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Climat, jeunesse et partenariats durables : le Green Sheikh visite Maurice

Des étudiants, des représentants d’ONG et des experts ont échangé sur des pistes pour renforcer la résilience environnementale à Maurice.

Le Sheikh Abdul Aziz Bin Ali Al Nuami, conseiller environnemental aux Émirats arabes unis, était l’invité du « Green Sheikh Sustainability Summit » organisé le dimanche 15 juin à Quatre-Bornes. Cette rencontre, à l’initiative du jeune étudiant mauricien Wakyl Jankeepersand, a réuni des étudiants, des ONG et des acteurs engagés autour d’un objectif commun : construire un avenir durable en s’inspirant de modèles résilients.

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Un sommet sur la durabilité a été organisé le dimanche 15 juin à l’hôtel Palms à Quatre-Bornes, en présence du Sheikh Abdul Aziz Bin Ali Al Nuami, figure connue dans le domaine environnemental aux Émirats arabes unis. Exanthra Consulting Ltd et Wakyl Jankeepersand, un jeune Mauricien engagé, étaient les initiateurs de cet événement qui a rassemblé des étudiants d’universités mauriciennes, ainsi que des représentants d’ONG et du secteur privé.

Le Sheikh Abdul Aziz Bin Ali Al Nuami (Green Sheikh) est un conseiller environnemental du gouvernement d’Ajman et membre de la famille régnante de cet émirat. Sa visite à Maurice visait à partager l’expérience émiratie en matière de transition énergétique, de résilience climatique et d’éducation à la durabilité. Le sommet s’est articulé autour de plusieurs axes : énergies renouvelables, recyclage, reforestation et implication des jeunes dans la lutte contre les changements climatiques.

Lors de son intervention, le Green Sheikh a insisté sur les possibilités de coopération entre Maurice et les Émirats arabes unis. Selon lui, l’un des domaines clés est celui des énergies renouvelables, car les Émirats investissent dans ce secteur à l’international. Il a mentionné l’entreprise Masdar, active dans le développement de technologies vertes, qui pourrait contribuer à des projets à Maurice. Il a également souligné le potentiel qu’offre la reforestation, en rappelant la vision émiratie de planter 100 millions de palétuviers (mangroves). Ce type d’initiative, selon lui, pourrait être transposé à Maurice pour renforcer la protection du littoral.

Le Green Sheikh a plaidé pour une éducation à la durabilité intégrée de manière transversale dans toutes les disciplines scolaires, et non limitée à une matière isolée. « L’éducation au développement durable ne devrait pas être un simple sujet. Elle doit être intégrée de manière holistique dans toutes les matières. Il s’agit de voir comment le développement durable peut être incorporé dans les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques. »

Interrogé sur la manière d’impliquer les jeunes dans l’action climatique, il a évoqué le lien entre la spiritualité et la responsabilité écologique. « La spiritualité agit comme une force motrice. Nous avons une responsabilité : agir, assumer nos choix et aller de l’avant, plutôt que de simplement observer sans rien faire. » Il a ajouté qu’il est essentiel d’être proactif face aux défis environnementaux et de ne pas attendre que les crises s’aggravent pour réagir.

Il a aussi insisté sur l’importance d’activer le rôle des ONG, qui peuvent selon lui alléger certaines responsabilités du gouvernement et devenir un lien entre les organismes et les communautés locales. « Les ONG peuvent être le bras du gouvernement, mais aussi du secteur privé. Les partenariats sont essentiels. Le secteur privé devrait également s’impliquer via la technologie, l’innovation et les investissements. »

Concernant une éventuelle nouvelle visite à Maurice pour poser les bases d’une collaboration, il a dit : « C’est possible ». « Si quelque chose se concrétise, le message sera transmis aux autorités supérieures susceptibles d’être intéressées, pour qu’elles envisagent une collaboration. » Il a évoqué le projet « Waste-to-Wealth », porté par YPC, qui consiste à convertir les déchets en énergie. C’est un modèle déjà déployé dans certaines entreprises semi-gouvernementales aux Émirats et il est applicable à Maurice.

Wakyl Jankeepersand, 22 ans, a joué un rôle clé dans l’organisation du sommet, en plus d’y participer activement. Cet étudiant mauricien fait ses études à la New York University d’Abu Dhabi et il a participé à plusieurs programmes menés par le Green Sheikh. « Après avoir participé à ces programmes, je suis devenu une personne différente. Il fallait partager cette expérience avec les jeunes Mauriciens. »

Selon lui, ce sommet est une première étape pour renforcer l’engagement de la jeunesse locale dans les questions environnementales. « L’environnement est un bien précieux que l’on doit à tout prix sauvegarder. L’avenir de notre jeunesse et des générations futures dépend de nos actions présentes. Les jeunes Mauriciens ont pu découvrir comment les Émirats ont su s’adapter face aux changements climatiques et comment ils développent des projets résilients. »

« S’il y a la volonté, nous pouvons facilement faire les choses autrement, notamment sur les questions d’environnement. » Pour lui, la réussite de l’événement repose sur l’implication de tous les partenaires. « wC’est la première fois que le Green Sheikh vient à Maurice et il ne regrette pas cette visite. Il voit ici un réel potentiel pour les énergies renouvelables. »

Présent également lors du sommet, Krishna Pentayah, président de l’ONG « Sov Lanatir », a présenté son travail auprès des jeunes, notamment dans son village d’Ecroignard. Il milite pour une meilleure reconnaissance de la nature sauvage dans la politique environnementale du pays. « Ce sommet nous aidera à mieux comprendre les enjeux de la transition énergétique. Il nous permettra de redéfinir nos stratégies et de les adapter à notre réalité locale. »

Selon lui, la jeunesse doit être au cœur du processus. « L’ONG dont je suis le président agit déjà dans ce sens. Les jeunes ont leur place dans nos projets. Mais il ne suffit pas d’avoir des propositions : il faut aussi savoir écouter et comprendre. » Il a souligné l’importance de l’ouverture internationale. « Promouvoir l’énergie verte, c’est aussi élargir nos relations. L’océan ne devrait pas être une barrière pour acquérir de nouvelles connaissances. »

 

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