Le Budget 2017/2018 apporte son lot de hausses de taxes. L’expert-comptable Clensy Appavoo met en garde contre une fiscalité lourde qui serait un handicap pour les investissements et pour le développement économique.
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Au niveau fiscal, le Budget 2017/2018 est-il adéquat pour relancer l’économie ?
On y trouve beaucoup d’agressivité sur le plan fiscal. Il y a une extension de la période liée à la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui passe de trois à quatre ans. Autre mesure : autrefois quand une entreprise demandait une décision de la Mauritius Revenue Authority (MRA) dans le cadre d’un litige, l’institution la donnait. Aujourd’hui, cela change, la MRA a désormais le choix. Si elle ne veut pas répondre, elle ne vous répond pas. Par contre, la MRA demande un statement of assets and liabilities aux gens qui ont un certain niveau de revenu. Il y a, certes, des mesures à prendre dans le cadre d’une économie qui se développe, mais nous devons faire attention car, comme le dit le dicton, trop d’impôt tue l’impôt. Il ne faut pas arriver à un stade où la fiscalité devient un frein à l’économie.
L’impôt négatif sur le revenu est-il une bonne chose pour la consommation ou bien le gouvernement fait-il de l’assistanat ?
C’est une mesure bien intéressante que je trouve même révolutionnaire. Il s’agit d’un soutien, en termes de revenu, pour les gens au bas de l’échelle. J’accueille cela avec beaucoup d’intérêt, car cela aidera la classe populaire. De plus, c’est très innovant. Certaines économies ont mis en place cet impôt négatif sur le revenu et cela marche. Aujourd’hui, des gens travaillent au noir comme employés de maison et ne contribuent pas au National Pension Scheme (NPS). Ils seront encouragés à entrer dans ce fonds. Les bénéficiaires recevront un soutien financier mais, en plus, leurs employeurs pourront déduire jusqu’à Rs 30 000 de leurs revenus imposables.
Selon vous, le Budget 2017/2018 est-il social ou libéral ?
Je ne vois rien de vraiment fort dans ce budget de Pravind Jugnauth. Il n’y a pas le wow factor. Il s’agit d’un Budget de continuité qui fait preuve de beaucoup de prudence. On s’attendait à trouver certaines choses qui n’y sont pas. Je pense notamment à la position à adopter au niveau international avec la politique de Donald Trump, le président américain, et ce qui se passe au Royaume-Uni avec le Brexit (ndlr : sortie de l’Union européenne). Nous constatons que ces aspects n’ont pas été évoqués. C’est un Budget de continuité, mais attendons voir. L’accent est mis sur l’innovation, la recherche et les infrastructures. Je souhaite que cela induise une croissance de 4,1 %, comme escompté par le Premier ministre et ministre des Finances.
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