La Private Secondary Education Authority (PSEA) verse Rs 9,4 millions au diocèse mensuellement pour ses collèges. Environ un tiers de cette somme n’est jamais comptabilisé sur les comptes de ces établissements. Du coup, ils doivent s’en remettre à des levées de fonds.
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L’utilisation des subventions de la Private Secondary Education Authority (PSEA) par le diocèse soulève bien des questions. Les 17 collèges catholiques, financés de fonds publics, obtiennent Rs 9,4 millions mensuellement (voir tableau). Sauf que de cette somme, un montant de Rs 3,3 millions va directement dans les caisses du Service Diocésain de l’Education Catholique (SeDEC), l’ex-BEC. De l’argent qui est destiné à financer la remise en état des infrastructures. Les collèges doivent en réalité entreprendre à leurs frais ces dépenses.
Un des éléments de la subvention, la 'compensation for premises', une forme de location pour l’utilisation des bâtiments du diocèse, est au cœur de toute l’affaire. Cet arrangement remonte depuis les négociations pour l’éducation gratuite. Selon le rapport d’un Technical Working Group, soumis le 27 juin 2016 pour la révision du 'grant formula', cet élément doit aussi servir à la maintenance des bâtiments. "School premises comprise classrooms, laboratories, specialist rooms, computer rooms, gymnasium, sport grounds, playground, libraries, offices, mess rooms, toilets, ground and open spaces", peut-on notamment lire dans le rapport qui précise plus loin que: "This compensation will also include all depreciation, repairs and maintenance".
On s'en sort grâce aux fonds de la pta
Les écoles catholiques n’obtiennent pas cette somme d’argent, ce qui met leurs finances à rude épreuve. Un ancien recteur explique : « Environ un tiers de la subvention va directement au diocèse. On arrive à s’en sortir grâce aux fonds de la PTA alors que la subvention inclut les frais de remise en état. » Les levées de fonds sont en conséquence le lot de la plupart des collèges catholiques.
Un ancien recteur adjoint confirme également cette situation au Défi Plus. « Il faut essayer de joindre les deux bouts tous les mois alors que la PSEA donne cet argent pour les infrastructures », raconte cette source. « On ne voit pas la couleur de cet argent, qui va directement dans les comptes du diocèse. Cet argent doit en principe être investi dans les bâtiments, mais c’est l’école qui contracte des prêts pour cela. »
À quoi sert en fait cet argent ? Notre premier interlocuteur explique : « Le diocèse l’utilise pour payer ses employés et couvrir les frais de l’Institut Cardinal Jean Margéot ou du SeDEC. » Cette source soulève également la question du 'management grant' qui couvre le salaire des managers des collèges et qui tourne autour de Rs 30 000 et Rs 40 000. Or, nombreux sont ceux qui touchent une somme symbolique de moins de Rs 10 000.
Des renseignements obtenus dans d’autres collèges catholiques indiquent qu’après les déductions du diocèse, il ne reste parfois que Rs 170 000 à Rs 200 000, alors que le collège touchant le moins, le collège Père-Laval, ne perçoit que Rs 331 500, tous les autres touchent au minimum Rs 400 500.
Pas de contrôle
Au niveau de la PSEA, on évoque certaines limitations portant sur le contrôle de l’argent versé. « Nous donnons ce grant pour le bien des collèges », explique une source autorisée. « Nous espérons que l’argent est effectivement utilisé pour le bien-être des établissements. Nous n’avons pas vraiment de contrôle sur ce qu’ils en font. »
Le Défi Plus s’est également intéressé aux pratiques dans les autres collèges confessionnels qui bénéficient de subventions. Raj Sobrun, manager du collège DAV, de l’Arya Sabha, explique que la 'compensation for premises' est injectée dans l’école : « Pour le capital expenditure, nous n’avons pas d’autre option. Nous contractons des prêts et cet élément contribue au remboursement. » Deux autres collèges confessionnels, qui n’ont pas souhaité être identifiés, ont expliqué au Défi Plus que cet argent sert également au financement pour la construction de nouveaux bâtiments, éliminant ainsi la nécessité de procéder à des levée de fonds.
Au SeDEC, on défend toutefois la situation. « L’argent est utilisé pour les dépenses et les activités du diocèse et les employés de SeDEC », explique le département de communication de l’institution. « Le centre de notre activité demeure l’enfant. Nous n’avons jamais eu de problèmes de ressources dans nos écoles. » La subvention de la PSEA qui ne va pas dans les écoles est investie dans le bien-être, assure cette source.
Ce porte-parole du SeDEC insiste sur le fait que tout l’argent ne peut être remis aux écoles : « Il faut une réserve stratégique à la discrétion du management.» Ce dernier indique que le SeDEC travaille actuellement sur la centralisation et l’uniformisation des finances des collèges.
Communiqué du SeDEC.
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