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Collectivités locales - Dissolution des municipalités en 2023 : l’atermoiement du gouvernement irrite

Selon les partis politiques de l’opposition, le gouvernement sait qu’il perdra d’éventuelles élections municipales.

Le Premier ministre l’a fait comprendre : les municipalités seront dissoutes l’année prochaine. Pour les partis politiques de l’opposition, il s’agirait d’une « delaying tactic ».

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«Lane prosenn ban minisipalite pou disoud. » Déclaration de Pravind Jugnauth à Rose-Hill, le jeudi 17 novembre. Mettant ainsi un terme aux rumeurs selon lesquelles les municipales se tiendraient d’ici la fin de l’année. Si ce move est diversement commenté, les partis de l’opposition y voient un aveu de faiblesse.

« Li kone ki li pou gagn enn bate kondire », lance d’emblée le leader adjoint du MMM, Ajay Gunness. Il rappelle que cela fait deux ans depuis que les municipales sont renvoyées, après que le gouvernement a présenté un amendement à la loi en ce sens. Le président du PTr, Patrick Assirvaden, parle, lui, d’un « prétexte ». D’autant que, souligne-t-il, « il n’y a rien en ce moment qui empêche le gouvernement d’organiser les élections municipales ».

Selon la loi en vigueur, les municipales peuvent se tenir au plus tard le 30 juin 2023, fait savoir Dev Sunnasy, l’un des leaders de Linion Pep Morisien (LPM). « Mais il se peut que le gouvernement amende à nouveau le Local Government Act. » Qu’importe, au sein de LPM, « on va continuer nos actions sur le terrain ».

De son côté, Patrick Belcourt, leader d’En Avant Moris, demande à tous les élus municipaux de démissionner. « Ils n’ont pas la légitimité pour continuer de siéger. Il ne faut pas qu’ils se rendent complices du système », martèle-t-il. De critiquer, dans la foulée, les partis traditionnels qui ne font que « koz koze », tandis que son parti politique est déjà sur le terrain afin de sensibiliser les citadins.

Mais la question demeure : y aura-t-il vraiment des municipales ? L’observateur politique Jocelyn Chan Low de commenter : « c’est long overdue. Mais d’ici l’année prochaine, il se peut que le gouvernement vienne directement avec les élections générales. » Il s’explique : « Si le gouvernement perd ne serait-ce qu’un ward dans les municipales, ce sera un signe de défaite. Je ne crois pas qu’il prendra le risque de donner les élections municipales. » 

Même son de cloche du côté de Dharam Gokhool. « Je pense que le gouvernement a constaté que ce n’était pas favorable. Ainsi, il compte prendre encore un peu de temps pour étudier le terrain. En tout cas, je ne pense pas qu’il prendra le risque de partir dans une élection municipale », avance l’observateur politique. Il est d’avis que les municipales sont « risquées » pour Pravind Jugnauth. « En cas de défaite, cela aura des répercussions sur plusieurs régions au pays. »

Tout cela fait dire à Dharam Gokhool que Pravind Jugnauth a en tête les élections générales. « Je pense qu’il se prépare aux élections générales, surtout quand on sait que Suren Dayal ira au Privy Council concernant la pétition électorale au n°8 (Moka - Quartier-Militaire). »

L’observateur politique Faizal Jeerooburkhan évoque, pour sa part, une « absence de logique » dans les propos du Premier ministre. « Le gouvernement va-t-il attendre jusqu’en juin 2023 pour donner les élections municipales ou y aura-t-il une surprise ? J’ai des doutes. »

Pour lui, le véritable problème est que trop de pouvoirs sont concentrés entre les mains du Premier ministre.

 

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