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Claudine et Sabine : l’extraordinaire amour d’une tante pour sa nièce

Avant de tomber malade, Sabine était une fille pleine de vie, dit sa tante.

Sabine Lagaillarde, 22 ans, est l’enfant d’un couple maintenant séparé. Cette jeune fille est gravement malade. Heureusement qu’elle peut, en sus de sa mère, compter sur une tante exceptionnelle. Voici leur histoire.

Claudine Luchmun, 47 ans, se démène comme une forcenée pour essayer de sauver la vie de sa nièce Sabine, qu’elle aime comme sa propre fille. Jeudi d'avant, cette brave femme a quitté tôt sa maison à Union Park, dans le Sud-Est, munie de tous les documents médicaux et autres pour arriver devant les locaux de Radio Plus dans l’espoir qu’une porte de salut s’ouvre pour elle. C’est dire l’amour d’une tante pour sa chère nièce. Une femme qui, si elle était obligée de marcher de Rose-Belle pour aller à Port-Louis, le ferait sans hésitation.

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Sabine est atteinte du cancer du sang."

Sabine habite à Anse-Jonchée, Bambous-Virieux. Quand un cancer du sang lui a été diagnostiqué, Claudine l’a immédiatement prise chez elle. « Elle habite dans une maison en dur mais incomplète puisque la dalle n’a pas encore été coulée. Sa mère, c’est-à-dire ma sœur Marie Claude, a tout juste pu faire poser quelques feuilles de tôle pour aménager une chambre. Je ne pouvais pas laisser Sabine vivre dans de telles conditions alors qu’elle est si malade. Alors, je l’ai accueillie chez moi », explique Claudine qui est mariée à un chauffeur. Le couple a un unique enfant, une fille. Cette dernière est mariée et vit à l’étranger.

Claudine raconte qu’avant que les premiers signes de la maladie se déclarent en janvier de l’année dernière, Sabine était une jeune fille qui respirait la joie de vivre, toujours forte même dans les moments très difficiles. « Notamment pendant son traitement de chimio. Je l’aidais à prendre son bain et elle m’a demandé de lui raser la tête. J’ai pleuré en lui tondant le crâne. Mais elle m’a encouragée par le dynamisme qui était toujours présent en elle. Ainsi, c’est elle qui m’a donné du courage au lieu du contraire. »

Sabine a la chance d’avoir une tante comme Claudine, d’autant plus que sa mère travaille pendant de longues heures. Employée dans une usine de thon, Marie Claude quitte la maison tous les jours à 5 heures du matin pour rentrer à 17 h. Séparée de son mari depuis quatre ans, elle campe les rôles de père et de mère pour Sabine. Malgré toute sa bonne volonté, elle n’aurait pas pu être toujours à son chevet quand elle est tombée malade. Heureusement qu’elle a pu compter sur sa sœur, sinon peut-être qu’elle aurait été forcée de quitter son travail pour s’occuper de sa fille. Même se rendre à la clinique Medpoint, où Sabine a été traitée en deux phases, aurait été difficile pour elle car, comme l’explique sa sœur, elle aurait dû changer quatre fois de bus. Le fait que Claudine ait pris Sabine chez elle a rendu les choses plus faciles car d’Union Park à Medpoint, la distance est bien moindre. 

Claudine n’ira pas chez sa fille à l’étranger pour être au chevet de sa nièce."

Avant que son cancer soit dépisté en mai dernier, Sabine est allée au collège et a obtenu le School Certificate. Elle a travaillé pendant quelque temps dans un call center mais a commencé à ressentir les effets de la maladie qui l’affaiblissaient de plus en plus. Alors, elle a cherché un autre emploi moins fatigant jusqu’à ce qu’elle soit obligée de s’arrêter.

Les rêves de Sabine

Claudine revient sur les rêves de sa nièce avant qu’elle tombe malade. « Elle voulait se marier et avoir beaucoup d’enfants. Mais voilà, la vie en a décidé autrement », soupire-t-elle.

Sabine a commencé à développer des plaques bleues sur le corps. Six mois après la découverte du cancer, suivie de trois mois de chimiothérapie intensive, les médecins ont décidé que la jeune fille devait se rendre à l’étranger pour essayer de se donner une chance de survie. C’est ainsi que début décembre, elle a pris l’avion pour l’Inde pour être traitée à l’hôpital Apollo, à Mumbai. Sa mère l’a accompagnée. Elles y sont toujours. Le coût des soins et les autres dépenses (logement et nourriture) s’élèveront, ont-elles appris, à près de Rs 2,8 millions. Sabine a reçu une subvention de l’État de Rs 800 000. À Maurice, la famille procède actuellement à une quête publique après avoir obtenu l’autorisation de la police.

Marie Claude a deux autres enfants, Antonella, 32 ans, et Andy, 27 ans. Ils sont la demi-sœur et le demi-frère de Sabine. Ils aiment beaucoup leur sœur et font tout pour trouver les fonds nécessaires. D’ailleurs, Andy a pris une semaine de congé pour s’atteler à la collecte publique. Quant à Antonella, qui travaille dans le secteur touristique et qui est mère de trois enfants, elle fait de son mieux elle-aussi.

Claudine a cette pensée : « Je m’étais préparée à me rendre à l’étranger pour aller rendre visite à ma fille et à mes deux petits-enfants. Mais quand j’ai appris que ma chère Sabine était malade, j’ai revu mes plans. C’est comme si Dieu avait voulu que je sois là pour elle. »

Avant de devenir la tante effectuant chaque démarche nécessaire pour soulager sa nièce malade, Claudine a travaillé pendant deux ans et demi dans une compagnie qui a été mise en liquidation administrative à la fin de 2020. Elle n’a reçu ni boni ni compensation pour son temps de service.

 

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