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Classes en présentiel maintenues : des parents préfèrent garder leurs enfants à la maison 

Les parents sont partagés entre la crainte que leurs enfants ratent les cours et la peur qu’ils soient infectés.

Un lundi pas comme les autres dans les écoles au vu du nombre d’enseignants et d’élèves absents. Parents et responsables soutiennent que c’est l’incertitude autour de la situation sanitaire dans le secteur éducatif qui a provoqué cela. 

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Le High-Level Committee sur la COVID-19,  réuni dans l’après-midi du lundi 8 novembre 2021, a décidé de maintenir les classes en présentiel pour le moment. Le ministère de l’Éducation dit suivre de près l’évolution de la situation sur le terrain. Si certains parents s’attendaient à ce que les autorités réagissent promptement, d’autres n’auront pas attendu pour trancher. 

Dès lundi, ils ont choisi de ne pas envoyer leurs enfants à l’école, afin d’éviter tout  risque de contamination. Il faut dire que depuis que le nombre de cas de COVID-19, de décès et d’infections au variant Delta a été annoncé, une vague d’angoisse s’est emparée des parents. 

Angélique Berthe, mère de deux enfants, estime que les autorités devraient prendre des décisions plus rapidement. « Elles sont les mieux placées pour se rendre compte que l’heure est grave. Alors pourquoi nous mettre dans ce gros stress ? Nous avons l’impression d’être livrés à nous-mêmes », dit-elle. 

Depuis ce lundi, ses enfants ne vont plus à l’école. La mère au foyer explique qu’elle privilégiera désormais le « Homeschooling », bien qu’elle confie qu’elle est « triste d’en être arrivée là ». 

Elle n’est pas la seule à avoir sauté le pas. Tahir Abdullahkhan avait décidé dès la semaine dernière qu’à partir de ce lundi, ses trois filles n’iraient plus au collège. « Quand elles sont avec moi, je peux jeter un coup d’œil sur elles et les réprimander si elles ne respectent pas les gestes barrières. Ce qui est impossible quand elles sont à l’école », explique-t-il. Il ajoute qu’il n’est pas en train de blâmer le personnel des écoles, qui est aussi dépassé par cette situation. « C’est à nous de protéger nos enfants. » 

Madga Jean n’avait, quant à elle, d’autre choix que d’envoyer son fils à l’école maternelle. « Je n’ai personne pour le garder à la maison. Je suis obligée de me rendre au travail. Cela ne m’empêche toutefois pas d’être très inquiète », confie-t-elle. 

Même angoisse pour Vidoola Mansingh, dont les enfants sont en Grade 11 et 13. « Les présences sont comptabilisées. Je ne peux pas les faire rester à la maison. Il faut que les autorités trouvent une solution.» 

Lundi, devant l’école primaire Raoul Rivet, à Port-Louis, des parents sont venus attendre leurs enfants après les heures de classe. Sooreka, dont la fille est en Grade 5, indique qu’elle envoie son enfant à l’école pour qu’elle ne rate pas ses cours. 

« Nous avons vraiment peur, mais nous n’avons pas le choix. Ma fille fait une classe importante. Si elle ne vient pas, elle sera perdante. » Si elle devait donner son avis, Sooreka suggérerait de fermer les écoles pour une dizaine de jours, le temps que la situation sanitaire soit moins dangereuse. 

Myriam était, quant à elle, agacée quand sa fille qui est en Grade 4 lui a dit qu’elle s’est rendue à l’école pour rien. « Miss n’est pas venue. Nous avons eu deux autres miss. Nous avons regardé un dessin animé », lui a lancé la fillette.  

La mère de famille estime que les autorités doivent veiller à ce que les enfants ne se rendent pas à l’école pour rien. « Nous prenons des risques en les envoyant en classe. S’il fallait qu’ils regardent un dessin animé, ils auraient pu le faire à la maison. » 

Vinod Seegum : « Il y a un programme à compléter » 

Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union, insiste sur le fait qu’une continuité pédagogique est nécessaire. « Si les écoles n’avaient pas repris en juillet, les enfants n’auraient jamais été à l’école jusqu’à ce jour. Pour le moment, malgré le Staggered Calendar, ils ont pu poursuivre leur scolarité. Beaucoup de personnes demandent que les écoles ferment. Mais les fermer jusqu’à quand ? », demande-t-il.  Il ajoute que les enfants ont déjà perdu beaucoup. « Il y a un programme à compléter. Nous pouvons l’alléger pour les écoliers et certains collégiens, mais c’est impossible pour ceux qui prendront part aux examens du SC et du HSC. » 

Houmayoun Soobadar : « C’est le début d’une longue période d’absences »

Houmayoun Soobadar, manager du Labourdonnais College, confie avoir enregistré lundi environ 200 absences sur les 625 élèves que compte l’établissement. « Je pense que la situation de lundi est le début d’une longue période d’absences parmi les élèves et les enseignants. Nous allons devoir nous organiser autrement. » 

Dharam Gokhool :  « Où est le plan B ? » 

Selon l’ancien ministre, Dharam Gokhool, tous les professionnels du milieu éducatif préconisent un plan B face à la situation qui ne cesse de s’aggraver. « Il faut une alternative pour ne pénaliser les enfants dans leur scolarité. » Il ajoute qu’il est important de ne pas baisser la garde. « Où est le plan B ? » se demande-t-il.  Il souligne que la ministre dit qu’il faut que la scolarité continue. « Cependant, en pratique nous ne l’entendons pas donner des directives claires pour se préparer à toute éventualité. »

Nouvelles conditions de contrôle - Collèges privés vs PSEA : Basheer Taleb lance un appel au dialogue 

«Nous commençons par lancer un appel au dialogue à la Private Secondary Education Authority (PSEA), mais nous gardons toutes les options ouvertes. » Déclaration faite par Basheer Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés, à l’issue d’une conférence de presse qui s’est tenue le lundi 8 novembre 2021 à l’hôtel Saint-Georges, à Port-Louis. 

Les managers s’insurgent contre la nouvelle formule de « grants » de la PSEA. Ils réclament un nouveau partenariat avec l’État dans lequel ils seront traités avec dignité. Ils souhaitent que l’État leur accorde les moyens en révisant cette formule de « grants » pour la rendre plus juste. Basheer Taleb a aussi fait ressortir que les managers réclament un Memorandum of Understanding dans lequel il serait clairement spécifié ce que l’État attend des collèges privés. 

Le point litigieux ayant entraîné un froid entre les managers et la PSEA est, selon les principaux concernés, le ton perçu dans une clause inscrite dans une circulaire en date du 15 octobre dernier. « Managers should seek prior endorsement of the Authority before embarking on any major project in particular for Non Recurrent Expenses. » Basheer Taleb considère cette clause comme une mainmise des autorités sur la gestion des collèges privés. 

La fédération regroupe plusieurs associations. Parmi : l’Union of Managers of Private ‘A’ Secondary Schools (UMPASS) ; la Roman Catholic Secondary Schools Union (RCSSU) ; l’Association of Confessional Secondary Schools (ACSS) et la Managers of Private Secondary Schools Union (MPSSU).

 

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