Acheter du matériel scolaire, faire du shopping, économiser pour les études, tels sont les projets des collégiens qui travaillent pendant les vacances scolaires. Si pour certains, cette activité est fun, pour d’autres, la priorité est d’apporter leur contribution aux dépenses familiales. Rencontres.
Melissa : «C’est aussi le devoir d’un enfant d’apporter son soutien à la famille»
Travailler avec les enfants lui procure du plaisir. Melissa, 16 ans, travaille pour une agence événementielle spécialisée dans les activités pour les enfants. Elle estime que c’est aussi le devoir d’un enfant d’apporter son soutien à la famille. « Mo pa kapav zis depann lor mo mama pou tou. » Elle semble être bien déterminée à travailler dur.
Melissa explique qu’elle fait cela pour avoir plus d’expérience avec les enfants, car elle veut être enseignante. « Je fais de la face painting et des dessins depuis l’année dernière. Quand j’ai mon salaire, qui varie de Rs 6 000 à Rs 7 000, j’en donne la moitié à ma maman. En faisant cela, j’apprends à forger ma personnalité pour intégrer le monde du travail. »
Kelly Babajee : «J’aime être autonome et le fait de travailler rend cela possible»
Il est 10 h 30 et nous sommes à Stanley, Rose-Hill. Vêtue d’un jeans et d’une chemise à carreaux, Kelly Babajee, 17 ans, s’apprête à aller travailler. Cela fait une semaine qu’elle est télé agent dans un centre d’appels. C’est sa première expérience dans le monde du travail et jusqu’ici, elle nous confie qu’elle aime ce qu’elle fait.
Elle explique qu’elle veut être indépendante, même si elle est collégienne. « Je vais certes continuer mes études après les vacances. Mon salaire pour novembre et décembre sera utilisé principalement pour l’achat de matériel scolaire. Le reste sera pour le shopping. J’aime bien l’ambiance au travail, malgré la pression », indique-t-elle.
Bien que sa mère n’ait pas été très enthousiaste à l’idée qu’elle travaille pendant les vacances, elle soutient être certaine d’avoir pris la bonne décision. « Ma mère me dit souvent que je dois profiter de mon adolescence, mais j’aime être autonome et c’est en travaillant que cela est possible. Je termine à 22 heures, mais cela me convient. Je profite du week-end pour passer du temps avec ma famille et mes amis », dit-elle.
Noah : «Cela soulage le fardeau des parents»
C’est la deuxième fois que Noah, 17 ans, travaille pendant ses vacances scolaires. Il est actif de 10 heures à 17 heures, mais cela n’est guère un souci pour lui. « Je suis souvent très fatigué quand je rentre. Je touche Rs 5 000 par mois et je ne peux pas quitter cet emploi. »
Noah affirme qu’il compte faire un peu de shopping avec cet argent, mais surtout acheter des livres pour la rentrée. « Cela soulage le fardeau de ses parents, qui ont beaucoup de dépenses pendant cette période de l’année. »
Nawfal Aukauloo : «J’aide mes parents pour l’achat de matériel scolaire»
Muni d’une caméra et dans une tenue très relax, Nawfal Aukauloo ne montre aucun signe de fatigue ou de stress. Bien en forme, cet habitant de Quatre-Bornes confie que c’est sa passion pour la photographie qui l’inspire à travailler durant les vacances scolaires et cela depuis plusieurs années.
Cet élève en Higher School Certificate travaille pendant ses vacances depuis qu’il est en Form I. Il a travaillé comme vendeur, dans des restaurants et maintenant comme photographe et téléagent. Si au début, c’était uniquement pour des raisons financières, maintenant c’est aussi pour faire vivre sa passion.
« C’était difficile de travailler au départ, car je voulais m’amuser. Or, à chaque fois que j’ai mon salaire, j’aide mes parents pour l’achat de matériel scolaire. Je vois que cela les aide beaucoup. »
Toutefois, il précise que ce n’est pas qu’une question d’argent, mais aussi pour se préparer à intégrer le monde professionnel. « Il y a beaucoup de compétitions. La photographie est un métier de plus en plus en vogue. Donc, pourquoi ne pas améliorer mes talents pendant mon temps libre ? Au lieu de rester à la maison à ne rien faire, j’ai aussi suivi des cours en photographie et maintenant j’ai ma page sur Facebook, où les clients me contactent pour des événements comme les mariages et les anniversaires. Je gagne environ Rs 7 000 pour un événement, somme que j’investis dans l’achat d’équipements. »
En travaillant pendant les vacances, il dit avoir acquis le sens de responsabilité. « Je vais aussi économiser un peu d’argent pour payer mes cours de Graphic Design, si j’ai de bons résultats. Mes parents sont aujourd’hui fiers de moi », fait-il observer.
Sandhya Namanoukan : «Mo met tou dan lame mo mama»
Élève en Form V, Sandhya Namanoukan est catégorique : « On ne peut pas compter sur ses parents pour tout nous donner. Il faut se débrouiller et faire sa propre part. » Elle s’occupe de ses clients et répond à nos questions sans aucune difficulté. Elle travaille comme vendeuse dans un Food Snack à Rose-Hill et c’est son premier job.
Si elle affirme que c’est pour se distraire qu’elle travaille, elle souligne que c’est aussi pour donner son salaire, soit plus de Rs 5 000, à sa mère. « Mo met tou dan lame mo mama. Si je réussis et je vais en Lower VI, elle pourra acheter mes livres, qui coûtent quand même une fortune. On ne peut s’attendre à ce que nos parents fassent tout pour nous. Sauf si on a moins de 15 ans. J’estime qu’a cet âge, il faut encore profiter de la vie. »
Elle travaille du lundi au dimanche et elle compte le faire jusqu’au 31 décembre. Malgré la fatigue, elle ressent de la satisfaction au quotidien. « J’ai la chance d’avoir un bon employeur. Il y a beaucoup de clients en ce moment et il faut se concentrer, car on n’a pas droit à l’erreur. »
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