwa dan kwin sime.»
Selon Ivan Collendavelloo, entre 1994 et 2016, BWSC a obtenu 10 contrats de CEB. « 6 major contracts » sous le gouvernement de Ramgoolam et « deux contrats when ‘lame prop’ was Prime Minister ». Il indique que le deuxième appel d’offres a été fait « sous notre gouvernement » en 2015. Il déclare que « non contente de sa défaite », BWSC a continué « sa croisade » et a déposé des cas en Cour suprême.
Lors du deuxième appel d’offres, selon Ivan Collendavelloo, l’Evaluation Committee et le CPB ont analysé le coup réel de la machinerie et ont trouvé que le « lowest bidder » était BWSC. Tout cela a été vu par la Banque Africaine de Développement, affirme Ivan Collendavelloo, qui a donné son « no objection » pour que le contrat soit signé.
« Sur mesure en 2014. Malprop en 2014. Pas en 2015 quand je suis ministre ! », affirme Ivan Collendavelloo.
Ce dernier a également précisé que lors d'une réunion du «board» du CEB où le sujet a été évoqué « only pressing matters were taken up » à cause des élections générales et que l’enquête interne de BWSC a été évoquée en une seule phrase.
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