Si certaines coopératives arrivent à se moderniser et à se professionnaliser, d’autres éprouvent des difficultés à s’en sortir. C’est l’avis de Clency Lajoie qui a été nommé président du Caretaker Board de la coopérative des employés de la corporation nationale de transport.
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Après le Top 100 Co-operatives, on nous annonce un répertoire des coopératives. Comment accueillez-vous cette mesure ?
C’est une excellente initiative du ministre Sunil Bholah qui veut donner aux coopératives un peu plus de visibilité. Il veut surtout nous inciter à sortir de notre coquille. Les coopératives font de très belles choses, mais elles ne les portent pas à la connaissance du public. Les coopératives doivent consacrer un peu de temps et un peu d’argent à leur communication externe.
L’année dernière, l’affaire Vacoas Popular Multipurpose Co-operative Society a secoué le mouvement coopératif. Elle est passée sous administration du ministère de Sunil Bholah. Cette situation a-t-elle plombé l’image de ce secteur d’activité ?
La Vacoas Popular Multipurpose Co-operative Society était la grande fierté du mouvement, notre porte-drapeau. Je crois que les coopérateurs ont tous souffert en apprenant ce qui est arrivé à cette coopérative. Mais je salue le ministre et le Registrar des Coopératives qui ont eu le courage de faire ce qu’il fallait pour éviter une véritable catastrophe. Cela dit, il faut tirer des leçons de cette triste expérience. Il faut que le ministère des Coopératives assume pleinement son rôle de supervision, en redoublant de vigilance et sachant surtout être proactif. Il faut agir à la moindre alerte, sévir quand il est encore temps. Il faut surtout – et je ne le dirai jamais assez – que les membres assument leurs responsabilités. Qu’ils exercent leur pouvoir démocratique selon le deuxième principe coopératif en accord avec la loi. Qu’ils n’hésitent pas à questionner la gestion de leur coopérative, à rapporter tout cas suspect aux autorités compétentes, à s’adresser au tribunal des coopératives quand il le faut. Donner carte blanche aux directeurs et au management, c’est agir contre ses propres intérêts.
Le ministre veut amener les coopératives à se moderniser et à se professionnaliser. Arrivent-elles à suivre le pas ?
Cette tentative de modernisation et de professionnalisation remonte au temps du ministre Rajesh Jeetah avec la loi de 2005. Le ministre en exercice insiste sur la qualité de la gestion, la bonne gouvernance et les outils de contrôle. Il n’y a là rien de contestable. Les coopératives arrivent-elles à suivre le pas ? Certaines oui, d’autres difficilement. Il faut aussi reconnaître que certaines coopératives ont adopté des méthodes modernes de gestion et des principes de bonne gouvernance depuis longtemps. Mais attention, il y a un équilibre à respecter. Il ne faut pas confondre coopératives et compagnies privées. Les compagnies privées ne jurent que par le profit. La coopérative existe par et pour ses membres. Nous ne faisons pas du social. Toutefois, nous ne sommes pas des banquiers, pour ne pas dire des banksters ! Modernisons-nous, mais ne perdons pas notre âme.
Vous avez été nommé, en mars dernier, président du Caretaker Board de la CNT Credit Union. Comment se porte cette coopérative ?
Je ne souhaite pas parler de cette coopérative dans la presse sans avoir rencontré les membres lors d’une assemblée générale. Celle-ci aura lieu très bientôt. Je me contenterai de dire aux membres de la CNT Credit Union qui liront cet entretien, que leur coopérative est entre de bonnes mains, que leur argent est en sécurité. Il y a eu certes quelques décisions qui ont fait des mécontents. Je comprends. Soyez compréhensibles et patients. Nous ne tarderons pas à vous retourner la gestion de votre coopérative.
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