Interview

Clensy Appavoo: «Le ‘feel good factor’ revient à grands pas»

Si le gouvernement redouble d’efforts depuis le début de l’année pour accélérer les projets, il doit, toutefois, avancer beaucoup plus vite, estime Clensy Appavoo. Car, avance le ‘Senior Partner’ chez HLB Appavoo & Associates, la menace d’une autre crise financière pèse sur l’économie mondiale et par, ricochet, sur Maurice. [blockquote]« Je ne crois pas qu’on devrait continuer à parler de ‘miracle économique’.  Le miracle n’existe pas.  Je préfère parler de ‘seconde réussite économique’. »[/blockquote] Un ‘SME Development Scheme’ sera créé pour aider  les PME. De plus, un plan de financement spécial sera mis en place par la MauBank pour soutenir les entrepreneurs. Que pensez-vous de ces initiatives ? C’est une initiative très louable !  Quoique les banques commerciales ont toujours dit qu’elles ont structuré des plans d’assistance aux PME, dans la pratique, ces plans butent sur les garanties. Ce qui fait que le secteur ne décolle pas. Les banques n’ont jamais vraiment pris des risques sur les PME, car les garanties exigées sont dans plusieurs cas équivalentes à deux voire trois fois le montant des financements sollicités. Je crois que la MauBank arbore une toute autre philosophie, celle de croire dans les projets et de donner priorité à des idées innovatrices et de donner la chance aux entrepreneurs de réussir au lieu de considérer que l’élément risque.  C’est l’approche que les banques américaines ont vis-à-vis des PME. Ce qui fait, en même temps, le succès du continent américain. Ces mesures sont-elles suffisantes pour le développement des PME à Maurice ? Non !  Le financement n’est qu’une partie de la solution.  Il faut adopter d’autres mesures pour ‘booster’ le secteur et surtout encourager les idées innovatrices d’entreprises. Les autres facteurs de réussite incluent la formation de l’entrepreneur et de ses employés, l’utilisation de l’outil informatique, la quête de nouveaux marchés, la structuration de la production ou du service et toujours la volonté d’accroître la compétitivité. Quels sont les domaines d’activités que les PME devraient  exploiter ? Il y  de multiples domaines que les PME peuvent exploiter et cela part de la pêche, l’agriculture, la production dans différentes lignes d’activités, les loisirs,  les services d’appuis aux grandes entreprises.  Notre cabinet a réalisé une étude pour le gouvernement seychellois récemment afin d’intégrer les petits planteurs y compris des ‘roof top gardeners’ et des pêcheurs dans la chaîne des valeurs afin de servir l’industrie du tourisme. C’est le début d’une belle réussite avec le concept ‘BIO’ qui se développe rapidement. Cela va dans le sens que le ministère a comme vision, mais il faut réunir les compétences. Ce que le ministère ne pourra faire seul. Question plus générale. Peut-on s’attendre à ce que la croissance dépasse les 4 % cette année ? L’économie mondiale est en décroissance et les ingrédients semblent être réunis pour une autre crise financière.  Il faut qu’on se rende compte que Maurice ne sera pas épargné.  Je vois que le gouvernement redouble d’efforts depuis le début de l’année pour accélérer les projets.  Il faut que les choses aillent plus vite avant qu’on ne se fasse rattraper par la crise. Je crois que dépasser les 4 % de croissance sera difficile pour 2016. Mais, attendons voir ! Pour le Premier ministre SAJ,  Maurice deviendra un grand chantier dans  les mois à venir. Sa déclaration est favorablement accueillie par les opérateurs… En effet ! Le Premier Ministre nous inspire beaucoup et nous avons confiance dans sa vision. Il n’y a pas de doute que les choses ont commencé à bouger. Je pense qu’il nous faut frapper sur tous les fronts : l’économie océanique, prendre le pas sur l’informatique, la diversification agricole avec le pôle de production BIO, la pêche. Quant aux ‘Smart Cities’, ce sont des projets sur le long terme, mais il est grand temps que les chantiers commencent pour apporter du dynamisme à l’économie. Le gouvernement mise sur un second miracle économique. Est-ce une ambition réalisable ou pas ? Je ne crois pas qu’on devrait continuer à parler de ‘miracle économique’.  Le miracle n’existe pas.  Je préfère parler de ‘seconde réussite économique’. Je fais partie de ceux qui croient dans cet objectif et cette ambition.   Nous allons le réussir ensemble ! Le ‘mood’ des opérateurs économiques n’était pas au beau fixe en 2015. Notez-vous un changement en ce début d’année ? Il y a un changement remarquable dans plusieurs secteurs d’activités.  Je crois que le ‘feel good factor’ est en train de revenir à grands pas.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !